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samedi, mai 18, 2024

Les messages codés du gouvernement XXL de Tebboune : le grand dérèglement en Algérie

L’accélération de certains évènements politiques en Algérie ces dernières 48 heures démontrent aisément que l’Algérie sombre petit à petit dans un grand dérèglement, à savoir une incohérence totale dans le fonctionnement de ses institutions et l’absence totale d’une vision claire et précise qui régit sa gouvernance. Le remaniement ministériel, tant attendu depuis de longues semaines, est finalement la montagne qui accouche d’une souris. La nouvelle situation créée dans le pays par un gouvernement XXL inédit dans l’histoire de l’Algérie est en train de créer une anarchie sans précédent, une gabegie qui risque d’aggraver les problèmes du pays. 

Oui, on attendait avec impatience le remaniement ministériel. Oui, beaucoup espérait du sang neuf, des rattrapages dictés par l’urgence de la situation socio-économique du pays. Au final, Tebboune surprend tout le monde et met en place un gouvernement XXL doté de 45 ministres conservant au passage les figures les plus impopulaires, les personnalités les plus incompétentes de l’ancien gouvernement. Onde de choc en Algérie y compris au sein même des partisans infatigables du système qui ne cachent plus leur déception. A la place du changement, Tebboune a aggravé le statu-quo. Zeghmati, Ferhat Ait Ali, Abderrahmane Benbouzid, Lotfi Benbahmed, Farouk Chiali, Tayeb Zitouni et leur chef d’orchestre Abdelaziz Djerad ont été maintenus dans leur poste en dépit d’un bilan médiocre et totalement catastrophique dans la gestion du pays notamment depuis le début de l’épidémie du COVID-19.

Les nouveaux arrivants au gouvernement sont encore pires que les partants. Excepté Abdelmadjid Attar, le nouveau ministre de l’Energie, qui dispose d’une expérience solide dans la gestion des affaires publiques en tant qu’ancien PDG de Sonatrach, les autres ministres nommés sont quasiment des personnalités méconnues de l’opinion publique et de simples anciens bureaucrates formatés par le système algérien et ses lourdeurs bloquant tout effort d’innovation.

Bref, ce remaniement ministériel a dévoilé l’ampleur du problème intellectuel dont souffre actuellement les décideurs algériens : pénurie d’une vision pour l’avenir du pays, absence d’un projet de société, défaillance d’une véritable volonté politique pour développer ou redresser le pays. Quelle est donc l’utilité de ce remaniement ministériel insolite ? Le dessein de maintenir coûte que coûte le régime algérien en dépit de toutes ses insuffisances.

Avec ces nouvelles décisions, Tebboune a prouvé qu’il veut uniquement continuer à diriger le pays en toute sérénité sans prendre le moindre risque. Il veut juste terminer son mandat présidentiel paisiblement en fédérant autour de lui toutes les forces vives du régime algérien. Il n’a aucune intention de transformer le pays ni de le changer. Pour régner tranquillement, il lui fallait contenter tous les clans, trouver des arrangements avec toutes les composantes du régime. Et pour ce faire, il fallait dessiner un consensus où toutes les forces occultes du régime algérien se sentent représentées et défendues au niveau du Palais Présidentiel d’El-Mouradia. Et cette configuration qui a donné naissance au gouvernement XXL de 45 ministres de Tebboune. Aucune autre logique ne peut expliquer, malheureusement, ce grand dérèglement qui intervient dans un contexte cruellement sensible pour l’Algérie.

 

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