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dimanche, mai 5, 2024

Enquête Exclusive – Les Incroyables Révélations de Corruption Entourant le Chantier du Métro d’Alger. 2ème Partie et Fin

Il y a quelques jours, nous avions publié la première partie d’une enquête sur le Chantier du Métro d’Alger, impliquant la société française Coals Rail et l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA), sous tutelle du Ministère des Transports algérien.

Nous avions alors conclu cette publication en affirmant qu’il nous était bien difficile de comprendre pourquoi Yves Taridec n’avait jamais été poursuivi par la Justice algérienne alors qu’il restait le premier responsable de la disparition tragique de Hammou B, tout comme il ne nous a pas été facile de comprendre comment cette affaire n’avait alors jamais fuité dans la presse algérienne. La raison était pourtant bien simple…

L’EMA, en sa qualité de maître d’ouvrage délégué du ministère des Transports, réalise pour le compte de l’État des projets dans le domaine des transports urbains. De même, elle assure les études, la réalisation et l’exploitation de projets de transports de voyageurs urbains, notamment les métros, les tramways et les transports par câble dans plusieurs agglomérations du pays.

Khaled Sadji – Directeur de l’entreprise du Métro d’Alger

Khaled Sadji est né le 13 Mars 1965. Marié et père de trois enfants, Sadji rejoint à l’issue de ses études universitaires, le laboratoire d’études de recherches et Formulation (LABOREF).

Il est le directeur du développement de cette société, et à ce titre, s’occupe de la conception et de la réalisation de deux usines d’arômes alimentaires et d’un laboratoire de recherche et de développement.

En 1989, il se retrouve Chef d’atelier du service technique de la SNTF pendant trois années, puis rejoint l’Entreprise du Métro d’Alger en qualité de Chef de Projet technique de 1992 à 1998.

Nommé Chef de département d’exploitation de l’EMA en 2009 avant d’en devenir le Directeur du système métro en 2011, Khaled Sadji est désormais celui qui gère le développement du métro d’Alger, projet pour lequel le gouvernement avait initialement investi plus d’1 milliard d’Euros pour la construction de la ligne de métro, puis encore 2,3 Milliards d’Euros pour son extension.

Aussi, c’est à cet ingénieur polytechnicien qu’incombe la totale responsabilité de gérer ces montants faramineux investis par le gouvernement algérien dans le cadre du développement des transports public, qui a profité à plusieurs sociétés étrangères, dont Colas Rail Algérie.

Ces investissements ne générant malheureusement pas d’argent, sont subventionnés par l’État et donc par le contribuable algérien. Ce qui impose à Khaled Sadji une mission des plus ardue, car elle exige une rigueur managériale inattaquable et un respect des règles, fussent-elle légales ou morales, irréprochable. Sauf que, comme souvent en Algérie, les patrons abusent bien trop souvent de leurs pouvoirs… La preuve !

Lotfi Sadji – Contrôleur de gestion Colas Rail Algérie.

Notre enquête nous a permis de découvrir que le 2 Novembre 2018, Lotfi, un des fils de Khaled Sadji, a été recruté en qualité de contrôleur de gestion au sein de…Colas Rail, la société retenue par l’Entreprise du Métro d’Alger pour l’extension de la ligne de métro algérois !

Alors âgé à peine de 25 ans, Lotfi, qui, selon nos informations, ne réunit ni les conditions ni les compétences requises pour ce poste, touche néanmoins un salaire mensuel net de 300.000 DA !

         

Mieux encore, Abdelghani Germet, beau-frère de Khaled Sadji, a été recruté en Février 2017 par Colas Rail Algérie, en qualité de Responsable des Ressources Humaines, avec un salaire de 500.000 DA mensuels !

Depuis que les projets du Groupement CRK, composé de Colas Rail et de son partenaire local de BTP KouGC, sont à l’arrêt, des centaines d’employés ont été licenciés mais pas les deux Sadji qui sont maintenus à leur poste…

Grâce à ce flagrant népotisme autour d’un marché public, Yves Taridec et Colas Rail peuvent espérer obtenir avantages et privilèges de la part du maître d’ouvrage EMA, et d’un de ses premiers responsables, Khaled Sadji.

C’est d’ailleurs au nom de cette relation intéressée que Khaled Sadji s’est, selon nos informations, résolu à étouffer la mort du jeune Hammou B., et sauver Taridec et Colas Rail de poursuites judiciaires légitimes !

Un arbitraire abject qui vient confirmer les paroles prononcées par Jean de La Fontaine il y a 4 siècles : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »…

Cet énième scandale nous permet de constater que l’ère de la corruption et du népotisme, qui ont gangréné et anéanti l’économie nationale, continue à prospérer dans la république d’Abdelmadjid Tebboune, malgré l’éviction d’Abdelaziz Bouteflika et les poursuites judiciaires entamées contre sa cour d’oligarques et ses politiciens véreux.

A croire que rien n’a changé…

Fabienne Outar

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