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dimanche, mai 5, 2024

Tebboune confie la « numérisation » du pays à un ministre faible encore otage du clan Houda Feraoun

Pour la première fois de l’histoire de l’Algérie, un Conseil des ministres traite ouvertement de la problématique du débit internet dans le pays. Hier dimanche à Alger, lors des travaux d’un Conseil des ministres présidés par Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement algérien a été instruit de : « trouver une solution définitive au problème de faiblesse du débit internet, définir les facteurs nuisibles et soumettre le dossier au Conseil des ministres si le besoin se fait sentir, le débit internet étant une condition essentielle pour l’aboutissement du processus de Numérisation et des Statistiques ». 

Le gouvernement algérien a été également instruit de  « rattraper le retard enregistré en matière de numérisation de départements vitaux, appelés à fournir à l’Etat des indicateurs économiques dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle approche économique ». Les ambitions sont légitimes et nécessaires car le développement de l’Algérie en a grandement besoin. Or, les hommes qui peuvent les concrétiser manquent cruellement au sein du gouvernement algérien. En effet, Brahim Boumzar, l’actuel ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique n’est guère un profil dynamique et intéressant. Ses compétences sont très limitées et son parcours dans ce secteur ne font pas du tout de lui le leader expérimenté qui peut diriger cette stratégique de numérisation du pays.

Licencié en Sciences Commerciales Option : Management, INC Institut National du Commerce Actuellement « HEC Alger », Algérie, le ministre Algérien Brahim Boumzar dispose à peine de quelques certificats de formations réalisées à l’étranger dans des centres d’études ne jouissant d’aucune réputation académique prestigieuse à l’image d’un Certificat en management des télécommunications qui lui avait été délivré par le Centre d’Excellence en Technologie de Télécommunications et de Management de Mumbai en Inde ou un diplôme en développement économique de  l’Institut Arabe de Planification situé au Kuwait.

Le seul diplôme qui donne un peu d’épaisseur à Brahim Boumzar est son Master 2 en Intelligence Economique et Gestion de l’Innovation qu’il avait décroché à Institut d’Administration d’Entreprise IAE/ Université Jean Monnet, Saint-Etienne en France.

Durant son parcours, force est de constater que Brahim Boumzar était toujours un fonctionnaire algérien enfermé dans l’univers de la bureaucratie algérienne et largement déconnecté des réalités du terrain numérique du pays. A titre d’exemple, il était le Directeur Général (PDG) de l’EPE SPA EADN « Entreprise d’Appui au Développement du Numérique », un établissement public situé  au Parc de Sidi Abdellah et dont la contribution au développement numérique du pays est quasi-nulle. Cet organisme est totalement méconnu par les acteurs et professionnels des TIC en Algérie. Sur le terrain, personne n’a ressenti l’impact des activités de cet établissement qui est censé, pourtant, contribuer à la modernisation des administrations publiques par la mise en place de solutions et plateformes informatiques. En réalité, il s’agit d’un organisme étatique algérien qui fonctionne commune une lourde et funeste administration algérienne n’apportant aucune valeur ajouté au secteur des TIC du pays.

Brahim Boumzar était un « Haut fonctionnaire » au Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication. Et le mot haut fonctionnaire résume parfaitement l’état d’esprit de ce ministre nourri et formaté par le système algérien et sa torpeur intellectuelle. Ni créativité, ni esprit d’innovation, comme des milliers de fonctionnaires algériens, Brahim Boumzar ne connait pas la signification de la création des richesses puisqu’il n’a jamais réellement participé à la création d’une quelconque richesse en restant toute sa vie prisonnier de l’administration algérienne. Preuve en est, il était également cadre supérieur à l’Institut National de la Productivité et du Développement Industriel-(INPED), un autre organisme étatique inutile et dont les travaux n’ont obtenu aucun impact positif sur l’encouragement du développement industriel du pays.

Brahim Boumzar dispose également d’une petite expérience de responsable technico-Commercial au niveau du secteur privé. Et cela lui semble suffisant pour se considérer comme « Expert formateur en management d’entreprise » ! Pas sérieux.

Sans expérience, ni compétence avérée ni le moindre parcours qui peut lui permettre de construire une vision pour l’avenir numérique du pays, Brahim Boumzar s’est retrouvé ministre des télécommunications et des… TICS en Algérie depuis le 4 janvier 2020. Comment est-ce possible ?

En réalité, c’est Houda Feraoun et son clan qui ont désigné ce successeur à la tête de ce ministère névralgique. lorsqu’il était à la tête de l’EPE SPA EADN de Sidi Abdellah, Brahim Boumzar appliquait à la lettre les consignes et orientations de sa ministre Houda Feraoun qui instrumentalisait cet organisme afin d’orienter les appels d’offres de son secteur en faveur des lobbys affairistes et intérêts mercantiles des entreprises étrangères proches de son entourage. Houda Feraoun utilisait l’EPE SPA EADN pour mener des audits « orientés » au sein de Mobilis et d’Algérie Poste afin de manipuler ensuite des marchés publics et de fournir des études de marchés ou des rapports conjoncturels « maquillés » qui trompaient le gouvernement algérien novice en la matière. C’est de cette manière qu’un large trafic a été rendu possible au sein du secteur des TICS et des Télécommunications : favoritisme, passations douteuses de marchés publics, octroi d’indus avantages, etc.

Docile et reconnaissant à l’égard de Houda Feraoun, depuis l’arrivée à son ministère, Brahim Boumzar, n’a absolument rien changé dans ce secteur clé en Algérie. Pis encore, les acolytes et anciens collaborateurs de Houda Feraoun continuent de jouir des mêmes privilèges et d’une influence qui est restée totalement intacte. Alors qu’il avait été destitué par le Conseil d’Administration du groupe Algérie Télécom, Ahmed Choudar est toujours maintenu dans ses fonctions par Brahim Boumzar en dépit de son implication dans tous les scandales de corruption de l’ère Houda Feraoun.

Le beau-père de Fouad Belkacem, l’ex-secrétaire général du ministère de la Poste et des Télécommunications, Zouaoui Abderahman ainsi que Ounoughi Azzouz ou Abdelkerim Dahmani, le frère du général-major Dahmani Zerrouk, l’un des plus influents hauts responsables du ministère de la Défense Nationale, l’actuel patron d’Algérie Poste, sont toujours maintenus dans leurs fonctions, voire renforcés dans leur pouvoir d’influence par le ministre Brahim Boumzar qui s’avère être une marionnette entre les mains du puissant clan de Houda Feraoun.

Même à Mobilis, le clan Houda Feraoun a conservé tout son pouvoir de nuisance grâce au maintien de l’actuel directeur général Mekkid Bilel, un rescapé du ministère des Finances recommandé et protégé par Abdelkerim Dahmani. Rien de nouveau sous le soleil. Le clan de Houda Feraoun continue de régner sur le secteur des TIC, télécommunications et la Poste. Comment peut-on mener le chantier du développement numérique dans ces conditions ?

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