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dimanche, mai 19, 2024

Crise financière : Pourquoi l’Algérie ne peut plus se permettre d’importer des véhicules neufs ? Parce qu’elle est devenue pauvre…

Le ministre de l’Industrie en Algérie, Ferhat Ait Ali, a été clair, précis et net : acquérir ou importer un véhicule neuf est un rêve que les Algériens ne peuvent plus se le permettre dans la conjoncture économique actuelle que traverse l’Algérie en raison de la situation financière très délicate qu’elle traverse.

Hier samedi 13 février, Ferhat Ait Ali, a clairement expliqué aux médias algériens que certains cercles et lobbys « ont inoculé aux Algériens quelques rêves destructeurs de l’économie », a-t-il dit devant un parterre des journalistes de tous les médias nationaux en faisant référence aux importations des véhicules neufs. « Avant, le rêve d’un Algérien était que son fils aille à l’école, devenir enseignant, médecin, que son pays reste indépendant. Parce que l’indépendance politique sans l’indépendance économique n’a aucun sens », a expliqué Ferhat Ait Ali, en affirmant qu’ « aujourd’hui, il y a des rêves impossibles ».

Ferhat Ait Ali a affirmé haut et fort que son ministère « n’est pas là pour concrétiser des rêves qui ne sont pas en réalité ceux des Algériens, mais pour relancer l’industrie ». Le feuilleton de l’importation des véhicules neufs semblent donc ne pas connaître de dénouement. D’une polémique à une autre, Ferhat Ait Ali est allé jusqu’à qualifier l’accession à la voiture neuve comme « un rêve impossible » pour les Algériens. Et dire que nous sommes en 2021. Certains pays partent à la conquête de l’espace comme les Émirats arabes unis qui lancent « Al-Amal », la première sonde arabe en route pour Mars, et en Algérie,  on explique aux citoyens infortunés que la voiture neuve est devenue un luxe inaccessible. Une terrible régression.

Mais quels enseignements peut-on tirer de cette crise inédite des voitures ? D’abord et avant-tout, la pénurie des véhicules neufs et l’impossibilité de les importer traduit une réalité amère que les Algériens peinent à admettre : leur pays est en train de s’appauvrir et ne peut plus se permettre de gaspiller le peu de devises qu’il lui reste à l’étranger. Explications.

Sur le plan purement financier, Feraht Ait Ali n’a pas tort. Si l’Algérie veut importer demain 100 mille véhicules neufs de l’étranger, elle devra sortir de ses caisses au minimum 2 milliards d’euros. Avec un dinar dévalué, en chute libre face aux principales devises du monde, le coût d’une voiture neuve est totalement excessif pour un consommateur algérien. Un véhicule neuf à destination de l’Algérie coûtera davantage que 20 mille euros sans compter les diverses taxes. Ces 2 milliards d’euros, l’Algérie va les dépenser de ses… réserves de change puisque ses recettes en devises en provenance de ses exportations principalement des hydrocarbures sont en chute libre depuis 2019 à cause de l’instabilité politique du pays, ensuite depuis 2020 à cause des conséquences malheureuses de la pandémie de la COVID-19. Pour cette 2021, les perspectives sont sombres et la faiblesse de la production nationale en pétrole et les insuffisances constatées dans les exploitations des gisements de gaz naturel, font pointer à l’horizon un autre bilan financier chaotique.

Avec les recettes de ses exportations en devises qui tourneront en 2021 autour de 23 ou 24 milliards de dollars, l’Algérie pourra à peine financier les importations alimentaires et le budget de fonctionnement de quelques ministères névralgiques. Pour financer les importations des véhicules neufs, l’Algérie n’aura pas le choix : recourir à ses réserves de changes qui baisse continuellement et risquent le tarissement d’ici le troisième trimestre de l’année 2021. Oui si l’Algérie sort 2 milliards d’euros de ses réserves de change pour importer 100 mille véhicules neufs, elle entamera encore davantage ses réserves de changes qui sont de moins de 25 milliards de dollars depuis ce mois de février, a-t-on appris auprès de plusieurs sources proches de la Banque d’Algérie.

Soulignons que ces réserves sont utilisés régulièrement pour combler le déficit budgétaire du pays qui dépassera l’équivalent des 18,23 milliards d’euros en 2021. En clair, au regard de la conjoncture financière actuelle du pays, les importations des véhicules neufs pour l’Algérie est un luxe incessible. Le pays est devenu, malheureux, beaucoup plus pauvre qu’auparavant et les séries des crises politiques et économiques qui lui ont été infligées ont fini par le fragiliser dangereusement.

A signaler enfin que les besoins locaux du marché algérien sont estimés à au moins 300 mille nouveaux véhicules. Cela signifie que si l’Algérie libère les importations des véhicules neufs sans aucune politique de quotas, le pays dépensera plus de 6 milliards d’euros pour commercialiser ces véhicules neufs.  Si l’Algérie autorise ces importations, cela revient à se lancer dans un « suicide collectif ».

 

 

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6 تعليقات

  1. Le calcul est vite fait, en France une petite voiture genre c3 neuf coute entre 14000 et 21000 Euros environ , on ajoute quelques options et le prix monte à 17000 E pour la moins chère. En monnaie locale cela donne 200dz multipliés par 17000E cela fait 3 400 000dz . Sachant que le salaire d’un ouvrier algérien est de 30 000dz et qu’on admet qu’il arrive à économiser 10000dz par mois combien lui faudra t-il d’années de travail pour réaliser cet achat ? Sauf erreur de ma part la réponse est vingt huit ans et quatre mois.

  2.  » Certains pays partent à la conquête de l’espace comme les Émirats arabes unis qui lancent « Al-Amal », la première sonde arabe en route pour Mars…. » ils n’ont rien lancé du tout, ils ont financé: nuance. Même dans 50 ans les pays du golfe n’auront pas les ressources humaines pour fabriquer ………une bicyclette, alors une sonde spatiale, faut pas rêver! Ils embauchent des savants étrangers, achètent les équipements et financent le lancement. Le Qatar a eu des médaillés olympiques en naturalisant des sportifs kenyans, ethiopiens etc…. donc pour vous c’est une grande nation sportive? Pour gagner un peu de crédibilité, épargnez-nous ces comparaisons ridicules. L’Iran maitrise le nucléaire grâce à ses ressources humaines, c’est toute la différence avec ces micro états sous peuplés et gavés de pétro dollars. Pour en revenir à l’Algérie et l’automobile, sommes-nous un pays riche parce qu’on voit plus de Range rover ou d’Audi Q7 à Alger qu’à Paris???? la remarque de Ferhat Aït Ali est juste une remarque de bon sens, des recettes d’exportation et des réserves de change en chute libre etc… comment financer les importations de blé, lait, médicaments (sans compter le reste) en 2022???? avec les exportations de dattes???? Ceux qui parlent d’importations de voitures neuves, dansent sur un volcan. Nous sommes presque dans la situation du Vénézuela, et certains rêvent d’une voiture neuve! Bientôt les émeutes de la faim? nous sommes 44 millions, ce n’est pas Tebboune-un pied en moins- et son équipe de bras cassés qui ont les solutions

  3. …Madhil…cessons de faire dans l’imbécilité !….. les voitures de type C3 importées par les concessionnaires ne coûtent nullement 14000 euros ou 20 mille euros ! ça c’est le prix du vendeur au detail par les garagistes français pour le marché français !…meme pour un simple citoyen algérien qui achete chez un garagiste un véhicule il y a déduction de la TVA qui est en france de 33% pour les 4 portes!…. et puis une voiture neuve n’est nullement destinée à l’ouvrier algérien qui gagne 30000 dinars par mois ! l’ouvrier en question ne songe même pas à une voiture neuve ou tout au moins à une vieille voiture dans l’âge dépasse les 20 ans et dont le prix ne dépassera pas les 300 – 400 mille dinars a tout casser !….

  4. La TVA appliquée sur les véhicules neufs en France est de 20% et non de 33% comme vous semblez le croire par contre l’importateur usager devra s’acquitter en Algérie des droits de douane plus la TVA et cela peut se monter à plus de 40 % de la valeur du véhicule. Mon but pour ceux qui l’auraient compris était bien évidemment d’attirer l’attention sur le salaire très bas d’un ouvrier algérien qui ne lui permet tout juste de survivre, envisager l’achat d’une voiture même d’occasion est de la pure folie.