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samedi, mai 18, 2024

La faiblesse de la rémunération et le refus de travailler dans le secteur privé : les deux moteurs du chômage en Algérie

Le chômage devient une problématique très inquiétante en Algérie en raison de la forte détérioration des indicateurs financiers et économiques du pays. Et les chômeurs algériens sont de plus en plus à refuser d’occuper des emplois qui sont faiblement rémunérés ou proposés par un secteur privé perçu comme instable et ne fournissant aucune garantie de pérennité des emplois. C’est ce que nous apprend une intéressante enquête menée au mois de février dernier par l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM).

Cette enquête nous apprend effectivement que pas moins de 21 % des chômeurs algériens recensés officiellement ont refusé une offre d’emploi en raison du montant très faible du salaire proposé. La rémunération est ainsi l’un des critères qui déterminent les choix professionnels des chômeurs algériens qui préfèrent, visiblement, demeurer au chômage que de travailler pour un salaire très faible et insuffisant pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.

D’autre part, la même enquête de l’ANEM indique aussi que le secteur privé ne suscite aucune motivation chez les chômeurs algériens qui refusent régulièrement d’occuper un emploi proposé par une entreprise privée. Ce secteur fragile et instable en raison des difficultés économiques et financières que traversent l’Algérie ne fournit aucune assurance à des jeunes chômeurs algériens en proie à une véritable détresse sociale.

Et pour cause, de nombreuses entreprises privées ont déclaré faillite depuis 2019, début de la crise politique en Algérie qui dure encore jusqu’à aujourd’hui avec une nouvelle tournure dramatique en raison des conséquences désastreuses de la pandémie de la COVID-19 sur les équilibres financiers du pays.

Ainsi, au moins 20 % des chômeurs algériens refusent de travailler pour le secteur privé depuis février 2021. Un chiffre effrayant que nous révèle cette enquête de l’ANEM.  Soulignons enfin que cette enquête a permis de quantifier l’impact de la crise sanitaire et ses effets sur le marché de l’emploi algérien. Ainsi, cette enquête nous apprend que depuis février 2021, l’ANEM recensait 2,343 millions de demandeurs d’emploi dans le pays, contre 1,449 million en mai 2019. En clair, tout au long de l’année 2020 et depuis le deuxième semestre de l’année 2019, l’Algérie a enregistré prés d’un million de nouveaux chômeurs.

L’enquête de l’ANEM nous apprend aussi que les deux catégories de demandeurs d’emploi les plus représentés, à hauteur de 35%, sont les personnes titulaires d’un diplôme universitaire ainsi que ceux possédant un niveau d’instruction qualifié de «moyen » par l’ANEM.

 

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