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jeudi, mai 2, 2024

Exclusif. Le PDG de Sonelgaz confie à ses deux enfants et son beau-fils des postes de cadres supérieurs

L’accession de Mourad Adjal à la présidence de SONELGAZ, le groupe public algérien en charge de la production, la commercialisation et la distribution de l’électricité, le 30 décembre 2021, succédant à Chahar BOULAKHRAS, continue de faire débat, particulièrement en ce qui concerne l’intégrité de sa gestion. Des sources internes au groupe énergétique algérien signalent une augmentation des cas de manipulation et d’usage de fausses déclarations. Cette tendance semble aussi influencer le ministre de l’Énergie, Mohammed Arkab, déjà critiqué pour ses explications controversées sur les pannes d’électricité de l’été 2023, qu’il attribuait aux conditions météorologiques. Ces controverses placent Mohamed Arkab au cœur d’une crise de gouvernance au sein de SONELGAZ. Cette situation soulève des interrogations quant à la stabilité et à l’efficacité du secteur énergétique en Algérie, un secteur crucial pour l’économie et le bien-être de la population.

Au sein de SONELGAZ, des rapports suggèrent que Mourad Adjal s’appuie sur certains de ses proches collaborateurs pour renforcer sa domination, notamment son Secrétaire Général, Nabil Kafi. Ce dernier, décrit comme prenant plaisir à créer un environnement de travail oppressif, est critiqué pour son rôle dans l’établissement d’un climat de travail toxique. Bien qu’il ne soit pas le cerveau des stratégies de M. Adjal, M. Kafi est souvent perçu comme un opportuniste qui cherche à se mettre en avant. Récemment, M. Kafi a été l’objet de vives critiques pour avoir prétendument utilisé sa position afin de favoriser des intérêts personnels, notamment dans l’attribution de contrats de sous-traitance. L’une des affaires les plus médiatisées concerne l’accusation portée contre lui d’avoir privilégié l’entreprise de son propre frère comme sous-traitant pour Samsung, en charge de l’EPC de la centrale de Mostaganem. Cette situation soulève de sérieuses préoccupations concernant les conflits d’intérêts et les problématiques éthiques au sein de la direction de SONELGAZ.

La crise managériale au sein de SONELGAZ a été mise en évidence par la démission de Achour Telli, son premier syndicaliste. Initialement soutien inconditionnel de Mourad Adjal, M. Telli a quitté son poste à la fin de l’année 2023 en raison de divergences éthiques et morales majeures. Sa décision est perçue comme une réponse à une gestion jugée tyrannique et désorganisée de la part de M. Adjal, qui dépasse les bornes de l’acceptable.

Dans le même temps, la direction de Mourad Adjal a été marquée par des pratiques controversées, notamment la manipulation des chiffres officiels. En 2023, il a ordonné le renouvèlement des contrats de 600 employés en fin de CDD, dans le but apparent de démontrer aux autorités publiques que SONELGAZ menait des recrutements massifs. Cette action a suscité des critiques, surtout dans le contexte du licenciement de plus de 12 000 employés du groupe cette année-là, y compris ceux ayant plus de 20 ans d’ancienneté, après le démantèlement de plusieurs filiales travaux telles que INERGA, ETTERKIB, KANAGHAZ, ainsi que les filiales de sécurité et de gardiennage SPAS et SWAT. Cette restructuration a permis à des entreprises privées proches de l’entourage de Mourad Adjal de bénéficier d’une manne financière importante liée à la sous-traitance des travaux ainsi que le gardiennage de milliers de sites de SONELGAZ.

En outre, alors que des milliers de postes étaient supprimés, Mourad Adjal a créé la controverse en plaçant deux de ses enfants, sans expérience pertinente, dans des postes de cadres au sein de filiales importantes du groupe, SER et SKE. De même, son beau-fils, également novice dans le domaine, a été nommé directeur de distribution d’une wilaya. Ces nominations, survenues dans un contexte déjà tendu, ont exacerbé les tensions au sein des milliers d’employés licenciés, soulignant des questions d’éthique et de gouvernance dans la gestion de l’entreprise. Cependant, suite à son conflit avec M. Telli et dans la crainte d’un autre scandale et d’éventuelles représailles en cas de limogeage, M. Adjal a été conseillé de retirer ses enfants de SONELGAZ. Il les a repositionnés dans une autre entreprise publique tout aussi prestigieuse.

Algérie Part s’apprête à publier une série d’enquêtes approfondies résultats de plusieurs mois d’investigation. Ces enquêtes, prévues pour les jours à venir, mettront en lumière non seulement la situation chaotique de SONELGAZ, mais aussi une série de scandales financiers et juridiques potentiellement déstabilisateurs pour ce prestigieux groupe. Nos investigations révèleront les blocages de projets d’envergure, ayant coûté des milliards de dollars au Trésor public, l’entrave à d’importants programmes d’investissement dans la modernisation des lignes et des postes de transformation, ainsi que des revendications financières significatives de la part de constructeurs étrangers, s’élevant à des centaines de millions de dollars et susceptibles de mener à un arbitrage international. Nous aborderons également la restructuration tumultueuse du groupe, les vagues de licenciements massifs, le népotisme dans la nomination des cadres supérieurs, le programme national d’énergies renouvelables, et bien d’autres sujets d’importance.

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