Le nombre d’habitants de l’Algérie est passé à 43,9 millions le 1er janvier 2020, contre 43,4 millions le 1er janvier 2019, a indiqué officiellement lundi l’Office national des statistiques (ONS). A ce rythme de croissance de l’année 2019, la population résidente totale atteindrait 44,7 millions au 1er janvier 2021, selon les prévisions de l’ONS. Pour les perspectives d’évolution de la population algérienne à l’horizon 2040 et sous hypothèse d’atteindre un indice conjoncturel de fécondité de 2,4 enfants par femme et d’une espérance de vie à la naissance de 82 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes, la population résidente en Algérie atteindra 44,227 millions d’habitants en 2020, 51,309 millions en 2030 et 57,625 millions en 2040.
L’Algérie connait donc une exceptionnelle croissance démographique qui représente un véritable défi à relever pour le pouvoir algérien sur le plan économique et social. Pourquoi ? Parce que l’Algérie ne pourra jamais devenir un pays émergent si ses autorités sont incapables de prendre en charge les besoins en éducation, santé, énergie, alimentation, emplois et formation de cette population sans cesse grandissante.
L’Algérie, exposée à une délicate crise financière avec la chute de ses revenus en devises et son modèle économique entièrement dépendant de la rente pétrolière, va devoir dans les années à venir faire face à l’importance des investissements démographiques, en santé, éducation, logements, etc. Selon les données de l’ONS, la fécondité en Algérie reste très élevée avec 3 enfants par femme. Le nombre des naissances vivantes avait atteint 1,034 million en juillet 2019 avec une très légère baisse par rapport à 2018. Ce qui représente une énorme croissance économique qui va renforcer les besoins économiques de la population algérienne.
Or, justement c’est à ce niveau que l’actuel régime algérien est totalement défaillant. Instable, déchiré par ses luttes internes, illégitime et rejeté par sa propre population, le régime algérien ne créé aucune croissance économique qui permettra à l’Algérie de subvenir aux besoins de sa population dans les années à venir.
La croissance démographique accélérée en Algérie devrait donc inciter les Algériens à procéder au changement politique pour se doter d’un système de gouvernance capable de se montrer à la hauteur des défis de l’avenir. Signalons enfin que la relation entre la croissance démographique et le développement économique constitue une grande préoccupation pour la recherche scientifique. Certains experts affirment que la croissance démographique peut s’avérer être à la fois une opportunité et un défi pour le développement. Une opportunité parce que c’est au cours des prochaines décennies que la proportion d’actifs va être la plus importante, un défi parce que le vieillissement des populations va poser le problème épineux de la prise en charge des personnes âgées.
Les pays du Sud commencent ou vont bientôt commencer à se poser les mêmes questions que les pays du Nord en termes démographiques, mais dans un contexte économique et social encore différent. Les réponses seront donc différentes, ce qui montre une fois de plus que si l’Algérie ne rattrape pas son retard de développement, elle risque d’être broyée dans les problèmes sociaux et économiques provoqués par sa croissance démographique.
