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jeudi, mai 2, 2024

Quand l’Algérie « Indépendante » martyrise ses enfants exactement comme le faisait le colonialisme français

Condamnations à mort, emprisonnements arbitraires, placement en détention pour de simples opinions politiques ou écrits journalistiques, accusations de terrorisme contre des défenseurs des droits de l’homme, des activistes de l’opposition ou de militants pacifiques, usage de la torture, de la force, des privations des droits civiques les plus élémentaires, des violences systématiques contre les familles des opposants, activistes ou journalistes indépendants, etc., force est, malheureusement, de constater que les pratiques liberticides de cette « Nouvelle » Algérie « Indépendante » qui a célébré hier la fête nationale du 5 juillet n’ont absolument rien à envier aux pratiques abjectes du colonialisme français même si elles n’ont pas la même ampleur criminelle ou inhumaine.

61 ans après l’Indépendance politique du pays, de nombreuses algériennes et de nombreux algériens ne sont jouissent de la liberté dans leur propre pays. Les dirigeants de l’Algérie indépendante traite de nombreux opposants, journalistes et militants politiques comme le colonialisme français traitait nos martyrs, moudjahidines ou les braves combattants de la cause nationale. C’est avec cette sinistre vérité que des algériennes et des algériens ont célébré ce 5 juillet 2023 la fête de l’Indépendance de leur pays.

Cette année 2023, les autorités algériennes ont continué d’arrêter et de poursuivre en justice des personnes qui avaient exprimé en ligne des opinions dissidentes ou avaient participé à des manifestations. Elles ont aussi continué d’engager des poursuites contre des journalistes et des militant·e·s pacifiques au titre de la législation antiterroriste, et de dissoudre, ou menacer de dissolution, des associations. Des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire ont torturé et maltraité des détenus, en toute impunité. Les autorités ont ordonné la fermeture de trois églises et refusé de délivrer un agrément à un certain nombre d’autres ; elles ont restreint le droit à la liberté de circulation de plusieurs militant·e·s et journalistes.

Depuis 2022, trois avocats ont été traduits en justice, l’un pour avoir défendu des militants politiques, les deux autres parce qu’ils avaient dénoncé une mort suspecte en détention. Trente-sept féminicides ont été signalés ; aucune disposition législative n’a été adoptée en vue de protéger les femmes. Les tribunaux ont prononcé des condamnations à mort ; aucune exécution n’a eu lieu.

El Kadi Ihsane, Nourredine Tounsi, Said Boudour, Mohad Gasmi, le général Ali Ghediri, le directeur de publication d’Algérie Part, Abdou Semmar, et d’autres encore, la longue liste des journalistes, activistes ou opposants algériens qui ont subi des mauvais traitements, de la répression ainsi qu’une persécution judiciaire et sécuritaire des plus violentes nous rappelle précisément la persécution menée par le colonialisme français contre les militants de la cause nationale lors de la Guerre pour l’Indépendance. C’est dire que l’Algérie de la dignité et de la liberté pour laquelle se sont battus les martyrs de notre Révolution (1954-1962) n’ pas encore réellement vu le jour sur la terre de notre chère patrie.

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