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mardi, mai 7, 2024

Documents exclusifs. L’incroyable histoire d’un citoyen algérien contraint à l’exil parce qu’il a refusé de rendre service à un capitaine de l’armée !

Cette histoire peut vous sembler rocambolesque, incroyable, extravagante ou tout simplement bluffante. Elle est, pourtant, vraie à 100 % et Algérie Part a obtenu tous les documents exclusifs qui démontrent la véracité des faits que nous allons rapporter. Cette histoire est celle d’un citoyen algérien appelé Mohamed Mimoun Djelloul. 

Il s’agit d’un citoyen algérien originaire de la wilaya de Relizane. Mohamed Mimoun Djelloul s’était engagé dans les rangs de l’armée nationale et populaire (ANP) en 1974. Il pensait servir son pays et faire carrière dans cette armée qu’il chérissait tant. Il a entamé ce rêve au grade de lieutenant. Dans sa promo, Mohamed Mimoun Djelloul avait à l’époque comme camarade un certain Abdelhamid Ghriss, l’actuel général-major et puissant secrétaire général du ministère de la Défense Nationale.

Mohamed Mimoun Djelloul aurait pu emprunter le même parcours que le général-major Abdelhamid Ghriss. Mais, malheureusement, ce rêve se brise rapidement puisqu’il a été radié arbitrairement à partir de 1981. Oui, radié des rangs de l’ANP. Pourquoi ? Que s’est-il passé ?

Le vaillant Mohamed Mimoun Djelloul a été effectivement radié  « illégalement » et « arbitrairement » des rangs de l’ANP le 1 août 1981 à la suite d’une dispute qui l’avait opposé à un certain capitaine M. Sahraoui, décédé en 2010 avec le grade de colonel. Au moment des faits, ce capitaine était le conseiller technique du commandant Lamari Mohamed, l’homme qui deviendra par la suite l’un des plus puissants généraux de l’institution militaire algérienne au début des années 90 et Chef d’Etat-Major de l’ANP de 1993 à 2004. En réalité, les malheurs de Mohamed Mimoun Djelloul ont commencé lorsqu’il avait refusé de subir une humiliation caractérisée. Cet algérien fier avait refuser de céder une batterie, oui nous disons bel et bien une simple batterie, pour la voiture personnelle du capitaine Sahraoui !

A cause de cet incident bête, Mohamed Mimoun Djelloul entame un long combat judiciaire pour défendre ses droits. Un combat qui va durer plus d’une décennie. En effet, il faudra attendre jusqu’à mai 1995  pour que Mohamed Mimoun Djellou obtienne gain de cause auprès de la Cour Suprême. Celle-ci a décidé d’ordonner au ministère de la Défense nationale d’annuler l’avis de radiation et de réintégrer son post initial au sein de l’ANP avec dommages et intérêts.

Mais au ministère de la Défense nationale, un homme va refuser d’appliquer cette décision de justice transformant ainsi la vie de Mohamed Mimoun Djelloul en véritable cauchemar.  A l’époque, à savoir vers la fin de l’année 1995, le lieutenant-colonel Amar Boussis, l’homme qui deviendra plus tard général et premier responsable de la direction de justice militaire en juillet 2017 au niveau du ministère de la Défense nationale. Une promotion qui lui a été offerte sur un plateau d’argent par le défunt Gaid Salah qui avait domestiqué la Justice militaire afin de neutraliser ses adversaires et asseoir son pouvoir définitif sur l’institution militaire algérienne comme il avait été raconté en détails par une longue enquête publiée en deux volets sur Algérie Part.   

En 1996, notre compatriote Mohamed Mimoun Djelloul a été reçu par le lieutenant-colonel Amar Boussis qui occupait les fonctions de chef du contentieux au ministère de la Défense Nationale.

Le lieutenant-colonel Amar Boussis a menacé violemment dans son bureau Mohamed Mimoun Djelloul en lui ordonnant de cesser de recourir à la justice pour faire valoir ses droits au ministère de la Défense nationale. A Relizane, l’obstination de Mohamed Mimoun Djelloul lui a valu les visites régulières des services de sécurité au niveau de son domicile familial. Des menaces de mort lui ont été clairement formulées dans cette période troublante de notre pays marqué par les ravages du terrorisme islamiste et les dérives de la lutte militaire contre les groupes armés.

Mohamed Mimoun Djelloul fut contraint de quitter clandestinement et illégalement son pays l’Algérie le 18 avril 1998. Cet ex-militaire qui voulait servir et sacrifier sa vie pour son pays se retrouve, malheureusement, dans la situation de demandeur d’asile en Europe. Il demanda le refuge aux Pays-Bas. Mais aujourd’hui, il vit en sa qualité de réfugié à Grenoble en France et jusqu’à aujourd’hui, aucune instance officielle en Algérie n’a voulu lui restituer ses droits bafoués.

Et pourtant, le 3 janvier 2020, il saisit par écrit son ancien compagnon, le général-major Abdelhamid Ghriss, l’actuel secrétaire général du ministère de la Défense nationale. En vain car ce dernier ne va jamais lui répondre.

Mohamed Mimoun Djelloul était durant les années 70 le chef de la compagnie de la réparation logistique de la 12e brigade d’infanterie mécanisée de l’ANP.  Il était respecté et connu pour son intégrité morale. Il avait interdit à tous les officiers de prendre le moindre équipement, matériel ou objet de valeur s’ils ne sont pas munis d’un bon de commandes dûment signé par ses soins. A la fin des années 70, son supérieur hiérarchique était un certain commandant Mohamed Lamari. Il avait également travaillé sous la coupe du commandant Khélifa Rahim, l’homme qui deviendra plus tard général et commandant de la 2ème région militaire (Oran) et Commandant des forces terrestres. Il décédera le 22 octobre 2019 à Paris en France.

A la suite de sa dispute avec le capitaine Sahraoui pour une « batterie », qui reste tout de même propriété publique du ministère de la Défense nationale et de l’ANP, Mohamed Mimoun Djelloul sera radié des rangs de l’armée à la suite des pressions d’un officier de l’ex-DRS, un certain capitaine Benaouda. L’infortuné soldat sera radié sans même pas passer devant une commission de discipline, ni même un tribunal militaire. Depuis 1981, Mohamed Mimoun Djelloul mène un combat pour retrouver sa dignité bafouée et perdue à cause de l’impunité des hauts responsables militaires qui ont voulu lui faire payer cher, très cher son intégrité morale.

 

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