Exclusif. La fortune illicite du Procureur à l’origine de l’emprisonnement de la militante Dalila Touat

L’enseignante et activiste Dalila Touat a été condamnée le lundi 18 janvier à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Mostaganem. Ce verdict a soulevé l’indignation générale en Algérie. L’onde de choc a traversé les frontières du pays au regard du caractère particulièrement injuste et arbitraire de cette condamnation à la prison ferme pour une femme et militante dont le seul tort est d’avoir publié sur Facebook des publications et commentaires hostiles à Tebboune et au régime algérien. 

Algérie Part a lancé des investigations pour déterminer l’identité des magistrats qui sont à l’origine de ce verdict totalement inique. Il s’avère que le juge de siège qui a prononcé ce verdict est un certain Ali Djeffal. Originaire de Froha, une localité dans la wilaya de Mascara, ce juge est en fonction au tribunal de Mostaganem depuis à peine une année. Ce magistrat n’est pas le premier responsable du triste sort réservé à Dalila Touat. Et pour cause, Ali Djeffal a subi énormément de pressions et il a fait l’objet de plusieurs intimidations qui ont été exercée à son encontre par…le Procureur principal de la République près le tribunal de Mostaganem Tchikou Nedjmeddine.

Ce dernier est le personnage le plus puissant et influent de l’appareil judiciaire de la wilaya de Mostaganem. Tchikou Nedjmeddine a instruit officiellement Ali Djeffal de condamner de la manière la plus forte Dalila Touat. Ali Djeffal a tenté de résister à ces pressions en réclamant des explications au Procureur de la République pour comprendre le bien-fondé de cet acharnement judiciaire « commandé » à l’encontre d’une simple enseignante et militante pacifique. Tchikou Nedjmeddine s’est contenté d’indiquer à Ali Djeffal que des instructions venues d’en haut, à savoir des injonctions communiquées par téléphone depuis le ministère de la Justice à Alger, demandent « un traitement musclé » contre Dalila Touat.

Usant d’un ton menaçant, Ali Djeffal courbe l’échine et essaie de sauver son honneur en réduisant un tant soit peu la peine sévère réclamée par le Procureur principal du tribunal de Mostaganem. Au lieu d’écoper d’une peine de 3 ans de prison ferme, Dalila Touat sera condamnée à 18 mois de détention.

Tchikou Nedjmeddine n’est pas à son premier coup d’essai dans cette chasse sans pitié à l’encontre des militants et activistes du Hirak à Mostaganem. Il compte à son actif plusieurs harcèlements judiciaires et placements sous mandat de dépôt de militants et activistes pacifiques du Hirak. Ce rôle sinistre permet au Procureur de la République près le tribunal de Mostaganem de jouir de plusieurs privilèges et d’un véritable pouvoir d’influence à l’ouest du pays lui permettant de s’enrichir de façon phénoménale pour un magistrat censé vivre uniquement avec son salaire que lui verse mensuellement l’Etat.

Algérie Part a confirmé au cours de ses investigations que Tchikou Nedjmeddine est propriétaire d’un grand appartement F4 de haut standing à Oran au niveau de la cité Fernand-ville dans la localité de Bir El Djir. Le même Procureur est propriétaire aussi d’un autre appartement F3 situé au niveau du quartier Le Plateau à Oran. Le Procureur de la République près le tribunal de Mostaganem est propriétaire également d’un grand lot de terrain situé à Belgaid, une zone relevant de Bir El Djir à Oran. Il s’agit d’un terrain dont la superficie dépasse les 1000 M2 qui est situé juste à proximité d’un autre terrain acquis dans des conditions troublantes par l’actuel Président du tribunal de Tlemcen, Si Fodhil Mohamed Amine.

Tchikou Nedjmeddine est réputé pour ses relations troublantes avec de nombreux potentats et notables de l’oranie à l’image de l’ex-président du Widad de Mostaganem, Sofiane Benamar, dit “Guenfouda”, businessman et propriétaire de certains cabarets à El-Ayoune, la célèbre station balnéaire d’Oran.

Ce n’est pas la première fois que la rédaction d’Algérie Part fait des révélations fracassantes sur les sales affaires de Nedjmeddine Tchikou. Le Procureur de la République près le tribunal de Mostaganem a été cité par nos révélations faites le 28 octobre 2019 sur un gros scandale de corruption qui secouait le tribunal de Mostaganem où les potentats de la mafia politico-financière ont pu « s’acheter » des verdicts taillés sur mesure grâce aux pots-de-vin qu’ils versaient à plusieurs juges influents de ce tribunal. 

Ce Procureur a été auditionné à 8 reprises par une mission d’inspection dépêchée à Mostaganem par l’Inspection générale du ministère de la Justice. Il s’en est toujours sorti parce qu’il est parrainé par des hauts responsables qui refusent de voir « sa têt tomber ». Ainsi va la « Nouvelle Algérie »…