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dimanche, mai 19, 2024

En l’absence d’une aide concrète de la part de l’Etat, des milliers de salariés menacés de licenciement en Algérie

La situation est très tendue dans plusieurs milliers d’entreprises algériennes notamment les PME et PMI. Ces entreprises de petite taille ou de taille moyenne ne résistent pas aux conséquences désastreuses de la pandémie du COVID-19 qui a provoqué un arrêt presque total des activités économiques et sociales en Algérie depuis presque 4 mois. Une situation qui risque de provoquer dans une première étape plus de 200 mille licenciements, a appris Algérie Part de sources proches du Forum des Chefs d’entreprises (FCE), la première organisation patronale algérienne. 

Et ce bilan risque d’être encore plus lourd allant jusqu’à menacer plus de 800 mille emplois si les conditions de la relance économique ne sont pas réunies d’ici le mois de septembre prochain. Les entreprises du secteur du BTP, commerce, transport de voyageurs, tourisme et agences de voyages, les activités du montage industriel et même l’agriculture ont été durement touchées par la chute brutale des activités économiques et commerciales depuis le 18 mars dernier.

Face à cette situation, le FCE a dressé un rapport interne dans lequel il a communiqué à ses adhérents et membres, 4000 entrepreneurs déclarés, des mesures urgentes pour gérer les risques de la faillite. Parmi ces mesures indiquées dans ce rapport dont Algérie Part détient une copie, on peut citer le maintien des activités économiques même à une cadence réduite en adaptant leurs process de production et/ou réalisation de bien et services, continuer à exercer leurs métiers à travers le développement de nouveaux circuits de ventes, distribution, paiements…..etc.

Par ailleurs, pour préserver les emplois, le FCE a identifié quelques solutions pour éviter, ou du moins retarder la catastrophe, à savoir les licenciements collectifs et massifs. Il s’agit de maintenir des activités même à un niveau bas,  sauvegarde des emplois à travers le recours à des mesures de réduction du temps de travail, instauration du travail à temps partiel et même par la suspension temporaire de la relation de travail avec toutefois, l’octroi d’une rémunération réduite à même de garantir aux employés des moyens de subsistance.

 

Le rapport du FCE appelle également les entreprises et leurs patrons à envisager une reconversion du personnel vers d’autre activités pour éviter les licenciements secs.
« Les sociétés auront, aujourd’hui plus que jamais, un rôle social délicat mais au combien
important qu’elles devront assumer et peut importe les décisions qu’elles auront ou devront
prendre, elles doivent se faire en relation constante avec les employés, discussions,
négociations et accords mutuels lorsque cela s’avère possible », suggère le premier patronat algérien dans son rapport publié au mois de mai dernier.

Le patronat algérien demande également aux employés de faire preuve de solidarité et de flexibilité. « Il est important en ces circonstances très difficiles, dans la contribution aux efforts de l’entreprise. Ils devront, dans la mesure du possible, se montrer flexibles et solidaires avec leur société qui risque, ni plus ni moins, la faillite ».

Selon le FCE, les employés devront accepter, le cas échéant, des mesures de réduction du temps de travail, instauration du travail à temps partiel et même la suspension temporaire de la relation de travail. Ils devront également envisager une reconversion vers d’autre activités pour éviter les licenciements secs.

Le rapport du FCE estime, par ailleurs, que les employés algériens doivent « accepter, pour ceux qui le peuvent, de renoncer du moins à une partie de leur salaire durant cette
période ». Ils doivent également « accepter, pour ceux qui le peuvent, de décaler la perception de la totalité ou d’une partie de leur salaire, à une période différée ».

Sans l’application de ces mesures urgentes, et en l’absence d’un accompagnement financier sérieux et concret de la part de l’Etat algérien, le secteur privé algérien sera ébranlé par l’une de ses pires crises qui menace tout bonnement son existence. Une partie importante des 7 millions d’emplois créés par le secteur privé est en danger.

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