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dimanche, avril 28, 2024

Un nouveau Premier-ministre en Algérie : entre effet de surprise, espoir de changement et scepticisme

Enfin un changement important en Algérie. Après tant d’attente et un immobilisme qui a paralysé dangereusement l’Etat, le président Abdelmadjid Tebboune met fin à un long suspense et nomme un nouveau Premier-ministre : Ennadir Larbaoui, en remplacement de Aïmene Benabderrahmane, dont il a été mis fin aux fonctions. Le nouveau Premier-ministre algérien se distingue par une importante et prestigieuse expérience dans la diplomatie. Mais il présente un défaut qui pourrait inquiéter : sa faible connaissance de l’intérieur du pays et des dossiers de la politique locale de l’Etat algérien.

Néanmoins, le nouveau Premier-ministre dispose d’un autre atout : il compte de nombreux partisans, amis et soutiens au sein du sérail algérien. Et beaucoup de ces soutiens témoignent de son honnêteté et intégrité morale. Mais est-ce pour autant un sérieux espoir de changement ? En vérité, tout dépend de la composition de l’équipe dirigeante qui va l’accompagner dans son nouveau gouvernement pour gérer le pays. En dépit des qualités morales saluées par les amis et proches de ce dirigeant, il n’en demeure pas moins que son inexpérience dans la gestion des affaires locales, nationales et socioéconomiques ainsi que sa méconnaissance des réalités socioéconomiques du pays risquent de lui compliquer énormément la tâche.

Et pour cause, Ennadir Larbaoui est un pur produit et fonctionnaire de la diplomatie algérienne. Il a travaillé uniquement sur les dossiers diplomatiques et longtemps vécu à l’étranger. Il n’avait jamais occupé une quelconque fonction au sein d’un organisme gouvernemental local, national ou une entité économique. C’est la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante que le poste de Premier-ministre est confié à un diplomate pure souche qui n’a jamais connu une autre activité dans sa vie que les méandres de la diplomatie. Pour réussir sa mission, Ennadir Larbaoui a besoin de constituer un « cabinet béton » formé de conseillers de très haut niveau.

Il est à noter, par ailleurs, que la nomination de Nadir Larbaoui à la tête du Premier-ministère constitue une véritable surprise en Algérie. Le troisième Premier-ministre de l’ère Tebboune n’était pas du tout attendu dans ce poste et son nom ne figurait même sur la liste des personnalités qui ont été soumises à des enquêtes d’habilitation menées par les services de sécurité en prévision de leurs candidatures pour diriger le futur nouveau gouvernement que voulait mettre en place le Président Abdelmadjid Tebboune, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.

Les observateurs et les connaisseurs les plus avertis du régime algérien s’attendaient à la nomination d’Ali Aoun, Brahim Merad ou Mohamed Arkab comme nouveau Premier-Ministre en remplacement d’Aïmene Benabderrahmane. Mais personne n’avait parié sur Nadir Larbaoui qui occupait confortablement son poste de directeur de cabinet à la Présidence de la République depuis la mi-mars 2023 jouissant de nouveaux pouvoirs étendus et élargis dans le sillage du nouveau décret présidentiel n° 23-331 du 10 Rabie El Aouel 1445 correspondant au 26 septembre 2023 portant réorganisation des services de la Présidence de la République. Tebboune a surpris ainsi toutes les composantes du pouvoir algérien en déplaçant Nadir Larbaoui du Palais Présidentiel d’El-Mouradia jusqu’au Palais du Gouvernement. Un choix surprenant qui s’explique essentiellement par les délicats enjeux des futures échéances des élections présidentielles de décembre 2024 comme l’explique notre Directeur de Publication, Abdou Semmar, dans ses podcasts vidéos :

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