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lundi, mai 6, 2024

La joie de la libération des détenus du Hirak a fait oublier aux algériens la vigilance face à la pandémie du COVID-19

Des bousculades, des embrassades, une foule nombreuse qui chante, crie à la gloire du Hirak et de ses revendications démocratiques, la libération de nombreux détenus du Hirak et d’opinion comme Karim Tabbou, Amira Bouraoui ou Samir Belarbi a donné naissance à des belles images de communion et de joie ce jeudi 2 juillet. Ceci dit, ces rassemblements organisés spontanément devant les prisons de Koléa ou d’El-Harrach ont cruellement violé les règles sanitaires pour préserver la santé publique contre les ravages de l’épidémie du COVID-19. 

Une négligence malheureuse qui vient gâcher cette joie totalement légitime de voir des détenus injustement incarcérés retrouver leur liberté et leurs proches. Oui, il faut le dire et le répéter, la joie est légitime. Célébrer ces libérations tant attendues de plusieurs personnalités respectées par les Algériens pour leur engagement en faveur du changement démocratique et pacifique est également louable. Or, aucune ardeur ne peut justifier l’inconscience et la prise inutile de risque en ces temps de pandémie.

Il aurait été judicieux de respecter les règles du confinement sanitaire en évitant les rassemblements de masse sur la place publique sans tenir compte du respect des gestes barrières. Il aurait été vraiment raisonnable de se déplacer à Koléa ou El-Harrach pour applaudir la remise en liberté de ces activistes sans organiser des bains de foules. Des dizaines de personnes, voire des centaines de personnes se sont bousculées, blotties les uns contre les autres afin d’accueillir Karim Tabbou et l’accompagner jusqu’à sa demeure où ses parents et son épouse ainsi que ses enfants l’attendaient avec impatience.

Ces mouvements de foules ne sont pas du tout appropriés en ces temps de coronavirus COVID-19. Aujourd’hui, jeudi 2 juillet, l’Algérie a battu un nouveau record historique avec Trois cent quatre-vingt-cinq (385) nouveaux cas de Coronavirus (Covid-19) déplorés en une seule journée ! C’est le pic de contaminations le plus élevé en Algérie depuis le début de l’épidémie le 26 février dernier. Pas moins de 17 wilayas ont enregistré entre 1 et 5 cas, tandis que 20 autres ont notifié plus de 6 cas chacune. Et ces chiffres officiels, encore une fois il faut le souligner, ne reflètent guère l’ampleur exacte de la pandémie en raison des capacités très faibles du dépistage en Algérie.

C’est dire enfin que les comportements inconscients comme ceux observés aujourd’hui jeudi 2 juillet mettent en péril la santé publique des Algériens. Du côté du régime avec ces manifestations folkloriques comme les congrès du FLN et du RND ayant provoqué de nombreux contaminations au COVID-19, comme du côté du Hirak avec ce genre de mouvements des foules, l’inconscience règne en maître absolu en Algérie…

 

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