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dimanche, mai 19, 2024

Exclusif. La rentrée universitaire et son impact sur le Hirak : l’énorme appréhension du régime algérien

La prochaine rentrée universitaire en Algérie est soigneusement auscultée par les services de sécurité qui craignent le retour des manifestations populaires du Hirak avec le retour de plus de 1,7 millions d’étudiants sur les bancs de l’université. Des rapports sécuritaires ont mis en garde la Présidence et le gouvernement contre le risque très élevé d’un nouveau souffle des manifestations du Hirak avec le retour des étudiants au sein des enceintes universitaires. 

Trois rapports sécuritaires sont parvenus au Palais Présidentiel d’El-Mouradia à la fin de la semaine passée, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. Ces trois rapports ont été rédigés par trois institutions sécuritaires : la DGSN, la gendarmerie nationale et la Direction générale de la sécurité Intérieure (DGSI), l’une des principales branches des services secrets algériens, l’ex-DRS.

Ces trois institutions sécuritaires ont été chargées de lancer des investigations sur les scénarios probables d’un retour en force du mouvement populaire algérien, alias le Hirak, dans la rue. Le palais Présidentiel d’El-Mouradia demande régulièrement des évaluations précises du risque d’une reprise des contestations populaires à la lumière de l’évolution des évènements politiques et socio-économiques qui marquent au quotidien les Algériens et Algériennes.

Avec ces évaluations, les trois principales institutions sécuritaires de l’Etat ont été instruites de fournir également des notes sur les prévisions de la teneur de ces possibles ou potentielles contestations populaires qui peuvent avoir lieu à travers le pays.

La DGSN et la Gendarmerie Nationale ont rapidement instruit leurs éléments des renseignements généraux d’occuper le terrain et de sonder les intentions de la rue. Quant à la DGSI, elle dispose d’un large réseau d’agents qui infiltrent les masses populaires ainsi que les divergent catégories de la société algérienne. Selon nos sources, ces trois institutions ont produit des bulletins sécuritaires qui abondent tous dans le même sens : les étudiants peuvent relancer le Hirak pour occuper à nouveau la rue. Le traditionnel mardi contestataire des étudiants algériens représente un danger beaucoup plus important pour le régime que le vendredi populaire, jour traditionnel des manifestations du Hirak depuis le 22 février 2019.

Les bulletins des services de sécurité ont beaucoup insisté sur les capacités avérées des étudiants algériens à se doter de structures et de collectifs qui peuvent rapidement déboucher sur des marches citoyennes relançant ainsi les protestations du Hirak. Les bulletins des services de sécurité en Algérie ont souligné enfin qu’un sentiment de grande colère anime les étudiants et étudiantes, une frange de la société fortement ébranlée par la détérioration de la situation socio-économique du pays depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19. Il s’agit également de la catégorie de la population algérienne la plus concernée par la vague d’arrestations arbitraires des activistes et militants du Hirak de ces derniers mois à travers de nombreuses wilayas. Ce ne sont pas pas les motifs qui manquent aux étudiants algériens pour renouer avec l’esprit de révolte du Hirak. Et cette réalité fait énormément paniquer les autorités algériennes qui accélèrent le  dispositif de contrôle et de verrouillage de l’internet ainsi que la surveillance stricte du champ politique dans l’espoir d’empêcher cette colère estudiantine d’aboutir à des actions protestataires de grande ampleur dans le pays.

Signalons en dernier lieu que la rentrée universitaire 2020-2021 débutera en Algérie le 19 septembre avec une seule semaine pour les vacances d’hiver.

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