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samedi, mai 18, 2024

Révélations. Les petits secrets troublants du Général Yahia Ali Oulhadj

Le 06 août 2020, le Général Yahia Ali Oulhadj a été installé jeudi au poste de Chef d’Etat-major du Commandement de la Gendarmerie nationale. Jusque-là, ce général était totalement méconnu de l’opinion publique en Algérie. Et pourtant, durant son parcours, ce numéro 2 de la gendarmerie nationale a caché des petits secrets très troublants.  Révélations. 

Yahia Ali Oulhadj est un ancien compagnon d’un certain… Abdelghani Hamel, l’ex-puissant patron de la DGSN, condamné par la chambre pénale de la Cour d’Alger le 2 août 2020 à 12 années de prison ferme après avoir été poursuivi dans une affaire liée à des dossiers de corruption, notamment « blanchiment d’argent » et « enrichissement illicite ».

Abdelghani Hamel a fait l’essentiel de sa carrière de 37 ans dans l’ANP, dans le corps de la Gendarmerie nationale. Tout d’abord chef d’état-major du 6e commandement régional de la Gendarmerie nationale de Tamanrasset, il a été en fonction à Ghardaïa. Puis, il a été chef de la division de la Sécurité publique du commandement de la Gendarmerie nationale à Alger. En 2004-2005, il a occupé le poste de commandant régional de la Gendarmerie nationale à Oran. Enfin, il a été pendant trois ans à la tête du groupement des gardes-frontières (GGF). C’est durant toutes ces années qu’il avait croisé le général Ali Yahia Oulhadj, le nouveau numéro 2 de la gendarmerie algérienne. Hamel était devenu même l’un des parrains qui ont permis à Ali Yahia Oulhadj de devenir le général qu’il est aujourd’hui.

Mais ce n’est pas cette proximité avec Abdelghani Hamel qui cause réellement problème. Le général Ali Yahia Oulhadj a beaucoup travaillé au niveau du groupement territorial de la gendarmerie nationale de Tissemsilt, Tiaret et plus tard d’Arzew. Durant la décennie noire, Ali Yahia Oulhadj a commis de nombreux dérapages qui avaient suscité l’indignation de ses collègues. Plusieurs rapports sécuritaires accablants lui attribuent des exécutions extrajudiciaires dans des localités isolées de Tissemsilt et Tiaret. Sous ses ordres, des gendarmes ont procédé à des arrestations abusives, voire des actes de torture perpétrés à l’encontre de citoyens innocents qui ont été accablés et maltraités sur la base de simples soupçons infondés.

Lors de sa formation à l’Ecole supérieure de la Gendarmerie nationale des Issers, Ali Yahia Oulhadj a été sanctionné pour son mauvais comportement et son indiscipline. Mais ces écarts ne l’empêcheront pas de faire carrière et d’atteindre le sommet de la hiérarchie militaire.

Une réussite qu’il doit au parrainage de deux protecteurs : Abdelghani Hamel et un certain… Ghali Belkecir, l’ancien commandant de la gendarmerie nationale en fuite à l’étranger et recherché par la justice militaire algérienne pour « haute trahison ».

C’est Abdelghani Hamel qui avait pesé de tout son poids pour nommer Ali Yahia Oulhadj au Groupement des gardes-frontières (GGF) de Djanet au sud du pays puis au Commandement régional de gardes-frontières (CRGF) de la 5e région militaire à Constantine. Durant tout ce parcours, Ali Yahia Oulhadj échappe à chaque bavure ou dérapage aux enquêtes de la justice militaire. Et pour cause, Hamel intervenait régulièrement pour le « tirer de toutes les sales affaires ».

Mais lorsqu’en 2018, Hamel trébuche et chute à la suite du scandale de la cocaïne du port d’Oran à la fin du mois de mai 2018, Ali Yahia Oulhadj prend ses distances avec Hamel et choisit un autre camp : celui du général Ghali Belkecir, le nouvel homme fort du clan de Gaid Salah. L’homme qui deviendra le premier patron de la gendarmerie nationale au mois de juillet 2018.  Belkecir adoube Ali Yahia Oulhadj et le nomme commandant régional de la gendarmerie nationale de Béchar. Une année plus tard, Belkecir « tombe » et se retrouve limogé et contraint à l’exil pour ne pas se retrouver en prison à cause de tous ses crimes et scandales de corruption.

Admis à la retraite après le limogeage du général Belkcir, Ali Yahia Oulhadj tente de se faire oublier pour ne pas être rattrapé par les scandales successifs de ses anciens protecteurs.

A la surprise générale, les autorités militaires décident de le rappeler pour lui confier l’Etat-major des forces de la gendarmerie nationale alors qu’il était devenu un retraité écoulant tout son temps à gérer ses commerces à Relizane et Zéralda.  Un joyeux destin qui risque de ne pas durer longtemps car les démons du passé peuvent surgir à n’importe quel moment dans la vie troublante du général Ali Yahia Oulhadj.

 

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