23.9 C
Alger
dimanche, mai 5, 2024

Enquête exclusive. Corruption, mauvaise gestion et pannes techniques : les méga-projets du dessalement d’eau de mer en grand danger en Algérie

Face au stresse hydrique, le risque élevé d’une pénurie d’eau potable, l’Algérie a opté dés 2007 pour une solution alternative prometteuse, mais coûteuse : il s’agit du dessalement d’eau de mer. En août 2019, l’Algérie a été classée à la 29e place des pays en fonction du degré de stress hydrique subi, d’après un classement établi par le think tank américain World Ressources Institute. La 29e place de l’Algérie classe le pays dans la catégorie rouge des pays au stress hydrique « élevé », avant-dernière catégorie (pourpre) des pays au stress hydrique « extrêmement élevé ».

Cette situation est dangereuse pour l’Algérie, mais elle n’est pas récente. Elle s’explique la démographie galopante et l’augmentation des populations au niveau des villes du nord du pays. La situation de l’Algérie est aggravée depuis le début des années 2000 par une sécheresse qui s’est nettement accrue depuis une vingtaine d’années. En  2010, la production d’eau potable destinée à la consommation des populations urbaine était d’à peine 1,2 milliards de m3 soit une disponibilité moyenne par habitant, de seulement 100 l/j. La panique s’était emparée des autorités algériennes car il était prévisible qu’à l’horizon 2020, la population algérienne allait pratiquement doubler. Ce qui est le cas puisque nous sommes aujourd’hui plus de 44 millions d’habitants.

L’Algérie souffrait donc d’un manque d’eau criant : les aléas climatiques persistants, une forte croissance de la population dans les grands centres urbains ont largement contribué à l’actuelle carence des ressources en eau pour les besoins élémentaires du pays. En 2002, l’agglomération d’Alger fut confrontée à une pénurie. Les fortes précipitations des hivers 2002-2003 et 2003-2004, ont permis d’atténuer l’urgence. A Alger et pour l‟ouest du pays, la sécheresse contraint à ramener la plage horaire de distribution dont bénéficie 70% de la population, de 16h/par jour à 8h/jour.

Dans le cadre du plan de relance économique initié en avril 2001 par le gouvernement, le secteur de l’eau représentait une part importante des dépenses. Par exemple, un plan d’urgence  exceptionnel pour la capitale Alger 2002 avait bénéficié d’une enveloppe de 115 M$.

Mais l’Algérie s’était lancée avec beaucoup d’espoir et d’ambitions dans le fameux  recours à l’eau de mer parce que les autorités avaient compris que barrages ne peuvent pas à couvrir la totalité des besoins. Le programme initié en 2001 prévoyait la construction de 43 stations de dessalement d’ici 2019, pour un investissement total de 14 milliards de dollars. Un budget conséquent et colossal. A travers cet ambitieux programme, l’Algérie devait se classer derrière l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et les USA en termes de capacité de production d’eau potable à partir d’eau de mer.

En 2008, l’Etat Algérien avait même consenti à investir pas moins de  491 Millions de dollars US pour construire la plus grande station de dessalement d’eau de mer dans le monde. Non, vous ne rêvez pas, ce n’est pas une Fake News, mais bel et bien une information très sérieuse.

L’Algérie détient aujourd’hui un nombre de stations de dessalement d’eau de mer et fait partie des pays pionniers dans ce secteur de production de l’énergie et l’eau potable. En effet, l’Algérie compte actuellement 11 stations de dessalement qui produisent 17 % de la quantité totale d’eau potable consommée au niveau national. Les 11 stations ont atteint 2 110 000 m3/jour, soit l’équivalent de 770 M m3/an, ce qui permet de fournir l’eau potable à travers les différentes wilayas du pays.

Ces stations se trouvent dans les wilayas de Chlef, Tlemcen, Alger, Skikda, Mostaganem, Oran, Boumerdès, Tipaza et Aïn Témouchent. En décembre 2019, le ministère des Ressources en eau avait annoncé le lancement prochain d’appel d’offres portant sur la réalisation de 3 nouvelles stations de dessalement. Ces dernières permettront de produire 770 000 m3/jour supplémentaires.

Malheureusement, cette ambition est en train d’être gâchée à cause d’un méga-scandale que l’actuelle direction générale de Sonatrach veut à tout prix étouffer. Explications.

L’Algérie risque aujourd’hui de perdre plus que 491 millions de dollars à cause d’une destruction planifiée. Cet immense budget a été consacré au fameux projet de la station de dessalement de mer de Magtaa située près de la commune de Marsa El Hadjadj dans la wilaya d’Oran. Ce projet a coûté effectivement la bagatelle de 492 millions de dollars. Le projet a été conduit par la société Singapourienne Hyflux Opération & Maintenance Algérie.

Créé en 1989 avec deux collaborateurs et un capital de 15 000 dollars, le groupe Hyflux est devenu en quelques années l’un des principaux acteurs mondiaux du dessalement. Cette entreprise, cotée en Bourse, a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 450 millions de dollars et emploie plus de 2 300 personnes sur des opérations ou des projets en Asie du Sud-Est, en Chine, en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Sa fondatrice, la très discrète Olivia Lum, a été la première femme à recevoir en 2011 le prix EY (Ernst & Young) de l’entrepreneur de l’année. Lorsque le gouvernement de Singapour a lancé un appel d’offres pour la construction d’une usine de des­sa­lement, c’est Hyflux qui l’a emporté en 2005.

La réussite mondiale et internationale de la société singapourienne Hyflux s’explique par les immenses investissements publics et la politique d’innovation qui a été initiée par Singapour pou trouver des sources d’approvisionnement en eau potable. Avec 7 126 habitants au km2 en 2012 : la densité de population de la cité-Etat est l’une des plus élevées au monde. En 2014, 30% des besoins  en eau du pays sont assurés par le retraitement des eaux usées. La collecte des eaux pluviales en représente 20% et la désalinisation d’eau de mer 10%. Le reste (40%) est importé de Malaisie. 2061 C’est la date à laquelle prend fin le contrat de fourniture d’eau entre Singapour et la Malaisie. Singapour multiplie les efforts pour gagner sa totale indépendance en matière d’approvisionnement en eau potable.

Malheureusement, en dépit du savoir-faire des singapouriens, leur méga-projet lancé en Algérie a rencontré d’énormes difficultés techniques. Les investissements consentis pour la station de dessalement d’eau mer de Magtaa n’ont pas porté leurs fruits. Et pourtant, 492 millions de dollars US ont été débloqués pour financer ce qu’on a appelé depuis des années la plus grande station de dessalement d’eau de mer dotée d’une capacité de production de 500 000 M3. Les travaux de réalisation de la méga-station de dessalement d’eau de mer ont été lancés en juin 2008.

12 ans plus tard, ce méga-projet est une totale déception. Et pour cause, depuis le début du mois d’août de cette année 2020, la wilaya d’Oran a renoué avec la pénurie d’eau potable et vit encore sous la menace d’une détresse hydrique, comme l’a confirmé au mois de juillet passé un un communiqué de la société de distribution de l’eau (SEOR) qui avait justifié le recours à un programme drastique de distribution par un déficit en matière d’apport à partir de la station de dessalement d’eau de mer d’El-Mactaa.

Cette station, inaugurée en juillet 2016  n’a toujours pas encore été réceptionnée définitivement et fonctionne encore à moins de 50% de ses capacités de production. Ses équipements sont dans un état de détérioration qui ne lui permet de satisfaire la demande en eau de mer dessalée pour la wilaya d’Oran. C’est un déficit estimé à près de 75.000 m3, qu’enregistre quotidiennement la wilaya, ce qui a poussé la Seor à compter sur les transferts à partir du Chélif via le couloir du MAO(Mostaganem-Arzew-Oran) ou sur les apports des barrages qui étaient pourtant gardés comme solution de secours en cas de grosse pénurie.

La station de dessalement d’eau de mer d’El Mectaa, un fleuron de l’industrie de dessalement d’eau de mer, tombe aujourd’hui en ruine. Elle risque même, malheureusement, de devenir un vestige du passé si les pouvoirs publics ne réagissent pas pour mettre le partenaire singapourien devant ses responsabilités.

Fuites d’eau colmatées par l’exploitant à l’aide de bouts de bois, de plastique et de caoutchouc en guise de moyens d’imperméabilisation. Du fil de fer qui remplace les colliers de serrage et les boulons… C’est le triste sort que subit un lourd investissement qui a coûté au pays un demi-milliard de dollars. Telle est l’état des lieux catastrophique hérité par la nouvelle équipe dirigeante de la société Tahlyat Myah Mactaâ (TMM), qui œuvre d’arrache-pied à remettre en état de marche cette station et pour sa sauvegarde. Il est à noter que cette station de dessalement d’eau de mer, qui a coûté 491 millions USD, est gérée officiellement par Tahlyat Myah Maqtaâ. La société est détenue à 43% par Algerian Energy Company (AEC), à 10% par l’Algérienne Des Eaux (ADE) et à 47% par Menaspring Pte Ltd (Singapour).

Cette gestion accuse aujourd’hui de très nombreuses mauvaises déficiences provoquant une situation chaotique qui risque d’aboutir à la fermeture définitive de la station d’El-Mactaa.

« Cette regrettable situation résulte de la défaillance de l’entretien et de la maintenance des équipements par l’exploitant. Lorsque l’usine tourne à plein régime, les fuites d’eau sont incalculables. Aujourd’hui, elles ne sont pas importantes, car les installations ne tournent qu’à 20 % de leur capacité », témoignent avec beaucoup d’amertume des techniciens algériens déployés au niveau de cette station de dessalement d’eau de mer.

Une simple visite sur ce site permet de dévoiler l’étendue des dégâts de l’usure des équipements. Pour preuve, au niveau des équipements de traitement d’eau à la chaux, la situation est aussi catastrophique. Le matériel de traitement (pompes et tuyauteries) est recouvert de chaux. Les pièces détachées jonchent le sol recouvert, lui aussi, d’une épaisse couche de cette matière. Les caniveaux sont complètement obstrués par la boue. Face à cette alarmante situation, les responsables de la société TMM déplorent le faible rendement de l’usine.

Les mêmes interlocuteurs attribuent la responsabilité de cette contreperformance à la « défaillance » totale de l’exploitant «HOMA Eurl » et à son partenaire étranger HYFLUX.  Ce dernier s’est porté garant des compétences et aptitudes de l’exploitant de l’usine à assurer le niveau de performance quantitatif et qualitatif requis. Un avis de mise en demeure de résiliation du contrat d’exploitation et de maintenance lui a été signifié, le 4 juin dernier. Le document lui accorde un délai de quarante jours pour remédier à cette situation, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations.

 

La situation actuelle de la station d’El Mactaâ  démontre clairement et sans équivoque, l’échec flagrant de l’exploitant «HOMA Eurl» et du partenaire étranger HYFLUX dans la maîtrise et la conduite des opérations d’exploitation et de maintenance de l’usine. Cette situation aggrave la perturbation dans la distribution de l’eau potable que connaissent plusieurs communes de la wilaya d’Oran, depuis quelques mois. Des perturbations qui résultent d’un déficit de 80 000 mètres cube par jour que la station de dessalement que la société TMM n’arrive pas à fournir à la wilaya.

Le gouvernement algérien est au courant de cette situation dramatique comme le démontre officielle que nous avons obtenu au cours de nos investigations. Un document datant de juillet 2018 adressé par le Premier-ministère aux ministères de l’Energie, des finances et des ressources en eau ainsi qu’à la Banque d’Algérie demande des comptes-rendus à propos des situations désastreuses de plusieurs stations de dessalement d’eau de mer comme celle d’El Mactaâ où la production quotidienne n’a jamais dépassé les 366 mille M3 alors que l’Algérie avait financé et payé rubis sur l’ongle une méga-station pour produire au moins 500 mille M3 par jour. Le document officiel en notre possession avait instruit les départements ministériels à procéder à une série de contrôles et à des évaluations précises des dégâts techniques et financiers causés par les multiples problèmes de mauvaise gestion de diverses stations de dessalement d’eau de mer comme celle d’El Mactaâ. Sanctions ou pénalités financières contre les partenaires étrangers, réévaluation des investissements nécessaires pour la relance des activités des stations de dessalement d’eau de mer, le Premier-ministère avait proposé plusieurs pistes de solutions.

Malheureusement, deux ans plus tard, la situation n’a toujours pas changé et les pannes surviennent encore et toujours au détriment des populations locales qui renouent à chaque fois avec les souffrances des pénuries de l’eau potable.

Oui, aujourd’hui encore, à savoir en septembre 2020, il semble que la solution des stations de dessalement d‘eau de mer ne semble pas être la solution idoine pour régler le problème de l’eau en Algérie.

Et pour cause, dans la région Ouest, sur onze stations réalisées au cours des dernières années, neuf sont en panne. Des sources proches du dossier avaient indiqué que pour faire fonctionner certaines stations, leurs services techniques ont dû user de « cannibalisme », en récupérant des pièces de stations en service pour faire fonctionner d’autre à l’arrêt.
C’est un véritable coup dur pour la politique des ressources hydriques en Algérie et le nouveau gouvernement est en train de subir les effets d’une gestion chaotique du secteur durant les années précédentes. Les Oranais qui ont appris à vivre avec une pénurie d’eau devenue une caractéristique de la région, ont repris leurs habitudes en se fiant aux services des colporteurs qui, et même s’ils sont décriés en raison de doutes sur la qualité et l’hygiène du produit distribué, offrent des prestations qui leur ont évité de mourir de soif.

Autre symbole de l’échec de cette politique du dessalement d’eau de mer, la situation sinistre du  projet de la station de dessalement de Souk Tleta dans la wilaya de Tlemcen. Comme à El-Mactaâ dans la wilaya d’Oran, ce projet a été présenté comme  le plus grand réseau de transport d’eau du Maghreb.  L’objectif de ce projet était la construction d’un réseau de transport d’eau entre la station de dessalement de Souk Tleta et le réseau de distribution de la région de Tlemcen, en Algérie.

Grâce à lui, il a été possible d’approvisionner en eau, 24 heures sur 24, une population aujourd’hui estimée à 1 million de personnes. Il devrait en outre permettre de couvrir les besoins en eau potable des habitants de la région jusqu’en 2050. L’approvisionnement est garanti par les apports de la station de dessalement d’eau de mer de Souk Tleta — ayant une capacité d’environ 200 000 m³ — et d’une deuxième station d’un volume similaire, prévue à Honaïne. Ce projet a entraîné la création de 600 postes de travail temporaires et 180 permanents.

Les bénéficiaires cette infrastructure sont la ville de Tlemcen, capitale de la wilaya, et les communes suivantes : Marsa Ben M’Hidi, Msirda Fouaga, Bab El Assa, Souk Tleta, Souahlia, Ghazaouet, Tianet, Dar Yaghmourassen, Nedroma, Djebala, Souani, Hammam Boughrara, Maghnia, Sabra, Bouhlou, Sidi M’djahed, Beni Boussaïd, Beni Mester et Ouled Riah.

Cette station de dessalement de l’eau de mer a été mise en service en avril 2011 au grand bonheur des populations locales. Sur le plan purement technique, cette infrastructure est imposante : Une canalisation linéaire de 157 km, avec un diamètre nominal de 1 400 – 150 mm, six dépôts ayant une capacité de 500 à 20 000 m³, cinq stations de pompage, un système de télégestion et un régulateur de pression d’eau.  Pour se doter de cette imposante infrastructure , l’Algérie avait dépensé plus de 250 millions de dollars. Ce qui fait de ce projet l’un des plus onéreux dans le monde dans ce  secteur du dessalement d’eau de mer.

Malheureusement, cette belle infrastructure va connaître de nombreuses pannes techniques qui ont causé, par la suite, de très fortes perturbations en eau potable dans les communes situées le long de la bande frontalière et celles du nord-ouest, notamment Nédroma, Ghazaouet, Souani et Marsat Ben-Mehidi, soit une population de plus de 200 000habitants alimentés à partir de cette méga-station. Malheureusement, force est de constater que depuis sa mise en service en avril 2011, cette infrastructure prometteuse ne tournait qu’à 50% de ses capacités réelles. Ces pannes et dysfonctionnements techniques ont pris des proportions alarmantes depuis avril 2016.

En novembre 2018, un premier scandale éclate et la compagnie Algerian Energy Company SPA, dénommée par abrégée « AEC » intervient une première fois pour tenter de résoudre le problème de cette méga-station de dessalement d’eau de mer. AEC est une entreprise publique, lancée en 2001 par Sonatrach et Sonelgaz, à laquelle elles se sont associées à parts égales. Depuis 2019, Sonatrach en est l’unique propriétaire.

Statutairement, ses missions consistent en la création de sociétés ou la prise de participations, en Algérie ou à l’étranger -en partenariat avec des firmes nationales et/ou étrangères- en vue de produire et/ou transporter et/ou vendre l’énergie électrique et le gaz, et de développer les industries connexes. Cependant, l’activité par laquelle AEC est le plus connue est, sans doute, le Dessalement d’Eau de Mer. AEC est associé à tous les projets de construction et de gestion de station de dessalement d’eau de mer en Algérie.

Un bras-de-fer avait éclaté à l’époque entre la société malaise, Malakoff Corp Bhd et la compagnie algérienne AEC. Les deux sociétés sont associés dans la société Tlemcen Desalination Investment Co SAS (TDIC). Cette dernière était dans le viseur de l’Algérienne Des Eaux (ADE) qui l’avait informé de son intention de procéder à la résiliation du contrat d’achat d’eau signé le 9 décembre 2017.

Ce contrat concernait naturellement l’usine de dessalement d’eau de mer à Souk Tleta, située dans la wilaya de Tlemcen. Cette résiliation s’expliquait essentiellement par le non-respect par TDIC des engagements de restauration notifiés par Sonatrach et ADE. Il faut noter que TDIC, basée en Algérie, est responsable de la conception, de l’installation et de l’exploitation de l’usine de dessalement d’eau. La colère de l’ADE s’était déclenchée à la suite des pannes successives au niveau de l’usine  de dessalement d’eau de mer. Dans son rapport annuel de 2017, la société malaisienne Malakoff avait reconnu que le rendement de son usine de Tlemcen est d’une moyenne de 32% !

En juillet 2019, un nouveau scandale éclate autour de cette méga-station de dessalement d’eau de mer. Elle est tout bonnement cité dans le dossier judiciaire des frères Kouninef, les princes des oligarques algériens lors du long règne d’Abdelaziz Bouteflika. Les frères Kouninef, incarcérés depuis la fin du mois d’avril 2019, sont impliqués dans une affaire concernant des contrats d’achats douteux et sont poursuivis par la justice algérienne pour «corruption et transfert illicite de capitaux vers l’étranger, estimés à plus de 8 millions de dollars». Cette affaire, selon l’ancien procureur de la République, a été activée suite à une plainte déposée le mois de juillet dernier par la société mixte singapourienne Hyflux PTE Ltd (Malaisie-Singapour), en association avec Sonatrach et Sonelgaz.

Scandales de corruption, mauvaise gestion et série interminables de problèmes techniques, l’Algérie peine encore à rentabiliser ses investissements dans le dessalement de l’eau de mer. Mais le gouvernement ne tire aucune leçon et Sonatrach continue de dominer majoritairement AEC alors que ce secteur ne relève pas de ses activités originales ni de sa vocation, à savoir l’exploitation des hydrocarbures. Plusieurs experts ne cessent de réclamer de « libérer AEC du giron de Sonatrach » pour retrouver une efficacité dans la gestion des projets des stations de  dessalement de l’eau de mer.

Hocine Rizou, le PDG d’AEC depuis Octobre 2017, a été démis récemment, plus exactement au début du mois de juin passé, de ses fonctions par le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar, et cela sans en référer au Ministre de l’Energie de l’époque, Mohamed Arkab. Hakkar a même nommé à la tête de AEC, Abdennour Kimouche, un cadre de l’aval et un de ses intimes amis, sans suivre la procédure réglementaire. Un homme sans aucune expérience dans ce secteur et ce choix controversé a encore aggravé les problèmes internes d’AEC. Algérie Part reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses prochaines investigations.

 

dernières nouvelles
Actualités