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vendredi, avril 26, 2024

L’Algérie classée parmi les plus importants pays qui coupent Internet pour étouffer la démocratie

Une nouvelle étude internationale a classé l’Algérie parmi les plus importants pays qui coupent Internet pour étouffer la démocratie. Cette étude a été réalisée par Access Now qui est une organisation à but non lucratif qui a été lancée en 2009 pour défendre et élargir les droits civils numériques des personnes à travers le monde.

Cette organisation dispose de plusieurs bureaux à travers le monde dont un siège à Tunis et milite pour un Internet libre et ouvert. Elle intervient dans les débats concernant la liberté d’expression, la sécurité informatique, la vie privée et la neutralité du net. Elle cherche à défendre et étendre les droits numériques des utilisateurs du monde entier. Fondée en 2009 après l’élection présidentielle iranienne contestée, Access Now a joué un rôle important dans la diffusion des séquences vidéo qui sont sorties de l’Iran lors des manifestations qui ont suivi cette élection.

La nouvelle étude d’Access Now a révélé qu’en 2021, les autorités ont délibérément coupé Internet à cent quatre-vingt-deux reprises au moins dans trente-quatre pays. Il y aurait eu notamment quelque vingt-trois coupures dans neuf pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). L’Algérie figure parmi ces 9 pays de la région MENA. Des pays qui ont été qualifiés de « dictatures numériques » par cette nouvelle étude.

« Ces armes vicieuses de la dictature numérique ont été brandies au moins cent quatre-vingt-deux fois en 2021. Elles perturbent non seulement la vie quotidienne, mais s’attaquent aussi à des phases critiques de l’époque d’une nation – lors de manifestations, de guerres et d’élections. Cela fait cent quatre-vingt-deux fois qu’un dirigeant décide de faire délibérément taire un peuple au lieu de lui donner les moyens de s’exprimer », explique ainsi Access Now.

Les principales conclusions du rapport stipulent que les autorités de neuf pays de la région Mena (Algérie, Iran, Irak, Jordanie, Oman, Palestine, Soudan, Syrie et Yémen) ont coupé Internet au moins vingt-trois fois au cours de l’année écoulée. Le Soudan et l’Iran ont chacun coupé Internet au moins cinq fois, ce qui correspond au nombre le plus élevé dans la région. La majorité de ces interruptions visent clairement à réduire au silence les dissidents.

De même, la Palestine et le Yémen ont été touchés par des coupures provoquées par des attaques contre les infrastructures de télécommunications et de perturbations coordonnées avec l’escalade de l’activité militaire. Les autorités soudanaises ont coupé Internet à au moins cinq reprises en 2021, notamment pendant près d’un mois après le coup d’État militaire d’octobre.

Par ailleurs, l’Algérie, l’Irak, la Jordanie, le Soudan et la Syrie ont poursuivi leur pratique annuelle de coupure d’Internet pendant les examens des écoles nationales pour empêcher les étudiants de tricher. « L’autoritarisme numérique s’est profondément ancré dans tout le Moyen-Orient ainsi qu’en Afrique du Nord », fait remarquer à ce sujet Marwa Fatafta, responsable de la politique Mena chez Access Now.

« L’année dernière, couper Internet a été la réponse privilégiée des gouvernements arabes à chaque fois qu’ils n’appréciaient pas ce qui se passait autour d’eux: lorsque les communautés résistaient, lorsque les gens protestaient, lorsqu’ils voulaient simplement affirmer leur autorité, ou prendre le pouvoir », note enfin la même source.

 

 

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