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mardi, mai 7, 2024

Crise financière, détresse sociale et appauvrissement : l’Algérie risque de perdre encore ses compétences et ses cerveaux

Pénurie de l’eau potable, pénuries successives des produits alimentaires, forte inflation et effondrement du pouvoir d’achat, détérioration de la qualité de vie, dévaluation du dinar algérien et cherté excessive de la vie, coupures intempestives d’Internet, chômage endémique, etc., la vie devient de plus en plus dure en Algérie. Naguère un pays fier de sa richesse et de ses indicateurs élevés en matière de développement humain, l’Algérie sombre aujourd’hui dans un appauvrissement accéléré à cause de ses multiples problèmes économiques et sociaux qui ont pris une dimension tragique depuis l’avènement de la crise sanitaire. 

Cette situation commence à alimenter un véritable sentiment de détresse nationale notamment au sein des franges de la population les plus fragiles comme les jeunes. La Harga, l’émigration clandestine, se renforce de jour en jour et les débarquements massifs des harragas algériens sur les côtes espagnoles depuis le début de cet été témoignent de la gravité du désir de fuir qui anime, désormais, la jeunesse algérienne.

Un autre fléau menace l’Algérie et sa stabilité. La fuite des cerveaux et des travailleurs les plus qualifiés. C’est une réalité qui va s’aggraver à cause de la crise financière actuelle et les tensions politiques qui minent le pays. Les travailleurs et compétences les plus qualifiés risquent de prendre leurs valises et fuir massivement dés l’ouverture concrète des frontières du pays. Une première enquête a confirmé cette tendance avérée.

Preuve en est, pas moins de 83 % de ces travailleurs qualifiés ont fait part de leurs intentions d’émigrer et de quitter l’Algérie en quête de nouveaux horizons, nous révèle à ce propos l’étude sur la « Mobilité et Priorité des Talents en 2021 en Algérie » réalisée par le prestigieux cabinet américain Boston Consulting Group BCG, premier cabinet international de conseil en stratégie avec The Network, le réseau mondial des plus grands sites de recrutement, en partenariat avec leur partenaire Algérie le site spécialisé en recrutement Emploitic.

209 000 personnes ont été interrogées dans le cadre de cette étude, à travers 190 pays. L’Algérie a compté 2 771 répondants, âgés entre 21 et 50 ans, d’un niveau universitaire et plus, et occupant des fonctions dans différentes spécialités. « Réalisée périodiquement, cette étude « Global Talent Survey » a été menée entre 2020 et 2021. Elle a pour objectif de déterminer les ambitions de mobilité des travailleurs, ainsi que leurs priorités professionnelles », expliquent à ce sujet les initiateurs de cette vaste enquête internationale.

Une étude approfondie qui nous apprend ainsi que pas moins de 83% des répondants algériens aspirent « à une mobilité internationale », à savoir partir travailler à l’étranger sous des cieux plus cléments, même dans le contexte de crise, contre une moyenne de 50% à l’échelle mondiale et 71% en comparaison aux autres pays africains. Le désir d’émigration est ainsi beaucoup plus fort et puissant en Algérie que dans la plupart des pays africains, pourtant, encore plus pauvres et souffrants face aux conséquences de la pandémie de la COVID-19.

L’Algérie, paraît, malheureusement, désarmée face à cette menace car elle peine à offrir des garanties d’une vie meilleure à ses cadres et compétences nationales.  Le Global talent competitiveness index (GTCI) démontre parfaitement cette amère réalité. Et pour cause,  ce classement annuel mesurant la capacité de 132 pays à « développer, faire grandir, attirer et retenir les talents », a épinglé l’Algérie en 2020.

Prenant en compte un ensemble de 70 paramètres, il est réalisé conjointement par Google, Adecco et l’école de management INSEAD. En 2020, l’Algérie maintenu sa 105ème position/132 pays, mais la performance du pays est considérée comme relativement faible en termes de capacité à développer de talents (117ème), à en attirer (123ème) et à les faire grandir (116ème). L’Algérie enregistre également des résultats peu satisfaisants en ce qui concerne la capacité à retenir les talents (84ème) et à développer des compétences techniques (95ème) et de haut niveau (97ème).

Les seuls paramètres où l’Algérie se classe parmi les 50 premières économies mondiales sont le niveau des dépenses allouées à l’enseignement universitaire, le nombre de femmes diplômées et les opportunités qui leur sont offertes, le niveau de productivité du travail et le taux d’urbanisation. A l’inverse, le GTCI met en évidence de fortes possibilités de progression (10 derniers rangs mondiaux) en termes de niveau de la concurrence, de prévalence d’entreprises détenues par un étranger, de système de management, de capacité à déléguer dans les organisations, de régulation, de niveau de collaboration entre les employés et de formation continue.

Au niveau régional, l’Algérie est devancée par la Tunisie (79ème), l’Egypte (97ème
) et le Maroc (100ème). C’est dire enfin que l’Algérie est le pays le plus menacé dans la région par la fuite des cerveaux et le départ massif des compétences nationales.

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2 تعليقات

  1. Plus de Cinq cent Milles cadres (ingenieurs, medecins,… ) ont quittes l’Algerie depuis le debut des annees 90s (guerre civile) et les pays europeens et le Canada ont en beneficies. Il restent encore quelques uns et l’Europe a besoin d’eux !
    Le mal qui a ete fait a ce pays lui a donne 100 ans de retard technologique.