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dimanche, avril 28, 2024

DGSE, CIA ou MI6 et un ancien conseiller de Netanyahu : nouvelles révélations sur les connexions dangereuses à l’étranger de l’ancien patron de la Police algérienne, Farid Bencheikh

Algérie Part a mené une nouvelle enquête sur les connexions et relations très troublantes et douteuses de l’ancien patron de la Police algérienne de mars 2021 jusqu’à janvier 2024, Farid Zineddine Bencheikh. Et notre enquête a démontré qu’entre 2014 et 2017, une période durant laquelle Farid Bencheikh occupait les fonctions d’inspecteur régional de la police algérienne au sud-est à Ouargla, l’une des régions les plus sensibles du pays abritant des sites pétroliers et militaires stratégiques, l’ancien patron de la Police algérienne était un membre éminent d’un organisme de recherche universitaire français dédié aux sciences criminelles et à la criminologie. Or, dans l’organigramme de cet organisme, à savoir ses instances dirigeantes, nous retrouvons des responsables très influents de plusieurs services de sécurité dont des services secrets occidentaux et israéliens.

Cet organisme était rattaché au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), un grand établissement d’enseignement supérieur et de recherche français, mais qui collaborait essentiellement avec des centres de formation relevant de l’Armée française comme l’Ecole de Guerre, un établissement de formation des officiers supérieurs des forces armées françaises et des services de la Défense, ou des établissements liés aux services de sécurité de l’Etat français comme l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale française. Cet organisme est en vérité placé sous l’autorité du Pôle Sécurité Défense du CNAM et proposait des formations spécialisées en sciences criminelles et criminologie. L’ancien patron de la Police algérienne, Farid Bencheikh, siégeait de 2014 jusqu’à 2017 en sa qualité de haut responsable de la DGSN aux côtés de nombreux anciens responsables et des dirigeants toujours en fonction des services de sécurité occidentaux dont des entités de renseignement relevant de l’Etat… Israélien.

Parmi les principaux interlocuteurs de Farid Bencheikh lors de ses activités au sein des formations, ateliers, échanges et travaux du pôle Défense et Sécurité du CNAM, nous retrouvons David Cohen, ex-directeur des opérations de la CIA, Alain Juillet, ex-directeur du renseignement de la DGSE, le renseignement extérieur français, Richard Dearlove, ex-directeur du MI6, le service de renseignement extérieur britannique. Nous avons confirmé au cours de nos investigations que l’ancien patron de la Police algérienne partageait également des responsabilités au sein d’Orientation du programme Master du Pôle Sécurité Défense du CNAM à Paris avec des officiels qui occupaient des fonctions sensibles au sein des services secrets français comme Patrick Calvar, qui était au moment des faits le directeur général de la Direction Générale du Renseignement Intérieure (DGSI), à savoir le renseignement intérieur français, ou encore le général Denis Favier, le directeur général de la Gendarmerie Nationale en France.

Selon nos investigations, Farid Bencheikh n’a jamais été autorisé de participer « au nom de l’Etat algérien » et en sa qualité de « haut responsable de la Police Algérienne », à des séminaires, des échanges ou des réunions ainsi que des activités regroupant tous ses hauts responsables des services secrets ou dé sécurité occidentaux. De 2014 jusqu’à 2017, Farid Bencheikh n’avait jamais informé ou dévoilé la vérité sur la nature des échanges et relations qu’il établissait à Paris au sein du Pôle Défense Sécurité du CNAM avec des interlocuteurs occupant ou ayant occupé des fonctions sensibles au sein de la CIA, DGSE ou MI6. En sa qualité d’inspecteur régional de la DGSN à Ouargla, Farid Bencheikh avait en sa possession des informations sensibles, secrètes dont la divulgation à des services étrangers auraient pu compromettre la sécurité nationale et porter un énorme préjudice aux intérêts suprêmes de l’Etat algérien. Farid Bencheikh avait mené ses activités opaques et ses échanges suspects à Paris hors de tout cadre sécuritaire réglementaire autorisé et contrôlé par l’Etat algérien.

Algérie Part a pu découvrir aussi au cours de ses investigations que parmi les principaux interlocuteurs de Farid Bencheikh lors de ses activités au sein des formations, ateliers, échanges et travaux du pôle Défense et Sécurité du CNAM, il y avait également l’israélien Boaz Ganor, le directeur fondateur de l’Institut international de lutte contre le terrorisme (ICT) et de la chaire Ronald S. Lauder pour la lutte contre le terrorisme à l’Université Reichman basée à Herzliya au nord de Tel-Aviv en Israël. En 1995, Boaz Ganor était consultant et conseiller auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

En 2001, Boaz Ganor avait été nommé membre du comité consultatif du Conseil national de sécurité israélien sur la lutte contre le terrorisme, et il avait auparavant été membre de la délégation israélienne au comité trilatéral (américano-palestinien-israélien) pour la lutte contre le terrorisme. Boaz Ganor avait également conseillé la délégation israélienne pour les négociations de paix avec la Jordanie sur la sécurité des transports, le coordinateur israélien de la lutte contre le terrorisme au bureau du Premier ministre et le ministère israélien de la Défense. Boaz Ganor est l’une des plus importantes têtes pensante de l’appareil sécuritaire israélien. Selon nos investigations, à Paris dans le cadre des travaux et activités du Pôle Sécurité et Défense du CNAM, Farid Bencheikh avait rencontré entre 2014 et 2017 plusieurs interlocuteurs et officiels israéliens comme l’ancien vice-premier ministre et ministre du renseignement d’Israël, Dan Meridor.

De 2009 à 2013 : Dan Meridor a été vice-Premier ministre et ministre du renseignement du gouvernement israélien. De 2004 à 2006 : Dan Meridor a été président du comité – nommé par le ministre de la Défense – sur la doctrine de défense d’Israël. Farid Bencheikh a également échangé et entretenu des liens avec le lieutenant-général israélienne Ofra Klinger, membre elle-aussi de l’Institut international de lutte contre le terrorisme (ICT) de l’Université Reichman à Herzliya, l’un des principaux partenaires des formations du Pôle Défense et du Sécurité du CNAM à Paris. Toutes ces connexions israéliennes à Farid Bencheikh font de lui le seul haut responsable du pouvoir algérien qui avait entretenu des liens aussi douteux et troublants avec les dirigeants sécuritaires de ce qui est qualifié par l’Algérie « d’Entité Sioniste ». Ces liens sont criminalisés par la législation algérienne et devraient normalement valoir à Farid Bencheikh des poursuites judiciaires pour avoir entretenu « avec les agents d’une puissance étrangère des intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l’Algérie ou à ses intérêts économiques essentiels». Découvrez tous les dessous de ces révélations inédites dans les podcasts vidéos de notre Directeur de Publication, Abdou Semmar.

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