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jeudi, mai 2, 2024

Enquête & Documents Exclusifs – Les Bonnes Affaires d’Amazigh Redouane Bessa et sa Famille à l’Etranger !

Algeriepart a décidé de consacrer une série d’articles à ceux et celles qui veulent donner des conseils et proposer un ensemble de solutions structurelles pour l’économie algérienne, mais qui à la première occasion vont investir leur argent en dehors d’Algérie à l’image de la famille Abderrahim, Toufik Lerari, Bessa Amazigh Redouane, Abdelalli Blikaz, Lyes Boudiaf, Meziane Ghani et bien d’autres…

Auteur : [email protected]

Amazigh Redouane Bessa est un promoteur immobilier à la tête du Groupe Bessa depuis le démarrage de son activité de construction en 2006. Membre du FCE version Ali Haddad, il a été arrêté à la fin du mois de Septembre 2018, par les services de la Gendarmerie sur instruction du procureur de la République auprès du tribunal de Chéraga à Alger, et placé en détention provisoire pour « atteinte à la propriété foncière de l’Etat » et pour « diffamation contre la wilaya d’Alger et l’ex wali Abdelkader Zoukh ».

Les enquêteurs de la Gendarmerie Nationale avaient, par ailleurs, mis en lumière des pratiques financières illégales concernant des transferts illicites de devises vers l’étranger.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le propriétaire de l’empire immobilier aurait procédé à une « surfacturation excessive » lors du paiement de prestations et activités de plusieurs sous-traitants étrangers, mettant à nu un mécanisme d’évasion de devises.

Né au mois d’Aout 1974 à Alger, Amazigh Redouane aurait, selon des sources proches de l’enquête, organisé plusieurs opérations de transferts de fonds vers l’étranger dans le but de financer des activités en Côte d’Ivoire.

Soulignons que selon la presse locale ivoirienne, M. Kaïs Fakhfakh, représentant du groupe Compagnie Financière Immobilière – Tunisie, et M. Bessa, Pdg du groupe Bessa s’étaient déplacés, au mois de Juillet 2018, en Côte d’Ivoire pour la signature d’accords de partenariat avec la société Vitib Sa, en charge de la gestion et la promotion de la zone franche du Grand Bassam, située à quelques encablures d’Abidjan.

Redouane Amazigh Bessa à Abidjan – 2018

Or en 2015, la Banque d’Algérie avait fixé les conditions de transfert de capitaux à l’étranger, pour les hommes d’affaires résidents, au titre de l’investissement réalisé dans d’autres pays et ce afin de booster les exportations hors hydrocarbures.

Ainsi, la Banque d’Algérie indique que l’opérateur doit demander une autorisation préalable et « l’opérateur algérien doit être exportateur régulier ». « Les revenus générés par l’investissement réalisé à l’étranger doivent être rapatriés en Algérie sans délais ».

Nous avons contacté le Groupe Bessa par mail et leur avons posé des questions sur le transfert et le rapatriement de devises dans le cadre des activités opérées par Amazigh Redouane Bessa à l’étranger. A l’heure où nous publions notre enquête, aucune réponse ne nous est parvenue.

D’autant plus que nous avons appris que Redouane Amazigh Bessa a également transféré une partie de son argent en France pour investir dans l’immobilier, cette fois-ci pour son compte personnel et celui de sa famille, alors que cela lui est interdit étant fiscalement résident en Algérie, ou il y a son centre d’intérêt économique.

En effet, au mois de Novembre 2016, Amazigh Redouane Bessa va créer une Société Civile Immobilière en France avec son épouse Karima Sahli-Bessa, et de ses 4 filles, toutes nées à Sèvres et de nationalité française.

Dotée d’un capital de 1000 Euros, la SCI KAMYLI (Premières lettres des prénoms de chaque membre de la famille) va être utilisée pour acquérir un appartement à Paris au Parc de la Bérengère à St Cloud, ou le mètre carré se négocie à une moyenne de 6000 Euros le mètre carré !

Rappelons que la Banque d’Algérie avait exigé que l’investissement à l’étranger se doit d’être « en rapport avec l’activité de l’opérateur économique de droits algériens concerné ; doit avoir pour objectif de consolider et de développer cette activité ; ne doit pas porter sur des opérations de placements ou sur des biens immobiliers autres que ceux correspondant aux besoins d’exploitations des entités créées à l’étranger ou faisant partie intégrante de leur activité ».

Amazigh Redouane Bessa n’est donc pas le seul membre engagé dans cette organisation censée être apolitique et citoyenne qu’est le FCE, et à trahir ses engagements de transparence, d’engagement et de solidarité en faveur de l’intérêt général…

Au début du mois de Janvier 2022, un procès-verbal (PV) sanctionnant une assemblée générale extraordinaire est signé par Redouane Amazigh, une signature qui, sans pouvoir dire qu’elle est fausse, parait toutefois hésitante et bien différente comme on peut le constater ci-après.

Le PV est toutefois transmis au greffe du tribunal de Melun le 9 Février 2022, Redouane Amazigh Bessa y déclarant se désister de son poste de gérant dans la SCI Kamyli au profit de son épouse Karima, changeant du même coup le siège de la SCI pour le déplacer au Boulevard de l’Europe à Combs la ville.

Sauf que cette nouvelle adresse est celle d’une entreprise créée à la fin de l’année 2015 par Redouane Amazigh Bessa et un certain Stéphane Seror…

 

Dénommée Materici à sa création à l’Avenue de Friedland dans le 8ème arrondissement de Paris, la société par actions simplifiée au capital de 3000 Euros avait pour objet l’achat et la revente de matériaux de construction, la promotion immobilière, la participation, l’acquisition et la vente de tous immeubles ou opération de construction en France ou à l’étranger et est présidée par Stéphane Seror.

Ce dernier a déjà investi avec des associés algériens dans divers sociétés en Algérie et France, comme Ahmed Boudermine et Hassan Bouzeliffa dans la SCI Montechristo à Paris en 2008 pour l’achat d’un appartement à la rue Condorcet à Paris, cédée au commissaire aux comptes algérien Bilel Debieb quelques années après. Seror est également présent dans le lancement du 1er Lounge Hotel à Dély Brahim en 2007, et dans la société par actions simplifiée P&M Mangement créée initialement en 2013 à Paris avec pour objet la promotion immobilière, puis cédée en 2021 à Boualem Khemissa…

Soulignons que Boualem Khemissa, qui déclare habiter à la rue de la Pépinière dans le 8ème arrondissement de Paris, est le gérant de la société Arthermo, spécialisée dans l’importation et la distribution d’articles de plomberie et chauffage, qu’il détient avec famille à Chéraga dans la banlieue ouest d’Alger.

Membres de sa famille, Fakh Eddine et Mohamed Khemissa ont même crée en Mars 2016 une société d’import-export dénommée AB Services à Paris à la même rue de la Pépinière à Paris…

Revenons toutefois à Mr Bessa.

En Juin 2016, Stéphane Seror va démissionner de son poste de Président de la SAS Materici et céder ses parts à Karima Sahli Bessa, épouse de Redouane Amazigh, qui devient Présidente de la société.

Au Mois de Septembre 2016, en Espagne cette fois-ci, Redouane Amazigh Bessa va créer à Barcelone avec un capital de 3000 Euros, la société Materici qui a pour objet la promotion immobilière et dont il est l’unique actionnaire.

Auparavant et toujours en Espagne, il avait déjà acquis, en Juin 2014, la société Milos Europe, spécialisée dans la promotion immobilière, l’hôtellerie la restauration et l’import-export, société dont il restera administrateur jusqu’à la fin du mois de Juillet 2019 avant d’être cédée à Youcef Boulenouar, un autre homme d’affaires algérien à la tête de la société SAFAC, spécialisée dans les matériaux de construction…

Le 1er Octobre 2018, les époux Bessa vont céder leurs parts dans la SAS Materici, qui va alors changer de nom pour devenir Groupe Protec.

Comment ont été transférés les devises nécessaires à la création, à la location et aux dépenses de toutes ces entreprises ? Est-ce que les bénéfices générés par toutes ces entreprises et ceux de la vente de Materici ont bien été rapatriés en Algérie ?

Choisir de mettre la SCI à une autre adresse que celle où habitent la famille de Redouane Amazigh Bessa prélude-t-il à une manœuvre destinée à brouiller les pistes quant à ce bien détenu à l’étranger dans le but de le mettre à l’abri d’une éventuelle demande de saisie par la justice algérienne ?

Des questions restées, à ce stade de notre enquête, sans réponses…

Pauvre Algérie !

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