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samedi, avril 27, 2024

L’Algérie, un important pays gazier mais qui n’a jamais pu devenir un pays riche : le pourquoi du comment d’un dangereux paradoxe

Le 7e Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), tenu samedi 2 mars à Alger, a été sanctionné par l’adoption de la « Déclaration d’Alger » qui a mis l’accent sur le soutien à un dialogue solide et ciblé entre les producteurs et les consommateurs, relevant l’importance de promouvoir le gaz naturel comme une source d’énergie fiable.

La Déclaration d’Alger, lue par le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab devant les participants au Sommet, a insisté sur « le soutien à un dialogue solide et significatif entre les producteurs, les consommateurs, et les autres parties prenantes concernées, en vue d’assurer la sécurité de la demande et de l’approvisionnement, favoriser la stabilité du marché et plaider pour des marchés du gaz naturel transparents, sans entrave et non discriminatoires ».

Les pays membres du Forum ont exprimé, dans cette Déclaration, leur détermination à « renforcer la coopération en vue de maintenir la fiabilité et la résilience des systèmes de gaz naturel, offrir un approvisionnement efficace et fiable en gaz naturel et étendre l’utilisation du gaz naturel pour un développement durable », appelant à « des investissements opportuns pour la stabilité du marché, un flux sans entrave des ressources financières, l’accès à la technologie et le transfert de connaissances de manière non discriminatoire ».

L’accent a, également, été mis sur l’engagement envers les objectifs du GECF et la détermination à renforcer le rôle du Forum, tout en soulignant sa contribution à la sécurité, à l’équité et à la pérennité énergétiques mondiales, outre l' »effort pour gérer efficacement et encourager l’utilisation des ressources gazières naturelles des pays membres, visant à promouvoir un développement durable qui profite à la fois aux producteurs et aux consommateurs ».

Le document a, à ce propos, mis en avant « les contributions du gaz naturel, respectueux de l’environnement, à la lutte contre les changements climatiques et son importance pour consacrer des transitions énergétiques justes, équitables, ordonnées, inclusives et durables, tout en tenant compte des circonstances, capacités et priorités nationales », outre le fait que « la croissance économique, le progrès social et la protection de l’environnement sont trois piliers étroitement liés et complémentaires du développement durable »

La Déclaration a en outre évoqué « les risques et les défis des marchés du gaz naturel découlant de la situation géopolitique et la situation économique, notamment en termes de flux physiques, de fonctionnement des marchés, des arrangements contractuels, du flux d’investissements durables et de l’intégrité des infrastructures sensibles du gaz naturel, soulignant « l’importance primordiale de la sécurité de la demande de gaz naturel, des cadres juridiques et réglementaires transparents et non discriminatoires et d’une politique énergétique, commerciale, fiscale, outre les politiques environnementales dans les pays importateurs et de transit de gaz naturel ».

La Déclaration a, également, mis en avant l’importance de la coopération et de la coordination entre pays membres pour le développement de la recherche, de l’innovation, des connaissances et du transfert de technologies liées au gaz naturel, ainsi que pour le partage des meilleures pratiques et la promotion du renforcement des capacités, tout en affirmant « les droits souverains, absolus et permanents des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel ».

Force est de constater que cet évènement est une opportunité majeure pour évoquer les enjeux et problématiques du secteur du gaz naturel en Algérie. Il convient de souligner à ce propos que le gaz naturel est une importante et incontournable richesse dont jouit l’Algérie depuis des décennies. Mais en dépit de ses réserves importantes de gaz naturel et de sa production considérable de cette source d’énergie, l’Algérie n’a jamais pu devenir un pays riche et elle est restée un pays sous-développé. Pourquoi ?

L’Algérie possède des réserves prouvées en hydrocarbures, tout produit confondu (pétrole, gaz, condensat et gaz du pétrole liquéfié), estimées à plus de 4300 millions de tonne équivalent pétrole (MTEP) (soit plus de 12 milliards de barils) dont 55% en gaz naturel. Le gaz naturel représente 66 % de la production des hydrocarbures en Algérie. Le gaz naturel représente aussi pas moins de 56% du volume global exporté des hydrocarbures qui rapportent des précieuses devises à l’Algérie. Mais depuis 2022, plus de 63 % du gaz naturel produit en Algérie est consommé en interne par la population algérienne et tous ces volumes considérables ne sont pas exportés entraînant ainsi des pertes financières en devises pour le pays. Les exportations en devises du gaz naturel de l’Algérie sont passés de 39 Milliards m3 en 2021 à 36 Milliards M3 en 2022 et 34,9 Milliards M3 en 2023.

Des revenus en devises en baisse et un apport de plus en plus minime pour l’amélioration de la production des richesses pour l’Algérie. Comment est-ce possible ? En vérité, le gaz naturel est une richesse dilapidée en Algérie et elle n’a jamais pu être exploitée à sa juste valeur en la dédiant à l’industrie, la création des emplois et la production de marchandises pouvant apporter du développement économique à l’Algérie. Le gaz naturel représente 73,5 % de la consommation nationale de l’énergie en Algérie. Or, dans notre pays, plus de 47 % de la consommation finale d’énergie est monopolisée par les ménages et les particuliers alors que l’industrie et le BTP ne consomme qu’une petite part de 24 % de la consommation finale de l’énergie, à savoir l’énergie qui est livrée au consommateur final pour tous les usages énergétiques, à l’exclusion de l’énergie consommée par le secteur énergétique lui-même, y compris aux fins de la livraison et de la transformation.

Cela signifie finalement que notre gaz naturel, comme notre pétrole, sont utilisés uniquement ou majoritairement pour des besoins domestiques qui ne sont guère utiles pour le développement de notre pays, sans aucun apport pour la croissance économique. Et c’est pour cette raison que l’Algérie est un pays gazier qui n’est pas encore un pays riche ou qui n’a jamais pu encore jusque-là devenir un pays riche. Découvrez davantage d’explications dans ce décryptage et analyse de notre Directeur de Publication, Abdou Semmar :

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