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dimanche, mai 19, 2024

Exclusif. L’équivalent de 20 milliards de dollars de dettes envers l’Etat : le plan de sauvetage de Sonelgaz sur le bureau de Djerad

Le groupe Sonelgaz est dans le rouge et la pandémie du COVID-19 a accéléré l’aggravation de sa situation financière. Pis encore, à cause des dettes, des déficits budgétaires et des pertes financières, Sonelgaz devra déposer le bilan au sens des dispositions du Code de Commerce à partir de 2023. Et pourtant, à partir de 2024, le groupe Sonelgaz est censé commencer le remboursement de ses dettes envers l’Etat algérien qui représentent l’équivalent de 20 milliards de dollars ! Sonelgaz se dirige tout droit vers la faillite et pour survivre, un plan d’action été élaboré en toute urgence et déposé au niveau du bureau du Premier-ministre, Abdelaziz Djerad, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. 

Oui, 20 milliards de dollars, c’est l’équivalent des dettes contractées par le groupe Sonelgaz durant plus de 10 ans, voire 15 ans, pour pouvoir financer ses investissements et assurer son fonctionnement. Ces dettes représentent essentiellement les montants des lignes de crédit financées par les banques étatiques algériennes ou le fonds national d’investissement (FNI). 

Des crédits que Sonelgaz ne pourra pas rembourser fautes de bénéfices et de revenus. En effet, Sonelgaz travaille à pertes et ne gagne pas de l’argent parce que le prix de l’électricité est très faible en Algérie et ne correspond pas du tout au coût de revient. Selon nos investigations, la Sonelgaz vend de l’électricité aux citoyens algériens à un prix 3 fois inférieur au prix de production de l’énergie électrique. Certaines institutions étatiques ou entreprises économiques paient même le prix de l’électricité 4 fois inférieurs au prix de revient. En Algérie, le prix de l’électricité est trois fois moins cher qu’au Maroc et en Tunisie. Par rapport aux pays de l’Union Européenne, les prix de l’électricité représentent à peine 25 % des tarifs européens.

Avec ces tarifs, la Sonelgaz ne peut pas tenir financièrement et rembourser ses crédits. Pour éviter la faillite, le groupe public algérien qui emploie près de 90 mille travailleurs a demandé dans  son plan d’action soumis récemment au Premier-ministre un nouveau rééchelonnement des dettes et l’effacement de certaines ardoises financières. Sonelgaz a proposé une nouvelle politique tarifaire de l’électricité axée selon les catégories des habitations. Les algériens possédant des villas ne peuvent pas continuer à payer l’électricité au même prix que ceux qui habitent  dans de minuscules logements sociaux. L’établissement de nouvelles catégories pour différencier les consommateurs algériens selon leur pouvoir d’achat est fortement recommandé par le groupe Sonelgaz selon lequel le prix de l’électricité ne peut pas rester éternellement bas en Algérie.

D’après nos sources, le Trésor Public n’a pas versé encore les compensations financières promises à Sonelgaz pour compenser le différentiel entre le prix de l’électricité produite et celui de l’électricité subventionnée au profit des consommateurs algériens. Pour l’heure, l’Etat algérien donne uniquement des prêts comme celui qui a été approuvé dan la loi de finances 2020 et dont le montant a été fixé à 161,2 milliards, à savoir l’équivalent de 1,1 milliard d’euros.

Mais la Sonelgaz ne veut se contenter de ces prêts et réclament un mécanisme de remboursement général des prix de l’électricité produite ou l’augmentation pure et simple des tarifs d’électricité. Enfin, la Sonelgaz veut aussi récupérer des activités où elle peut gagner des dividendes à l’image de la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer qui sont gérées, pour le moment, par l’Algerian Energy Co (AEC), une filiale du groupe Sonatrach mais réclamée fortement par Sonelgaz car elle estime qu’elle s’inscrit dans le cadre des activités de son propre secteur. Algérie Part reviendra sur ce dossier avec de plus amples détails dans ses prochaines révélations.

 

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