20.9 C
Alger
samedi, mai 18, 2024

La centrale électrique de Djelfa, un rêve qui tourne au cauchemar et un énorme scandale de mauvaise gestion

Encore un méga-projet qui tourne au scandale en Algérie. Depuis 2014, les habitants de la wilaya de Djelfa, située à 275 au sud de la capitale Alger, attendent avec impatience la mise en service d’une nouvelle Centrale Electrique qui devait améliorer l’accès à l’électricité de toute cette région névralgique de l’intérieur du pays en permettant notamment de fournir de l’énergie à des projets économiques structurants pour une région pastorale en quête de développement locale. Malheureusement, la Centrale Electrique n’a pas encore été lancée et son existence est plus que jamais compromise provoquant ainsi un énorme préjudicie financier à l’Etat algérien. 

Tout a commencé en décembre 2013 où le groupe  Sonelgaz a attribué provisoirement la réalisation de six centrales électriques à plusieurs groupes internationaux, pour la plupart sud-coréens, pour un montant de quatre milliards de dollars. Le groupe espagnol Duro Felguera a remporté la construction de la centrale électrique prévue dans la wilaya de Djelfa, plus exactement à Ain Ouessara. Le coût total de projet était à fixé à 600 millions d’euros, mais la facture finale a dépassé largement ce montant à cause des blocages et retards accumulés.

Les espagnols de Duro Felguera ont reçu au moins deux mises en demeure depuis 2017 de la part des autorités algériennes. La dernière en date remonte à mai 2020. La société espagnole a été instruite de procéder à la mise en service de la centrale électrique de Djelfa avant la fin de l’année 2021.  La mise en demeure a été adressée par la Société algérienne de production de l’électricité  et elle a précisé que Duro Felguera devra également procéder au paiement de toutes les créances des sous-traitants engagés dans le projet et à leur remobilisation pour la reprise des travaux de montage, mais aussi la fourniture de tous les équipements restants, y compris la pièce de rechange.

Malheureusement, force est de constater que jusqu’à ce mois de janvier 2021, aucune évolution notable n’a été observée sur le site du chantier. Pis encore, de nombreux sous-traitants algériens n’ont pas été payés alors qu’ils ont respecté parfaitement leurs engagements contractuels en accomplissant comme il se doit les travaux pour lesquels ils ont été sélectionnés.

Algérie Part a obtenu au cours de ses investigations une liste de sous-traitants algériens qui n’ont pas été payés depuis plus d’une année et demie. Des entreprises algériennes ont présenté de nombreuses factures qui n’ont pas été honorées par le groupe espagnol. Des entreprises spécialisés dans la charpente métallique comme MARTIMETAL, location des engins de levage comme SARENS, mise en place de la menuiserie aluminium comme SIGMA, installation des bacs réservoirs comme METALMIN. Toutes ces sociétés ont recruté des employés algériens pour travailler sur le site du chantier de la future centrale électrique d’Ain Ouessara. Mais aucun de ces sous-traitants n’a été payé depuis une année et demie. Certaines de ces entreprises souffrent terriblement d’une grande précarité financière à cause des conséquences de la pandémie de la COVID-19.

Les caisses se vident et les factures demeurent toujours impayées au niveau du groupe espagnol Duro Felguera. Mêmes des entreprises publiques filiales du groupe Sonelgaz souffrent de ces blocages et fléau des factures impayées à l’image d’ETTERKIB SPA.

Un seul sous-traitant a été payé correctement, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations. Il s’agit de l’entreprise NEWREST, spécialisé dans le catering et la restauration ainsi que la livraison des repas. Cette société aurait été payée directement à l’étranger dans des conditions troublantes. Nous y reviendrons dans nos prochaines investigations.

Du côté de Sonelgaz, rien n’a été encore entreprise pour traiter ce dossier et soulager les souffrances des sous-traitants algériens livrés à leur triste sort et privés de leur droit légitime à des indemnisations et acquittements de leurs factures.

Depuis 2019, des promesses vagues ont été formulées, mais engagement concret n’a été pris. Aucune communication officielle sur ce projet n’a vu le jour depuis plusieurs mois et personne ne connait encore l’avenir de cette future centrale électrique à Ain Ouessara.

Selon nos sources, le groupe espagnol Duro Felguera a rapatrié plusieurs de ses cadres et employés laissant ainsi le chantier d’Ain Ouessara à l’abandon. Des pourparlers auraient été engagés entre Sonelgaz et ce groupe espagnol, mais cette démarche n’a encore abouti à aucune solution fiable. Les deux parties semblent divisées par des profondes divergences sur la gestion de ce chantier et le financement de plusieurs nouveaux coûts alors que l’Algérie traverse l’une de ses pires crises financières depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Aujourd’hui, à Djelfa, des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer un énorme scandale de mauvaise gestion autour de ce méga-projet à Ain Ouessara. Algérie Part reviendra prochainement sur ce dossier avec de nouvelles révélations.

 

dernières nouvelles
Actualités

3 تعليقات

  1. A AIN OUSSARA IL Y A UN CENTRE DE RECHARCHE;
    Alors je vous propose de prendre ce centre et certains chercheurs après un examen de vérification des compétences.
    Chaque élément admis recevra une caisse à outils ; j’acheterie des panneaux en Allemagne et des chauffes eau au Vietnam (le pays de notre AMI GIAP)
    Chaque habitant sera doté de l’énergie Solaire et chauffe eau solaire
    cette technique ne nécessite pas l’intervention du DGRSDT ni lkouma