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mardi, mai 7, 2024

L’Algérie promet d’investir 12 milliards de dollars alors qu’elle n’a encore rien fait pour ses entreprises fermées à cause de la pandémie de la COVID-19

Réaction très étrange de la part des autorités algériennes. Le  régime algérien parle officiellement de son ambition d’investir pas moins de 12 milliards de dollars pour relancer une « nouvelle économie » en Algérie. Mais en attendant, les entreprises algériennes qui ont fait faillite ou fermé leurs locaux parce qu’elles ne pouvaient plus tenir ou résister face aux conséquences désastreuses de la pandémie du coronavirus COVID-19 n’ont pas reçu le moindre centime ! 

L’Algérie est un véritable cas d’école. Un objet d’études pour les économistes et même les… psychologues. Ce mardi, l’Etat algérien a organisé une Conférence nationale sur le plan de relance économique au CIC de Club-Des-Pins. Le Président Abdelmadjid Tebboune est intervenu pendant un long discours durant lequel il a promis monts et merveilles aux algériens et algériennes. Tebboune a promis officiellement de sortir 12 milliards de dollars pour financer de nouveaux projets d’investissements dans le but de créer en Algérie une « nouvelle économie ». L’intention est louable. L’ambition est, tout de même, en décalage avec ce que toute la planète est en train de subir avec les conséquences financières de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19.

En effet, l’Etat algérien qui promet des milliards à l’économie du pays n’a pas sorti un seul centime pour soutenir des milliers d’entreprises algériennes ébranlées par le désastre économique de l’épidémie du coronavirus COVID-19. Ni subventions directes ou indirectes, ni des prêts sans taux d’intérêt, ni des compensations financières pour les marchés perdus, les entreprises algériennes et leurs salariés n’ont bénéficié d’aucun dispositif d’aide et de soutien.

Les chiffres sont effarants : plus de 60 mille  salariés ont vu leurs entreprises arrêté entièrement leurs activités à cause de l’épidémie de la COVID-19. A peine 4 % des entreprises algériennes de tout le tissu économique ont pu maintenir leur activité à 100 % de leur capacité. Plus de 500 mille travailleurs risquent de perdre leur travail. Plusieurs secteurs comme l’hôtellerie, les transporteurs ou mêmes des groupes industriels publics accusent des pertes en plusieurs centaines millions d’euros. Et ces chiffres ont été confirmés officiellement par la commission d’évaluation de l’impact de la pandémie de la Covid-19 installée à la suite d’une instruction officiellement émanant d’Abdelamadjid Tebboune le 13 juillet dernier.

L’urgence de l’heure est donc de réparer les dégâts, protéger les emplois existants et sauver de la faillite le maximum des entreprises, privées comme publiques, au risque de déstabiliser toute la stabilité financière et économique du pays. L’urgence de l’heure est de tracer une feuille de route pour soutenir les entreprises algériennes, leurs salariés, les secteurs que la pandémie de la COVID-19 va laisser totalement ravagés d’ici la fin de l’année 2020. Comment un Etat peut investir 12 milliards de dollars si son tissu économique est totalement bouleversé par de grosses difficultés financières et économiques ? Dans quel secteur investir ? Avec quels acteurs ? Et dans quels projets ? Et quelle est la visibilité de ces investissements dans un monde où toutes les frontières sont encore fermées et les marchés internationaux verrouillés ?

Avant de mettre l’accent sur la nécessité de soutenir et de diversifier l’investissement dans divers secteurs créateurs de richesse et de postes d’emploi, il faut, d’abord, préparer le terrain à ces investissements en maintenant en vie les entreprises et infrastructures d’ores et déjà existantes. La priorité absolue est de mettre en place un plan d’action pour soutenir financièrement la survie des salariés algériens et de leurs entreprises. Faute de quoi, cette « nouvelle économie algérienne » ne restera qu’une utopie. Une de plus dans l’historie de l’Algérie.

 

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