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mardi, mai 7, 2024

Pourquoi Mohamed Rougab, l’ex-secrétaire particulier de Bouteflika, est étrangement épargné par la lutte contre la corruption ?

Le tribunal de Chéraga à Alger a jugé récemment une affaire importante qui implique une mystérieuse femme et ses deux filles. Il s’agit de « Maya M » ou communément appelée la « Blonde de Moretti », une femme dont les charmes ravageurs de ses filles ont fait beaucoup jaser ces dernières années dans les salons du sérail algérien. Cette femme qui avait accès à de nombreux privilèges dont une protection policière offerte par Abdelghani Hamel, l’ex-patron de la DGSN, se présentait comme la fille cachée, et choyée à la fois, du Président Bouteflika. A Moretti comme ailleurs dans de nombreux centres névralgiques du pouvoir algérien, cette femme avait pignon sur rue.

Aujourd’hui, elle a été condamnée officiellement à 18 mois de prison après avoir joué le rôle d’intermédiaire entre plusieurs ministres et des richissimes oligarques. Son affaire a éclaté lorsqu’une perquisition a été menée pendant le mois de juillet dernier a permis de retrouver dans son domicile à Moretti la coquette somme de 30 mille dollars et 270 mille euros ainsi que 17 kilos de bijoux précieux. Après cette perquisition, tout un réseau d’intermédiaires affairistes a été démantelé et ce réseau impliquait l’ex-ministre, Mohamed El-Ghazi, son fils Chafik, Abdelghani Zaalane ainsi qu’Abdelghani Hamel, l’ex-DGSN.

Or, ce que la justice algérienne ne veut pas reconnaître, derrière la fameuse « Maya M » et ses deux filles, nous retrouvons un haut responsable ô combien influent, mais entièrement épargné par les fourches caudines de la justice et services de sécurité algériens. Il s’agit de Mohamed Rougab, l’ex-secrétaire particulier d’Abdelaziz Bouteflika, l’une des boites noires du clan présidentiel. C’est Mohamed Rougab qui avait introduit « Maya M » au Palais d’El-Mouradia, c’est lui qui lui permettait d’utiliser le téléphone de la Présidence pour appeler des hauts responsables de l’Etat ! Pis encore, c’est Mohamed Rougab qui la présentait à Hamel et d’autres hauts commis du pouvoir algérien comme « la fille du Président Bouteflika ».

Malgré tous ces éléments vérifiables par une simple enquête, les services de sécurité ont épargné Mohamed Rougab.

Ce dernier se retrouve également dans la position de « l’intouchable » aux yeux de la justice algérienne qui fait mine d’étudier sérieusement les affaires de corruption. Aucun juge n’a osé convoquer Mohamed Rougab ou l’entendre alors qu’il avait joué un rôle important dans l’enrichissement de plusieurs hommes d’affaires comme Kada Berrahel, l’oligarque de Mascara et propriétaire de deux sucreries à Mostaganem et Oran, ou même son propre fils Marhoun Rougab, propriétaire de l’agence de communication Allégorie qui avait remporté tous les marchés publicitaires les plus juteux en Algérie ces dernières années notamment les campagnes de communication de Djezzy, l’opérateur de téléphone mobile, contraint par une instruction « non-officielle » de collaborer avec le fils de Rougab s’il veut prospérer en Algérie.

Soulignons enfin qu’Abdelaziz Bouteflika a bel et bien limogé Mohamed Rougab en 2014, après un rapport du DGSN de l’époque, Abdelghani Hamel, sur la construction, dans des conditions opaques, d’un imposant immeuble, en face de l’appartement de la famille Bouteflika. C’est, selon nos informations, Said Bouteflika, frère et conseiller du Président, qui l’avait maintenu de manière « clandestine » à son poste, malgré le limogeage. Qui protège aujourd’hui Mohamed Rougab ?

 

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