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dimanche, mai 19, 2024

Plus de 57 activistes pacifiques incarcérés depuis le début du mois de septembre : la répression politique bat tous les records en Algérie

La répression politique et les emprisonnements arbitraires sont les seuls domaines où l’Algérie enregistre continuellement une « croissance exponentielle ». Pour preuve, depuis le début de ce mois de septembre, pas moins de 57 activistes pacifiques ont été incarcérés par divers tribunaux algériens à travers l’ensemble du territoire national. Certains de ces militants font l’objet de graves accusations qui peuvent leur valoir un séjour de plusieurs longues années en prison. 

« Appartenance à une mouvance terroriste » est, d’ailleurs, l’un des chefs d’inculpation les plus invoqués par la justice algérienne pour justifier l’emprisonnement de ces militants dont certains assument leurs liaisons avec des mouvements comme le MAK ou Rachad, classés officiellement depuis la fin mai 2021 comme des « organisations terroristes » par les autorités algériennes.

Ceci dit, lors de leur arrestation ou de leur présentation devant les magistrats, les services de sécurité n’ont présenté aucune preuve réellement accablante contre ces supposés « terroristes ». Ni armes, ni explosifs, ni le moindre outil militaire encore moins objets tranchants ou dangereux, lors des perquisitions opérées par les services de sécurité au niveau des domiciles de ces militants emprisonnés, les enquêteurs n’ont retrouvé généralement que des équipements informatiques ou des drapeaux… berbères. Cela suffit pour que la Justice algérienne les inculpe officiellement de… « terrorisme ».

D’autres activistes ont été arrêtés pour leur supposée participation au déclenchement des feux de forêt en Kabylie ou dans d’autres wilayas du nord du pays. Là aussi, peu de preuves tangibles sont présentées à l’opinion publique. Cela n »a pas empêché la justice algérienne d’émettre constamment des mandats de dépôt comme des petits pains vendus par des boulangers.

Cette situation inédite durant ces 20 dernières années en Algérie a engendré un climat de terreur généralisée. N’importe qui peut être arrêté pour n’importe quoi et à n’importe quel moment. Au total, il reste encore dans les prisons algériennes plus de 228 détenus d’opinion ou politiques puisqu’il s’agit de militants incarcérés pour leurs positions politiques hostiles au régime algérien ou leur proximité avec des mouvements politiques engagés uniquement dans la lutte pacifique.

Parmi ces détenus, nous comptons au moins 5 femmes, un avocat, 3 journalistes ainsi que le coordinateur d’un parti politique agréé par les autorités algériennes, à savoir le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, qui est incarcéré depuis le 1er juillet 2021.

La répression politique s’aggrave de jour en jour en Algérie et ce bilan lugubre des prisonniers ou détenus politiques ne manquera certainement pas de s’allonger dans les jours à venir.

 

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