Le e-commerce est, sans doute, le plus grand échec du régime algérien. L’Algérie reste l’un des derniers pays au monde où le e-commerce est encore quasi inexistant. Et pourtant, le potentiel est immense. En effet, une récente étude de marchés réalisée par la Chambre de Commerce et d’industrie Algéro-Française a estimé que le marché du e-commerce algérien est doté d’un potentiel estimé à 5 milliards de dollars.
Malheureusement, ce potentiel n’est pas du tout exploité et l’Algérie utilise uniquement 1 % de ce marché prometteur. Un véritable gâchis qui dure depuis de longues années. Et pour cause, les premiers marchés en ligne algériens sont apparus en 2009 et le e-commerce a commencé à décoller en 2014 avec l’arrivée de Jumia panafricain, qui reste le site de vente en ligne le plus populaire en Algérie (avec une moyenne de 1,5 à 1,7
millions de visiteurs et une moyenne de 20 000 commandes par mois = une hausse de 50% d’année en année).
61% des clients de Jumia utilisent leur téléphone pour accéder à la plateforme. Les appareils électroniques, les téléphones, les produits ménagers et de nettoyage, ainsi que les vêtements font parties des types de produits les plus populaires sur les marchés en ligne.
En Algérie, il a été recensé également 71 Web marchand sont adhérents au système de paiement sur internet par carte interbancaire. Mais le paiement à la livraison est encore la méthode préférée des algériens aux vu des obstacles rencontrés quant aux instruments de
paiements en ligne. C’est justement le sous-développement du paiement en ligne qui cause un énorme problème en Algérie. Pour preuve, le nombre global des transactions, depuis le lancement du paiement sur internet tous secteurs confondus est de :4 486 585. Et d’après le Groupement d’Intérêt Economique Monétique (GIE Monétique), le montant des transactions de paiements sur internet durant le mois de novembre 2020 était de :693 185 435,69 DZD, soit l’équivalent de 4 278 922 euros. Un montant totalement ridicule qui n’est guère à la hauteur du potentiel d’un pays de 45 millions d’habitants comme l’Algérie ! En clair, de ce potentiel de 5 milliards de dollars par an, l’Algérie n’exploite qu’à peine 1 %.
L’Algérie se retrouve ainsi devancée par de nombreux pays africains qui ont compris la nécessité de développement le e-commerce. Plusieurs pays africains ont pu ainsi attirer l’attention des Gafa américains (Google, Amazon, Facebook, Apple) ou des BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi). A titre d’exemple, en octobre 2018, le géant chinois Alibaba a choisi d’implanter sa première plateforme d’e-commerce à Kigali, au Rwanda. Dénommée EWTP, ou « Electronic World Trade Platform », dont l’objectif est de favoriser un environnement politique et commercial plus efficace, et à terme permettre aux petites et moyennes entreprises (PME) de participer au commerce électronique transfrontalier.
L’Algérie perd des investissements précieux faute du lancement du paiement en ligne et en l’absence d’une politique favorable au e-commerce.
