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vendredi, mai 17, 2024

Pourquoi les banques algériennes symbolisent parfaitement le sous-développement du pays

Le secteur bancaire est l’un des éléments les plus faibles et fragiles de l’économie algérienne. Le Plan de Relance Economique préparé par le cabinet du Premier-ministre, Abdelaziz Djerad, a au moins le mérite de reconnaître cette vérité amère qui doit être rapidement corrigée si on veut que l’Algérie se remette sur les rails du développement. 

Le document rédigé par les services du Premier-ministère indique ainsi que la bancarisation de notre pays est encore faible et dérisoire. Il en veut pour preuve la densité bancaire, calculée par le rapport entre le nombre d’habitants et le nombre de guichets bancaires. Il s’agit d’un indicateur de la profondeur de l’intermédiation bancaire dans l’économie du pays. « Celle-ci est passée de 27 400 habitants par guichet bancaire en 2004 à 26 309 habitants par guichet bancaire en 2017 soit une baisse de 4 %. Si l’on ne considère que la population active dans le calcul de la densité bancaire, celle-ci tombe à 7667 (pour les guichets bancaires), 3214 (pour les guichets postaux), et 2265 (pour les guichets bancaires et postaux) », nous apprend ainsi le document du cabinet d’Abdelaziz Djerad.

Il suffit de comparer la densité bancaire en Algérie aux pays voisins pour comprendre l’incroyable sous-développement financier de notre pays. En effet, en Tunisie le taux de bancarisation s’est amélioré pour atteindre une agence pour 6 020 habitants en 2019 contre une agence pour 6 038 habitants en 2018.  Au Maroc, La densité bancaire, mesurée par le nombre d’habitants par guichet, ressort à 5.400. Celle appréhendée par le nombre de guichets pour 10.000 habitants s’est établie à 2 guichets, contre un guichet il y a une quinzaine d’années.

En Algérie, un guichet pour 26 309 habitants alors qu’en Tunisie, nous avons un guichet pour 6020 habitants et au Maroc, nous retrouvons un guichet pour 5400 habitants. L’écart qui sépare l’Algérie de ses voisins est tout simplement énorme. Ce constat reflète la très faible bancarisation de l’Algérie.

Il faut savoir que le degré de pénétration du système bancaire dans les rouages de l’économie renseigne sur le niveau de développement de l’offre des services financiers. C’est un facteur qui constitue, de ce fait, un élément clé pour le développement des systèmes de paiement. Néanmoins, elle demeure tributaire de facteurs structurels tels que le niveau de développement économique et éducatif, la part de la population active occupée et la confiance du public.

Le niveau de bancarisation d’une économie peut être mesuré à travers plusieurs indicateurs : La proportion de la monnaie scripturale utilisée dans le règlement des transactions commerciales, Le taux de bancarisation qui correspond au rapport entre le nombre de comptes bancaires et le total de la population et la densité bancaire qui représente le nombre d’habitants par guichet bancaire.

Si pour certains, les services financiers suivent passivement le décollage d’un pays en répondant aux innovations industrielles et aux besoins de financement des entreprises, il est désormais clair pour la majorité des institutions mondiales de référence que le développement des services financiers est un indicateur avancé de la croissance future du PIB d’un pays. La mesure du développement économique ne peut certes pas se réduire au seul niveau du Produit Intérieur Brut et doit être complété par d’autres indicateurs composites mesurant le développement social, l’efficacité des services publics ou l’ouverture commerciale. Plusieurs études internationales tendent à prouver l’importance du secteur financier pour le développement d’un pays.

Le consensus émerge et impose de déployer les efforts permettant la progression d’un secteur qui pourrait faire gagner à un pays jusqu’à 1% de croissance supplémentaire par an. En cette période de crise, l’Algérie doit s’intéresser rapidement au lien « finance et croissance » et à la vocation première du système financier.

Comme le pointe la Banque Mondiale, une population plus riche est forcément plus bancarisée, et une implantation importante des agences bancaires à travers le pays permet un taux d’épargne élevé. En amont, c’est bien la bancarisation qui induit la croissance par le biais des activités productives qu’elle engendre et qui créent de l’emploi et de la richesse. A mesure que l’encours des dépôts gérés augmente, la banque accorde plus de crédits, et les accorde également mieux, en exerçant une surveillance accrue sur les managers et les emprunteurs en général. L’ampleur du phénomène permet ainsi au secteur bancaire consolidé d’atteindre une taille critique. A ce stade, le système financier peut entraîner l’économie dans son ensemble, en allégeant la contrainte du crédit sur les entreprises et les secteurs en besoin de financement externe. La production s’accroît ainsi, tout comme l’emploi et le revenu.

Force est enfin de constater qu’il existe des freins inquiétants au développement de la bancarisation en Algérie, tels que l’importance du secteur informel, le développement économique régional déséquilibré, la réticence à accepter les moyens de paiement scripturaux et les difficultés rencontrées pour accéder aux services financiers, liées en partie au faible taux d’instruction dans certaines régions du pays.

 

 

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5 تعليقات

  1. Un system bancaire digne d’une succursale de Souk ! Le systeme informatqiue est le plus retarde sur la terre et l’internet a le debit le plus faible du monde. Tout cela est fait expres pour qu’il n y ait pas de transparence dans les transactions financieres sauf pour la petite monnaie.

  2. Mais non , l’argent est toujours au pays, enfin la masse des liasses en dinars …mais pas dans les caisses des banques
    Chaque fois que le pouvoir précédent a essayé d’imposer le chèque, le virement bancaire et d’interdire le règlement en espèce de somme importante …il y’a eu une protestation de Shab Chkara…les commerçant, grossistes, businessa ,smassra , promoteurs immobiliers avec ou sont registres de commerces…
    Un jour un promoteur immobilier m’a dit « un milliard non déclaré », « un milliard à la banque »…je ne vais pas travailler pour les beaux yeux de l’état…
    En Algérie il y’a la moitié du PIB qui échappe à l’état, à l’impôts et taxes…il y’a une économie officielle et une autre aux mains de mafieux véreux…
    On demande à l’état la gratuité des soins, de l’écoles, de subventionner les prix ( alimentaires, énergies, logements et transports), mais on s’achète des voitures allemandes, on construit des villas et on dépense sans compter
    Le perdant c’est le Galil, le pauvre…car il vit avec son petit salaire et regarde les autres se pavaner
    Il faut que les services des impôts puissent contrôler « ses riches » qui n’ont jamais déclarés de revenus de leurs vies et que la justice agissent comme elle vient de le faire avec des hauts fonctionnaires et des militaires