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samedi, mai 18, 2024

Pourquoi l’Algérie doit créer un Conseil national de lutte contre la vie chère

Dés le premier jour de ce mois de Ramdhan 2021, les Algériennes et Algériens découvrent avec beaucoup de stupéfaction que la cherté de la vie est le problème numéro 1 qui les empêchent de vivre en toute dignité. Les prix affichés sur les marchés algériens défient l’imaginaire et imposent aux familles les plus modestes des restrictions qui les empêchent de se nourrir correctement et convenablement. 

Les tomates à 180 DA le KG. Vendue autour de 55 DA il y a à peine quelques jours, la pomme de terre est à 75 DA le KG. Même chose pour la courgette (120 DA), la laitue (170 DA), les haricots verts (300 DA). Petits pois : 160 DA, courgette : 120 DA, laitue : 170 DA, oignon : 80 DA, concombre : 120 DA, betterave : 80 DA, aubergine : 100 DA, poivron : 170 DA, carotte : 80 DA, fenouil : 80 DA, artichaut : 130 DA, citron : 200 DA. Il est impossible de cuisiner un repas traditionnel pendant ce mois sacré du Ramadhan sans « casquer » entre 3000 et 4000 Da par jour, voire jusqu’à plus de 5000 Da pour des familles nombreuses. A ce rythme, les consommations algériens ne pourront pas tenir face à la cherté excessive de la vie alors que leur pouvoir d’achat est en chute libre depuis 2019, année à laquelle l’Algérie a commencé à subir une panne économique aggravée depuis le début de la pandémie de la COVID-19.

Face à l’immobilisme des autorités algériennes et leur incapacité à trouver des solutions, certains produits alimentaires comme les viandes sont devenus un fantasme pour les plus pauvres et une réalité accessible uniquement pour les plus riches. Preuve en est, le poulet est à 360 DA/kg (son prix s’est envolé il y a quelques semaines déjà), l’épaule d’agneau à 1550 DA, la viande hachée à 1650 DA, le foie d’agneau à 3800 DA, les côtes de veau à 2100 DA, l’escalope de poulet à 690 DA le kilo. La viande d’agneau locale est proposée autour de 1400 DA le kilo. Cher, trop cher. Le salarié modeste ne peut aucunement nourrir pendant 30 jours sa petite famille en répondant à leurs besoins élémentaires.

Ce n’est que le début et le Ramadhan va s’étendre sur 30 jours pendant lesquelles la mercuriale des prix risque d’envoler encore et encore pour donner le tournis aux consommateurs algériens. Face à cette situation, que faut-il faire ?

En plus des réformes économiques urgentes et systématiques qu’il faut absolument adopter pour relancer la croissance économique, la production nationale et la juste ainsi qu’équitable partage des richesses nationales, il semble clairement établi que l’Algérie ait besoin cruellement d’un Conseil national de lutte contre la vie chère.

Il s’agit d’une institution d’un cadre permanent de concertation avec les opérateurs économiques qui pourrait opérer le plafonnement des prix et des marges sur les produits de grande consommation comme le riz, huile de table, sucre, tomate concentrée et pâtes alimentaires ou viandes, etc.

Cette institution pourrait plancher sur la communication sur les prix pratiqués, la disponibilité des produits de grande consommation et sur les mécanismes de fixation des prix. Cette institution pourrait aussi entamer des démarches pour lutter contre les prix inaccessibles dans plusieurs secteurs clés du pays à l’image du logement où les autorités pourraient lancer une réflexion sur un mécanisme de contrôle et de plafonnement des loyers qui sont dictés dans une anarchie totale allant jusqu’à exiger aux locataires des paiements annuels anticipés pour pouvoir occuper un logement ce qui complice gravement la crise de logements en Algérie.

Pour mieux cerner ce problème à la fois économique, social et politique, l’Algérie pourrait lancer un indicateur de la cherté de la vie, intégrant la perception subjective des ménages. À la différence d’une mesure classique de l’inflation, cet indicateur intégrera non seulement une mesure « objective » du coût de la vie (à travers le niveau général des prix), mais également des éléments subjectifs, comme la perception des ménages. Une telle mesure permettra enfin de cerner le phénomène de la cherté de la vie et d’identifier les bonnes solutions pour soulager les souffrance des foyers algériens.

 

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6 تعليقات

  1. Créer encore un autre organisme bureaucratique qui s’ajoutera aux multiples couches passées qui alimentent l’inflation et la corruption. Pourquoi ne pas changer tout simplement la monnaie pour forcer la main à tout le monde pour que l’argent reste dans les banques et concomitamment, généraliser le paiement électronique sans contact pour mettre fin au système « Chkarra » !!!
    Evidemment avec des services fiscaux dignes de ce nom pour contrôler et sévir.
    Mais qui va accepter d’être l’arroseur arrosé ? Sûrement pas ceux à qui profite le système !

  2. Pourquoi voulez-vous que ça change ? L’algérien a toujours connu et pratique à outrance le vol , la corruption, le mensonge et des vertes et des pas mûres , donc crée un conseil ou un FBI, ça ne changera strictement rien au problème, puisque les gens qui vont être à sa tête, seront à la solde de junte, comme la totalités des institutions du pays .donc pourris jusqu’à la moelle.

  3. Le marché interieur est une veritable jungle infestée de mafieux spéculateurs sans foi ni loi imposant leur diktat en toute circonstance face à l’inertie de soi-disant structures étatiques incapables de juguler le phénomène de la pratique de vol sur les prix, de réguler le marché, de maitriser les échanges et l’écoulement des produits, de contrôler les intermédiaires et les transactions commerciales, de sévir et interdire le marché informel, le trafic du stockage abusif des produits de large consommation, identifier les éleveurs bénéficiant de l’aide de l’état censés approvisionner le marché à des prix raisonnables, favoriser à travers les grandes agglomérations l’implantation de super marchés, des centrales d’achat, des coopératives agricoles.il est vrai que l’exécutif actuel gère uniquement les pénuries en faisant simplement des constats sans perspective d’amélioration des conditions de vie du citoyen au demeurant excédé, voire révolté, par la flambée des prix et les penuries latentes de produits essentiels; ce qui n’augure rien de bon et risque d’engendrer un mécontentement général incontrôlable.

  4. BONJOUR
    CHAW CE N’EST PAS LA BONNE SOLUTION
    En économie libérale les prix sont imposés par la règle de l’offre et la demande.
    En économie algérienne les prix n’ont aucun principe. Quand l’argent vient de la corruption on le dépense sans tenir compte de la valeur du bien acheté.
    Quand un simple employé de bureau se construit un palace (sans avoir inventé google ou Facebook !!!!) ca donne l’anarchie économique
    Quand tous les importateurs font de la surfacturation ca donne la ruine économique
    On a pas besoin d’un conseil nationale contre la vie chère quand on a une vie de merde.