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mercredi, mai 8, 2024

Enquête Exclusive – Le Petit Despote de l’Office Nationale de Météorologie, Échantillon Algérien de la Médiocre Gouvernance !

L’Office National de la Métérologie (ONM), placé sous la tutelle du Ministère des transports, est l’élément essentiel de la mise en œuvre de la politique nationale et internationale en matière de métrologie. Issu de la restructuration de l’Etablissement National pour l’Exploitation Météorologique et Aéronautique (ENEMA), l’ONM est créé par ordonnance N°75-25 du 29 avril 1975 en tant qu’établissement publique à caractère administratif et transformé par décret N°98-258 du 25 août 1998 en entreprise publique industrielle et commerciale (EPIC) à vocation scientifique et technique.

A ce titre, l’ONM dispose de deux types de revenus, des revenus issus de ses prestations de prévisions météo qu’elle vend aux entreprises et aux médias, et des subventions du Ministère des Transports auquel il est rattaché.

Le secteur de la navigation aérienne est à l’origine de la majeure partie des revenus de l’ONM. En effet 85% des recettes proviennent du domaine aérien. L’Etablissement Nationale de Navigation Aérienne (ENNA) verse à l’ONM, à titre d’exemple, 18% des redevances de survol des aéronefs qu’elle perçoit. Les 15% restants sont générés par la facturation des prestations météo et des subventions issues des pouvoirs publics. Parmi les organes de presse qui recourent à l’ONM on peut citer pour exemple L’ENTV, Ennahar et Dzair News .

Notons que l’ONM compte 82 stations professionnelles météorologiques essaimées à travers 6 directions régionales, Centre (Alger), Ouest (Oran), Est (Constantine), Sud-est (Ouargla), Sud-Ouest (Béchar) et Sud (Tamanrasset). Quatre autres stations sont actuellement en cours de réalisation.

Le pays dispose en outre de trois stations techniques à K’sar Chellala, Tiaret et à l’Assekrem à Tamanrasset. Cette dernière est également utilisée à l’observation du gaz à effet de serre, faisant partie de 28 stations à l’échelle mondiale et la deuxième en Afrique, avec celle basée au Kenya.

Par ailleurs, plus de 300 postes climatologiques, appareils utilisés dans des zones sécurisées qui mesurent les paramètres du climat, ont été implantés à travers le territoire national, dont plus de la moitié sont automatiques.

La ressource humaine, d’un effectif global de 1011 agents, est composée à 65% d’ingénieurs et de techniciens, qui assurent une surveillance continue de l’atmosphère, à travers l’exploitation du large réseau de stations d’observations météorologiques couvrant les différentes régions climatiques du pays.

Pour optimiser les prévisions météo, l’ONM a recouru en Juillet 2013 à l’acquisition d’un supercalculateur moderne. Cet appareil, qui a coûté dans les 20 milliards de centimes, est capable de traiter l’équivalant à 10 milliards d’opérations par seconde, grâce à ses 416 processeurs et ses 520 To de capacités de stockage ! Un appel d’offres pour un second calculateur a été lancé en Décembre 2020, avant d’être déclaré infructueux au mois de Mars 2020.

L’ONM dispose en outre de quelques radars météo dont un radar de surveillance météorologique Doppler de type DWSR 2501C, permettant de localiser les précipitations, calculer leur mouvement, la vitesse à laquelle elles se déplacent, leur intensité et estimer leur type.

Ce radar prédit la probabilité d’activités dangereuses, détecte les conditions de grêle, prévoit les inondations et analyse le comportement des vents à l’intérieur d’une tempête pour la détection précoce et le suivi des tornades et des événements météorologiques violents…

C’est donc peu dire que l’exploitation de cet équipement est vitale tant pour la sécurité aérienne, pour les agriculteurs mais également pour la sécurité de la population face aux aléas climatiques, et ainsi prévenir les crues et les inondations meurtrières, comme celles survenues à Bab El-Oued en novembre 2001 déplorant 800 décès et 115 disparus, que les prévisionnistes de Météo Algérie n’avaient pas prévues…

Malheureusement un de ces radar météo, installé à l’aéroport d’Alger et qui avait coûté la bagatelle du million de dollars, a été saboté, démantelé et jeté à la poubelle comme vous pouvez le voir ci-après, pour, nous dit-on, des intérêts occultes… Nous y reviendrons.

Dans une interview accordé à un média algérien, le directeur général de la météo Mr ihadadene ibrahim, avait déclaré avoir envoyé un moteur aux Etats-Unis pour réparation, mais qu’il avait refusé de le faire retourner en Algérie ! Cette infraction gravissime va pousser la douane algérienne à infliger une amende à l’ONM, sans que personne ne s’en émeuve au niveau du gouvernement…

En réalité le moteur en question est un magnétron, un générateur d’ondes électromagnétiques utilisé par les radars météorologique Doppler, une précision qu’il n’a pas divulgué à la presse et que semblait difficilement pouvoir expliquer Mr Ihadadene, puisqu’il n’est pas…météorologue.

Licencié en Génie civil et sans réelles qualités managériales, ce responsable ne semble pas appréhender les enjeux de la météorologie et les connaissances y afférentes, à même de lui permettre de diriger et d’orienter l’office vers une véritable entreprise moderne et de qualité.

L’ex Ministre des transports Abdelghani Zaalane en compagnie de Brahim Ihadadene, DG de l’ONM.

C’est ce qui pourrait expliquer sa gestion erratique des priorités imposée à l’ONM et qui auraient entraîné de graves erreurs dans les prévisions météorologiques, situation dénoncée non seulement par le personnel scientifique de l’office, mais par Monsieur Tahar Melizi, délégué général de la prévention des catastrophes naturelles, service placé sous la tutelle du ministère de l’intérieur…

Selon ce responsable, en 2018 « Les catastrophes naturelles ont fait 23 morts et des dégâts de l’ordre de 53 milliards de dinars » !

« En dépit des mesures initiées et de la mobilisation des effectifs humains et de tous les moyens matériels nécessaires, ces catastrophes ont révélé un déficit en matière de prévision et de gestion de ces phénomènes », a reconnu ce même responsable.

Une réponse implacable aux déclarations pompeuses et finalement bien trompeuses, de la chargée de l’information auprès de l’office de la météorologie, Houaria Benrakta, qui avait affirmé en Septembre 2018 que l’ONM établissait ses prévisions suivant les « normes internationales » en recourant à des moyens technologiques permettant d’atteindre un taux de précision des prévisions avoisinant les « 80%« , assurant, à ce titre, que l’Algérie est un pays « pionnier » au niveau arabe dans ce domaine… Difficile d’y croire !

Certes, avec les changements climatiques globaux, l’Algérie sera de plus en plus confrontée à des catastrophes naturelles dangereuses, à l’image des inondations, des tempêtes et des incendies de forêt qui ont provoqué d’importants dégâts matériels et des pertes humaines à travers le monde mais en local également, et le Pays ne peut souffrir d’amateurisme ou d’ignorance au sein de cet office stratégique de prévention météorologique.

Or depuis son parachutage à la tête de l’ONM, la situation ne cesse de se dégrader et Brahim Ihadadene entretient des relations exécrables avec les diplômés en météorologie, ces derniers lui reprochant une méconnaissance totale du domaine et des procédures scientifiques liée à la profession, ce qui entrave le bon exercice de leurs fonctions et le manque de justesse dans les prévisions de catastrophes liées à la météo.

Conscient probablement de ses inaptitudes, le Directeur Général de l’ONM, que l’on dit soutenu par la Directrice de l’aviation civile et de la météorologie, Madame Bourouis, s’est évertué à harceler le corps des météorologistes et museler leur représentant syndical.

Pourquoi? Vous le saurez dans la deuxième partie de notre incroyable enquête.

à suivre…

Fabienne Outar

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