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vendredi, mai 17, 2024

Exclusif. Petrofac menace de lancer une procédure d’arbitrage international contre Sonatrach

Petrofac, la société britannique d’ingénierie, de technologies et de la réalisation de projets dans les domaines du pétrole, du gaz et de la pétrochimie, a adressé la semaine passée une lettre à la direction générale de Sonatrach la menaçant d’enclencher une procédure d’arbitrage international contre la compagnie nationale des hydrocarbures, a appris Algérie Part au cours de ses investigations

Le litige qui oppose la compagnie britannique à la direction générale de Sonatrach concerne les indemnisations réclamées par PETROFAC  à la suite de l’immobilisation de ses équipes et équipements industriels au niveau des installations et chantiers du projet d’In Salah Gaz. Il s’agit d’un groupement formé par le géant britannique BP avec SONATRACH et le norvégien STATOIL.

Dans le projet In Salah, les champs à développer sont Garet el Befinat, Hassi Moumène, In Salah et Gour Mahmoud. Le développement réalisé par PETROFAC a consisté en la construction d’une nouvelle installation centrale de production et de collecte de gaz à In Salah comprenant 300 km de canalisations.

Pour rappel, l’Association Sonatrach-BP-Statoil et Petrofac ont procédé 11 avril 2011, à Alger, à la signature d’un contrat portant sur le développement des champs gaziers du Sud d’In Salah (Hassi Moumène, Garet El Befinat, In Salah et Gour Mahmoud). D’un coût global de 1,185 milliard USD, ce contrat porte sur la seconde phase du plan de développement des gisements du Sud d’In Salah et consiste principalement en la réalisation des infrastructures nécessaires au traitement de 17 millions de m3/jour de gaz naturel et des infrastructures y afférentes (routes, piste d’atterrissage, base de vie). En parallèle, ce contrat  prévoyait également le forage dans le cadre de ce projet, de 33 puits producteurs de gaz entre 2012 et 2016 pour les besoins du centre de traitement.

Ce contrat avait été attribué à Petrofac suite à l’appel d’offres ouvert en mars 2010. Malheureusement, la tristement célèbre prise d’otage de Tiguentourine, le complexe gazier situé à 45 d’In Amenas, en janvier 2013 avait totalement chamboulé ce projet car le géant britannique BP et le norvégien Statoil avaient décidé hâtivement de rapatrier leurs équipes et ingénieurs craignant pour leur sécurité après la mort tragique de 37 otages étrangers lors de l’assaut mené par l’armée algérienne  entre le 17 et 19 janvier 2013. Cette attaque terroriste et son bilan très macabre, 10 employés japonais de la compagnie japonaise Japan Gas Corp (JGC) tués, 6 ingénieurs anglais de BP ainsi que 5 expatriés norvégiens de Statoil exécutés par les terroristes, a totalement paralysé les projets gaziers menés dans la wilaya d’Illizi.

Les projets confiés à Petrofac par le groupement In Salah Gaz ont été suspendus à partir de janvier 2013 pendant plus d’une année et demie. Mais Petrofac a été instruite par les acteurs du groupement In Salah Gaz, à savoir BP, Statoil et Sonatrach, de maintenir ses équipements industriels et son personnel dont de nombreux travailleurs algériens au niveau des installations et bases de vie à In Salah en attendant une amélioration notable de la situation sécuritaire et la possibilité de reprendre les travaux divers chantiers des projets gaziers.

Mais pendant toute cette période d’immobilisation, Petrofac devait être indemnisée pour les pertes financières qu’elle avait subi en raison de ces bouleversements ayant suivi la prise d’otages de Tiguentourine. Or, ces indemnisations évaluées à plus de 100 millions de dollars, Petrofac ne les a jamais touchées parque l’actuel PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a décidé de bloquer cet accord d’indemnisation qui avait été, pourtant, validé par les deux autres actionnaires majoritaires du groupement In Salah Gaz, à savoir BP et Statoil, la compagnie norvégienne devenue Equinor depuis mai 2018.

Face à ce blocage inexpliqué et absurde décidé par la direction générale de Sonatrach, Petrofac a décidé de saisir par écrit le PDG Toufik Hakkar afin de l’avertir de l’imminence d’une procédure d’arbitrage international qui pourrait porter un énorme préjudice financier à Sonatrach et l’Algérie sans oublier le préjudice portant à la crédibilité des institutions algériennes qui ne respectent pas leurs engagements signés avec les investisseurs étrangers. Une nouvelle mésaventure dont l’Algérie se passerait volontiers dans ce contexte de crise financière et recul inquiétant des recettes en devises des exportations pétrolières et gazières.

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