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samedi, mai 18, 2024

Nuit cauchemardesque à Alger et Oran : plusieurs manifestants pacifiques envoyés en prison

C’est une nuit terrifiante que viennent de passer une dizaine de manifestants du Hirak interpellés lundi dernier en marge de la marche pacifique de protestation organisée spontanément dans les rues de la capitale Alger et d’autres grandes villes du pays comme Oran. Après avoir été placés en garde-à-vue pendant 48 heures, ces manifestants ont été présentés hier mercredi devant les tribunaux de Sidi M’hamed d’Alger et de la City Djamel à Oran. Plusieurs de ces activistes pacifiques ont été incarcérés après avoir été placés sous mandat de dépôt. Les décisions ont été prises à des heures tardives de la nuit plongeant ainsi dans l’effroi des dizaines de familles venues réclamer à la justice la remise en liberté de leurs enfants et proches. 

A Oran, pas moins de 26 manifestants ont comparu devant les juges. 19 de ces activistes ont été arrêtés lors de la marche du lundi 5 octobre. Le parquet général a requis 6 mois de prison ferme et 20 000 Da d’amende à l’encontre de tous ces manifestants qui ont osé braver l’interdit en criant haut et fort leur attachement aux revendications démocratiques du Hirak. Le verdict est attendu pour le 14 octobre prochain et tous les prévenus ont été remis en liberté à l’exception de 4 manifestants qui ont été placés sous mandat de dépôt. Il s’agit du Docteur Boudjenane Nasreddine (enseignant universitaire à l’USTO d’Oran, Karim Zaouche (syndicaliste) , Elhadj Bouabca (Chirurgien dentiste) et Houari Abdelmoula (surnommé Zinou), nous apprend ainsi le Comité National de Libération des Détenus d’Opinion (CNLD).

A Alger, au tribunal de Sidi M’hamed,  18 manifestants arrêtés le lundi 5 Octobre dernier ont été présentés hier mercredi devant les juges. Les auditions ont duré jusqu’à la dernière heure de la nuit.  9 manifestants de ces 18 activistes interpellés et placés en garde-à-vue depuis lundi dernier ont été placés sous mandat de dépôt. Ils sont accusés d’attroupement non-armé et d’incitation aux troubles de l’ordre public. L’un des manifestants incarcérés est, quant à lui, accusé d’atteinte à la personne du Président de la République. Il s’agit du jeune  Mohamed Amine Belmokhtar.
Les autres manifestants incarcérés s’appellent Lounes Dali, Hamza Ben Ghouba,
Hicham Atlaoui,  Menouar Ouazene, Bennouna Mustapha Abdeldjabbar,
Zohir Achouche, Hakim Mouhoubi, Mounir Ferag. Les autres manifestants relâchés comparaitront le 10 novembre prochain au tribunal de Sidi M’hamed et parmi lesquels nous retrouvons un jeune mineur appelé Abdelhafid Mokrabe. 6 femmes font également partie de ce groupe de manifestants qui seront jugés le 10 novembre prochain.
Avec ces incarcérations, ces arrestations et ces intimidations, les autorités algériennes démontrent clairement qu’elles veulent réprimer et étouffer définitivement le Hirak et ses marches pacifiques. La volonté du régime algérien d’en finir avec les manifestations populaires est, désormais, manifeste.  Cette réponse musclée et brutale aux revendications démocratiques et pacifiques du Hirak intervient au moment même où le Président Abdelmadjid Tebboune a déclaré à la presse française que ce mouvement populaire est « béni », « civilisé » et salvateur pour l’Algérie. Drôle de schizophrénie.
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