23.9 C
Alger
lundi, mai 6, 2024

COVID-19. Plus de 78 551 personnes contaminées ne sont pas comptabilisées par les autorités algériennes

Les chiffres quotidiens du ministère de la Santé concernant l’épidémie du coronavirus COVID-19 sont officiellement infondés. Et c’est un rapport officiel réalisé par l’Institut National de la Santé Publique (INSP) en Algérie qui le confirme en dévoilant les dessous des statistiques officielles sur la transmission du coronavirus COVID-19 en Algérie. 

L’INSP est l’un des rares organismes publics en Algérie qui publie des données scientifiques très fiables sur la situation épidémiologique qui prévaut dans notre pays. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectoriel.

Dans son bulletin sur la situation sanitaire du pays datant du 21 août, l’INSP affirme clairement que les données épidémiologiques qui remontent des hôpitaux algériens abritant des unités COVID-19 indiquent que le nombre de cas positifs au coronavirus COVID-19 détectés en Algérie sont classés en deux catégories : les cumulés PCR+, à savoir les patients dépistés par des tests PCR nasopharyngé, qui sont de l’ordre de 41 858 jusqu’au 24 août dernier. La deuxième catégorie des personnes contaminées est celle des patients dépistés et diagnostiqués par des examens des scanners thoraciques, à savoir la méthode dite TDM+. Or, le nombre de ces patients contaminés dépasse les 78 551 depuis le 21 août dernier.

Et le ministère de la Santé ne comptabilise pas ces patients contaminés dans son bilan quotidien communiqué officiellement aux médias algériens. Le ministère algérien de la Santé se contente seulement de dévoiler les chiffres des patients dépistés par des Test PCR+, à savoir le chiffre le plus bas parce que les kits de dépistage PCR sont en pénurie depuis le début de la pandémie du coronavirus COVID-19. A travers cette technique de manipulation des masses, les autorités algériennes veulent faire croire que le nombre des personnes contaminées est en baisse continue alors que cette baisse ne concerne pas du tout les patients contaminées, mais l’utilisation des tests de dépistage PCR !

En effet, le rapport de l’INSP confirme officiellement cette donnée stratégique qui fausse totalement les chiffres officiels sur l’épidémie en Algérie. « Le taux d’utilisation de la PCR
dans le diagnostic a encore reculé et est de 34,0 % alors que l’instruction N°17 du 10 juin a supprimé les examens de RT-PCR comme critères de guérison. Ce qui aurait dû permettre d’accroître la disponibilité de cet examen pour le diagnostic », a clairement affirmé le dernier rapport de l’INSP qui jette ainsi un véritable pavé dans la mare.

Et pour cause, cela signifie que seulement 34 % des cas suspects en Algérie sont diagnostiqués par des tests de dépistage PCR, les plus fiables scientifiquement et les seuls tests recommandés pour identifier les cas confirmés au coronavirus COVID-19. 34 % seulement dans un pays de 44 millions d’habitants. C’est une véritable bombe à retardement car cela signifie que la majorité des cas suspects, à savoir 66 % de ces cas, sont diagnostiqués par des examens du scanner thoracique. Et tous ces patients ne sont pas ensuite comptabilisés par le ministère de la Santé.

C’est à travers cette astuce que les autorités algériennes font croire au reste du monde que l’épidémie est en recul alors que c’est exactement le contraire qui se produit sur le terrain. Preuve en est, le dernier rapport de l’INSP souligne enfin qu’entre le 21 juillet 21 août, le nombre des cas contaminés au coronavirus COVID-19 a augmenté  de 67,5 % d’après les données recueillies par les tests de dépistage PCR+ et de 48,4 % pour les cas testés par la méthode du TDM+.

dernières nouvelles
Actualités