En 2023, la cherté de la vie et l’inflation ont été aussi élevées en Algérie qu’en 2022 provoquant ainsi un recul important du pouvoir d’achat des Algériennes et Algériens tout en appauvrissent un nombre considérable des ménages algériens martyrisées notamment par la hausse de l’inflation des produits alimentaires. Et pour cause, passant d’un taux de +10,1% en 2021 à +13,4% en 2022, les prix des biens alimentaires ont affiché un taux similaire de +13,3% en 2023. Cette hausse affolante des prix en Algérie est-elle justifiée ?
Selon les dirigeants algériens, oui car elle s’explique par hausse des cours mondiaux des produits agricoles. Mensonge et faux car les chiffres démontrent le contraire. Un nouveau document de l’Office National des Statistiques (ONS), un office gouvernemental algérien, révèle des données précieuses sur les prix et volumes des importations de l’Algérie durant les 9 premiers fois de l’année 2023. Contrairement à ce qui a été affirmé par les dirigeants algériens, les prix de ce qui a été importé par l’Algérie sur les marchés internationaux ont reculé en 2023 par rapport à 2022. « Durant les neuf mois de l’année 2023, les prix à l’importation ont enregistré une baisse de 12,1% par rapport aux neuf mois de l’année 2022 », confirme à ce propos le nouveau document de l’ONS portant sur l’indice des valeurs des marchandises importées par l’Algérie pendant les trois premiers trimestres de l’année 2023.
Par ailleurs, toutes les catégories de produits ont enregistré des diminutions des prix à l’importation de marchandises au cours des neuf mois 2023 par rapport aux neuf mois 2022 comme les produits alimentaires et les animaux vivants où les prix des importations de l’Algérie ont reculé de 16,3 %. Les prix des produits alimentaires et agricoles importés pour nourrir les Algériens ont donc reculé en 2023 par rapport à 2022. Et pourtant, l’inflation des produits alimentaires est restée scotchée au même niveau alarmant de 13 % en 2023 comme en 2022, l’année du déclenchement de la guerre en Ukraine. Pourquoi ? Parce que les volumes des importations de ces produits alimentaires, constituant 43 % des dépenses des ménages algériens, ont augmenté à peine de 10,4 % alors que d’autres importations, comme « les machines et matériels de transports » ont connu des augmentations des volumes de leurs importations dépassant les 45,2%.
Cela signifie que les dirigeants algériens ont sciemment fait le choix de restreindre les importations alimentaires pour financer d’autres importations qui ne correspondent pas aux premiers besoins de la population algérienne. Cette politique a provoqué des restrictions, des privations et des pénuries de produits alimentaires dans le pays alimentant ainsi la mécanique de l’inflation avec des hausses des prix vertigineuses et toujours aussi élevées qu’en 2022. C’est ainsi que les dirigeants algériens ont fabriqué la misère sociale et la précarité en 2023. Découvrez des explications supplémentaires dans ce déchiffrage de notre Directeur de Publication, Abdou Semmar :
