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mercredi, mai 1, 2024

Toufik Hakkar limogé et… bientôt jugé : ce qui risque de se passer après la chute du « parrain » du pétrole et du gaz en Algérie

Le 2 octobre 2023, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a été officiellement relevé de ses fonctions et limogé après plus de 3 ans de mauvaise gestion et de conduite scandaleuse des affaires de la plus stratégique entité économique du pays, à savoir le poumon économique du pays, la compagnie nationale des hydrocarbures. Impliqué et cité dans plusieurs affaires de corruption, Toufik Hakkar est devenu le dirigeant le plus sulfureux de cette « Nouvelle Algérie ». Responsable du blocage de plusieurs projets névralgiques et stratégiques, Toufik Hakkar a provoqué aussi un énorme préjudice pour Sonatrach sabotant ainsi l’appareil de production du pays et faisant perdre l’opportunité de gagner au moins 10 milliards de dollars USD supplémentaires au niveau des exportations de l’Algérie en 2022. Son départ est un véritable soulagement pour les cadres dirigeants de Sonatrach et peut être un déclic pour amorcer une dynamique de changement d’ici 2024 comme nous l’explique dans ce podcast vidéo, le Directeur de Publication d’Algérie Part, Abdou Semmar :

Cependant, le limogeage de Toufik Hakkar ne signe pas pour autant la fin d’une ère sinistre dans le secteur des hydrocarbures en Algérie. Et pour cause, il faut maintenant réclamer des comptes à Toufik Hakkar, le juger et révéler au grand la vérité sur les multiples opérations de sa direction générale. Et c’est ce processus qui risque d’aboutir aux plus gros scandales politico-judiciaires de la « Nouvelle Algérie ».

Il est à noter que le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, savait pertinemment qu’il était dans le collimateur et depuis 2022, il a pu échapper à maintes reprises à une décision de limogeage grâce au soutien de plusieurs de ses alliés, voire protecteurs notamment au sein de l’entourage proche du Président Abdelmadjid Tebboune à travers ses conseillers les plus influents et des membres de son cercle familial. Mais Toufik Hakkar étaient conscients que ces protections ne pourraient pas durer éternellement et c’est pour cette raison qu’il préparait secrètement son installation en Angleterre, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. L’homme qui dirigeait Sonatrach depuis février 2020 avait discrètement entamé plusieurs démarches pour préparer son « évasion » vers Londres où il avait déjà inscrit son fils dans un prestigieux et chic établissement d’enseignement supérieur anglais.

A la suite de son limogeage décidé brutalement hier le 2 octobre, Toufik Hakkar pourrait être tenté de mettre rapidement à exécution ce projet d’évasion pour échapper aux potentielles poursuites judiciaires auxquelles il sera exposé dans les jours à venir en raison de son implication avérée dans plusieurs très lourds scandales de corruption.

Parmi ces plus importants dossiers, nous retrouvons les investissements dans l’Activité Transport par Canalisation (TRC) où Sonatrach devait acheter pour plus de 2 milliards de dollars US entre 2019 et 2023 des nouveaux pipelines afin de renforcer son infrastructure des transports des hydrocarbures par des nouveaux gazoducs ou oléoducs. Cependant, ces investissements ont été volontairement bloqués ou gelés par Toufik Hakkar et son clan dans le but de sélectionner de nouveaux partenaires étrangers avec lesquels il fallait nouer des deals leur offrant des traitements de faveur dans la course pour l’obtention de ces marchés juteux avec Sonatrach moyennant des versements de pots-de-vin. Amine Melaika, Vice-Président de Sonatrach, chargé de l’activité Transport par Canalisation (TRC), et fidèle collaborateur de Toufik Hakkar, était le principal intermédiaire entre la direction générale de Sonatrach et ces sociétés étrangères rencontrées discrètement et essentiellement à Abu Dhabi en marge des manifestations du salon international de l’industrie pétrolière et gazière pour négocier des compromis pouvant aboutir à des véritables manœuvres de corruption et de trafic d’influence. Notre directeur de Publication, Abdou Semmar, apporte des détails très précieuses sur ces révélations dans son podcast vidéo :

Nous avons pu confirmer au cours de nos investigations que Toufik Hakkar, l’homme fort du secteur des hydrocarbures en Algérie depuis février 2020, risque de provoquer dans les semaines à venir une véritable tempête politico-judiciaire à cause de son implication dans au moins 4 dossiers de corruption qui s’avèrent être de très lourds scandales.

Des affaires qui dépassent loin en gravité comme en préjudice financier les scandales de l’ère Chakib Khelil, le sulfureux ex-ministre de l’Energie du régime Bouteflika. En effet, Toufik Hakkar fait l’objet d’une profonde enquête menée par les services de la Gendarmerie Nationale à propos de 4 dossiers complexes aux immenses enjeux financiers et géopolitiques : le premier dossier concerne l’acquisition de nouveaux pipelines pour plus de 2 milliards de dollars US auprès de plusieurs sociétés étrangères, le deuxième dossier porte sur les transactions et manœuvres illicites ayant permis l’octroi du mégaprojet de l’exploitation des mines du phosphates de Tébessa à deux sociétés chinoises de petites tailles, ou d’envergure limitée et liées à des intérêts étrangers occultes, après avoir programmé la mise à l’écart d’un groupe étatique chinois réputé pour sa rigueur et sa puissance financière.

Le Troisième dossier concerne, quant à lui, des faits de corruption gravissimes entourant un stratégique projet de complexe gazier, de production du polypropylène, dans la région de CAYHAN en Turquie. Et enfin le 4e dossier est une véritable bombe à retardement et concerne les passations douteuses ou attributions illicites de marchés par des filiales de Sonatrach à des sociétés étrangères parrainées ou représentées en Algérie par le fils de l’ex-Chef du gouvernement, Ali Benflis, Walid Benflis. Il s’agit d’une affaire qui mêle la corruption à des pratiques d’espionnage au profit d’entités étrangères. Avec ces 4 dossiers, Toufik Hakkar ne manquera pas dé défrayer la chronique judiciaire pendant de longues années. Ces 4 dossiers devront être bientôt traités par le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed. Découvrez en dernier lieu les tenants et aboutissants de nos révélations dans ce podcast vidéo d’Abdou Semmar, notre Directeur de Publication :

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