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mercredi, mai 8, 2024

Navigation aérienne : des recrutements de complaisance en pleine crise financière en Algérie

Nouveau scandale à l’Établissement national de la navigation aérienne (ENNA). Les derniers recrutements décidés par la direction générale de l’ENNA au niveau de la direction technique de la navigation aérienne ont, semble-t-il, donné un sens à l’ébullition des travailleurs de cette établissement qui ne cessent de monter au créneau pour dénoncer l’absence de transparence et le népotisme qui rongent profondément les opérations de recrutement de cet établissement stratégique et sensible en Algérie. 

Algérie Part a pu confirmer au cours de ses investigations que la direction générale de l’ENNA est intervenue pour confirmer le recrutement de Mademoiselle KHOKHI Randja, la nièce du directeur général des transports au niveau du ministère des travaux publics et des transports, KHOKHI Mourad, un haut responsable ministériel qui milite pour le maintien en poste de plusieurs hauts responsables de l’ENNA en dépit de leurs implications dans plusieurs scandales de mauvaise gestion et de dilapidation de deniers publics révélés par les enquêtes successives d’Algérie Part.

Il s’agit du deuxième recrutement de complaisance après celui de GHODBANI Rayane, le fils GHODBANI Mohamed, un autre cadre dirigeant du ministère des Travaux Publics et des Transports. La direction générale de l’ENNA a également passé sous silence le recrutement de BENCHAABANE Hichem, le fils de l’ancien directeur général de l’ENNA BENCHAABANE Hocine limogé en 2010 pour incompétence et pour une affaire abus et utilisation des fonds sociaux des travailleurs de l’établissement dans le but de s’offrir des vacances au sein du fameux prestigieux complexe touristique de Tipaza la Corne d’Or. Des vacances qui ont valu aux caisses de l’entreprise étatique des dépenses dépassant les  250 000 DA.

Cet énième recrutement de complaisance a été effectué au niveau de la direction de l’exploitation de la navigation aérienne. Ces pratiques ont fini par provoquer l’exaspération des travailleurs de l’ENNA qui réclament également le droit de recruter leurs propres enfants au sein de cette prospère société étatique. Il faut savoir qu’au sein de l’ENNA, le recrutement des enfants des employés de l’établissement est réglementée par des dispositions de la convention collective régissant les relations de travail au sein de cette entreprise.

Or, interpellé par les demandes de recrutement formulées par des travailleurs « retraitables » qui tentent de placer leur progéniture au sein des diverses structures de leur entreprise, le directeur général de l’ENNA a expliqué que la situation financière fragile de l’entreprise ne permet aucunement de nouveaux recrutements. Et pourtant, la crise financière paralysant l’ENNA n’a pas empêché le recrutement des enfants des hauts responsables du ministère des Transports et des Travaux Publics. Cette gouvernance à deux vitesses irrite au plus haut point les travailleurs de l’ENNA.

Le directeur général de l’ENNA SAFIR Youcef et son staff tentent de noyer leur responsabilité dans la tourmente financière née dans le sillage de la pandémie de la COVID-19 qui a imposé la paralysie du trafic aérien en Algérie. Cette fuite en avant a suscité un véritable malaise au sein de l’ENNA.

Les langues se délient et des travailleurs confient leur malheur notamment à cause des  décisions abusives dont ils sont victimes lorsqu’ils osent dénoncer des impaires commises au quotidien par les responsables des structures diverses de leur entreprise. Plusieurs travailleurs de l’ENNA ont même saisi par écrit le ministère de tutelle afin de solliciter son intervention qui pourrait faire toute la lumière sur ces affaires et, du coup, mettre un terme aux agissements illicites des responsables actuels de l’ENNA.

Pour de plus amples informations sur les recrutements de complaisance, nous avons contacté des cadres à la direction des ressources humaines de l’ENNA. Nos interlocuteurs ont affirmé à l’unanimité que la direction générale exerce sur eux de fortes pressions pour entretenir une opacité totale autour des récentes opérations de recrutements. Les mêmes interlocuteurs ont confirmé à Algérie Part avoir même reçu des instructions pour ne pas parler de ces décisions de recrutements aux travailleurs de l’ENNA. Tout a été orchestré pour placer sous le sceau du secret ces pratiques de favoritisme et de népotisme dont fait preuve le top management de l’ENNA.

L’ENNA est une entreprise entièrement méconnue en Algérie. Et pourtant, cette grosse entreprise publique est parmi l’un des premiers établissements stratégiques de l’Etat algérien. C’est l’organisme qui est chargé  de l’exploitation et de la sécurité du transport aérien algérien.

Une mission très délicate qui engage la sécurité nationale et la souveraineté de tout notre pays. L’ENNA est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle du ministère des Transports algériens. Et en tant qu’EPIC, il doit gérer des fonds très conséquents et de nombreux marchés aux montants faramineux. De l’exploitation technique des aérodromes jusqu’à la réglementation de la circulation aérienne en passant par la sécurité de la navigation aérienne dans l’espace aérien algérien, le travail de l’ENNA lui permet de gérer des budgets de plusieurs Milliards de Da et de plusieurs Millions d’Euros et de Dollars. Notons enfin que cette société souffre de difficultés financières depuis le début de la pandémie de la COVID-19 avec la chute du trafic aérien national et international en Algérie à partir du 18 mars 2020.

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3 تعليقات

  1. Les descendants de bachaghas, caïds, badissistes-zouaffras-de première heure médaillés du mérite au service de la France coloniale, après avoir falsifié l’Histoire authentique de l’Algérie font désormais mains basses sur l’économie du peuple algérien, avant de se retirer, en cas où, chez leur protecteur d’hier. L’OAS aussi a fait ce type de pillages avant de mettre les voiles.
    Ma foi, si c’est le prix à payer, bon débarras !