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vendredi, avril 26, 2024

Des ONG critiquent la « timidité » de la France sur les violations des droits humains en Algérie

Des organisations de défense des droits de l’Homme ont critiqué mardi la « timidité » de la diplomatie française face à la récente dissolution de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme et à d’autres « violations » dans ce pays.

« On déplore que la diplomatie française (…) et les autorités françaises au sens plus large, soient d’une grande timidité quand il s’agit de dissolution d’organisations », a déclaré Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) lors d’une conférence de presse à Paris portant sur la situation des droits humains en Algérie.

La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a annoncé fin janvier avoir été dissoute à son insu par les autorités algériennes lors d’un procès tenu en son absence.

« Il faut effectivement qu’on exerce une pression pour demander au gouvernement français d’agir » par rapport à la situation de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, a-t-il ajouté.

Selon le président de la LDH, « la France a des difficultés à agir pour des raisons liées à l’histoire des relations franco-algériennes » mais aussi pour des raisons géopolitiques.

« Avec la crise ukrainienne, la France a besoin du pétrole algérien et autres, donc on voit très bien la limite de l’action possible », a-t-il estimé.

Il a ainsi souhaité que la France puisse « au sein de l’Europe et par la voix de l’Europe » agir « pour essayer de venir en aide à la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme et plus largement aux défenseurs algériens des droits de l’Homme ».

Zaki Hannache, défenseur des droits humains algérien exilé en Tunisie et qui s’exprimait en visio lors du point de presse, a affirmé avoir documenté au moins « 5.500 poursuites judiciaires, 1.200 mandats de dépôt et 12.000 arrestations » en Algérie depuis le début du mouvement de protestation du Hirak.

Le président français Emmanuel Macron a estimé en janvier qu’il n’a « pas à demander pardon » à l’Algérie pour la colonisation, mais qu’il espère accueillir son homologue Abdelmadjid Tebboune en France en 2023 pour poursuivre le travail de mémoire et de réconciliation entre les deux pays.

Pour le professeur de droit Mouloud Boumghar, présent lors de la conférence de presse, toute réconciliation mémorielle n’a de sens que si elle prend en compte l’état actuel des « violations » des droits humains en Algérie.

« A quoi ça sert d’avoir une réconciliation sur le passé quand on veut résolument oublier ce qui se passe aujourd’hui et fermer les yeux sur l’actualité brûlante avec des humiliations, des violations des droits de l’Homme », a-t-il lancé.

Source : Agence France-Presse

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