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lundi, mai 6, 2024

Document. Dons pour l’Etat algérien contre le coronavirus COVID-19 : l’inédite formule d’intimidation utilisée par la direction générale de Sonatrach à l’encontre de ses travailleurs

La manoeuvre est subtile, mais dégage une hypocrisie sans précédent. Au nom de la solidarité nationale à laquelle appelle l’Etat algérien pour financer la lutte contre le coronavirus COVID-19, la direction générale de Sonatrach a proposé à tous ses employés de prélever une journée de leur paie. Si le dispositif peut paraître louable, il reflète, néanmoins, une inquiétante tentative d’intimidation à l’encontre des travailleurs qui ne sont pas convaincus par la justesse de cette décision. 

L’Etat algérien est officiellement riche. C’est du moins ce que prétendent ses dirigeants. Il n’est pas endetté à l’extérieur et dispose de 60 milliards de dollars de réserves de change. C’est du moins ce qu’affirme le Président Abdelmadjid Tebboune. Ces réserves proviennent essentiellement des ventes des hydrocarbures exploités et explorés par les employés de Sonatrach. La société nationale des hydrocarbures a donc donné et continuer de donner encore à l’économie nationale étant donné qu’elle est la seule source de devises pour l’Algérie.

Mais subitement depuis le début de l’épidémie du coronavirus COVID-19, les autorités algériennes multiplient les appels aux dons et demandent l’aide de tous les Algériens y compris ceux qui sont installés à l’étranger. L’Algérie s’est-elle appauvrie depuis le début de l’épidémie ? Bizarre. Et pourtant, le ministère de la Santé algérien est officiellement doté d’un budget équivalent à 4 millions de dollars en 2020. Ce budget ne suffit-il pas pour financer la lutte contre l’épidémie du coronavirus COVID-19 ? Nul ne le sait et jamais personne n’a audité les dépenses du ministère de la Santé.

En attendant, Sonatrach a commencé à prélever une journée de salaire sur les paies de ces 200 mille travailleurs. Mais, c’est là que le bât blesse, les travailleurs qui ne désirent pas participer à ce soi-disant « mouvement de solidarité nationale » doivent remplir un formulaire de désistement et exiger le remboursement de la journée de  salaire prélevée. Ils doivent donc dévoiler leur identité et déposer une demande officielle au niveau des services gestionnaires de Sonatrach et ses filiales. Ces travailleurs qui ne sont donc pas convaincus par le bien-fondé de cette démarche de solidarité nationale, ils seront connus et identifiés par leur direction générale. N’est-ce pas là un moyen de les intimider au risque de les afficher comme des « mauvais citoyens », des Algériens qui « manquent de patriotisme » ? Cette manoeuvre indélicate en dit long sur le climat qui règne au sein de Sonatrach et les autres institutions de l’Etat. Un climat de terreur exercé à l’encontre des salariés qui doivent faire des sacrifices financiers pour un Etat prétendument riche, mais qui ne fournit jamais le moindre bilan traçable et vérifiable sur les richesses nationales gérées en toute opacité.

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