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mercredi, mai 8, 2024

Pandémie du coronavirus COVID-19 et crise économique : la petite Guinée Equatoriale plus consciente que la grande Algérie !

Les immenses dégâts économiques de la pandémie du coronavirus COVID-19 inquiètent particulièrement tous les pays du monde. Mais certains pays refusent de rester les bras croisés et passent à l’action pour trouver des solutions urgentes qui limiteront les graves conséquences dramatiques sur le plan économique. Malheureusement, l’Algérie accuse un manque de réactivité étonnant et intriguant dans ce domaine alors que d’autres pays africains et producteurs de pétrole déploient des stratégies pour penser au lendemain de la pandémie. 

L’exemple le plus éloquent nous provient de la Guinée Equatoriale, un petit pays de 1,3 million d’habitants. Un petit pays situé en Afrique de l’Ouest et qui est réputé pour être un pays pétrolier. Sa production pétrolière journalière est 120 000 barils jusqu’à 140 000 barils. Pour un pays de 1,3 million d’habitants, cette production pétrolière lui suffit pour garantir une prospérité économique qui le distingue des autres pays pauvres du continent africain.

Mais jusque-là, la population de pays ne profitait pas réellement de la manne pétrolière en raison de la nature dictatoriale du régime qui politique. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et son clan dirige ce pays d’une main de fer depuis le 3 août 1979. Mais depuis le début de cette pandémie mondiale du COVID-19, les autorités de la Guinée Equatoriale se remettent en cause et cherchent un autre modèle de gouvernance notamment sur le plan économique.

Et pour ce faire, la Guinée Equatoriale a organisé un séminaire sur le Web, à savoir webinaire, des rencontres interactives via Internet, qui ont réuni  le président de la Chambre africaine de l’énergie, NJ Ayuk et Leoncio Amada Nze, président de la Chambre pour la régionde  La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale est une organisation internationale regroupant plusieurs pays d’Afrique centrale (CEMAC), ont rejoint le ministre des Mines et des Hydrocarbures de Guinée équatoriale, Gabriel Mbaga Obiang Lima et Cesar A. Mba Abogo, ministre des Finances, de l’Économie et de la Planification pour discuter de la pandémie de COVID-19 et des impacts sur les prix du pétrole. Et à cette occasion,  les panélistes ont convenu que la diversification économique est la meilleure solution en Guinée équatoriale pour assurer la stabilité; le ministère des Mines et des Hydrocarbures révisera la réglementation pétrolière avec des incitations afin d’attirer de nouveaux investissements étrangers; Guinée équatoriale va développer des indices pour partager les informations sur les développements dans le pays.

Un plan d’action a été identifié lors de cette réunion pour changer le visage de la Guinée Equatoriale d’ici les 20 prochaines années. Ce plan vise  à accroître l’exploration et à faire progresser le secteur du raffinage et de la transformation locale comme moyen de commercialiser la chaîne de valeur, d’encourager la participation locale et de stimuler l’esprit d’entreprise.

En accord avec cela, le ministre Mba Abogo a noté que parce que la Guinée équatoriale est fortement tributaire du pétrole, elle a été placée dans une position compromettante en raison de la guerre des prix et du COVID-19. Il a expliqué que, afin d’assurer la stabilité et d’éviter des impacts durables sur la croissance économique, le pays devait diversifier son économie et s’intéresser à des secteurs tels que le tourisme, l’agriculture et les mines. De son côté, le président de la région CEMAC à la Chambre africaine de l’énergie  a déclaré lors des échanges de cette rencontre que « le pétrole présente un avantage économique et devrait ouvrir des possibilités de diversification économique. »

Partant de ce principe, l’Algérie va lancer la campagne Année de l’investissement (Year of Investment, ou YoI) 2020. L’initiative YoI vise un milliard de dollars d’investissements étrangers directs destinés à diversifier le secteur énergétique du pays, à stimuler l’esprit d’entreprise, à générer des profits pour les investisseurs et à créer des emplois.

La Guinée Equatoriale, malgré ses problèmes et le fonctionnement autoritaire de son régime, n’a pas voulu rester immobile face aux conséquences désastreuses de la pandémie du COVID-19. Il n’est plus question de laisser cette Pandémie renforcer le sous-développement économique de la Guinée Equatoriale ou de ravager entièrement sa stabilité. Une stratégie a été mise en place et des solutions intéressantes seront testées.

Bref, tout le contraire de l’Algérie. L’autre grand pays pétrolier en Afrique. Les autorités algériennes ne font preuve d’aucune imagination. Elles n’ont entrepris aucune réforme sérieuse pour améliorer la gestion du pays et limiter les dégâts économiques de la pandémie du COVID-19. Une situation dangereuse qui pourrait mettre en péril l’avenir du pays à la lumière des incertitudes qui caractérisent du monde aujourd’hui. Des incertitudes qui laissent planer des perspectives très difficiles pour le monde entier d’ici la fin de l’année 2020. L’Algérie est dans une situation très fragile où son économie archaïque fait d’elle une cible privilégiée pour tous les périls qui se profilent à l’horizon. En dépit de ce constat véridique, les dirigeants algériens dorment sur leurs lauriers et perdent un temps précieux à s’occuper de leurs querelles internes sans penser une seule minute à l’état du pays.

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