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dimanche, mai 5, 2024

COVID-19 : l’évolution chronologique d’une épidémie hors de contrôle en Algérie

Lorsque l’épidémie du coronavirus COVID-19 a vu le jour en Algérie vers la fin du mois de février, rien, absolument, n’indiquait que la situation sanitaire du pays va basculer dans le chaos quelques mois plus tard. L’évolution chronologique de l’épidémie reflète en vérité le niveau alarmant de l’impréparation des autorités sanitaires qui n’ont pas pu contenir la propagation du virus. Et c’est pour cette raison que la COVID-19 est devenue hors de contrôle en Algérie. Explications

Au mois de mars dernier, l’épidémie du coronavirus COVID-19 avait commencé à profiter des défaillances du système sanitaire pour se propager dans de nombreuses wilayas. Au mois de mars, premier mois de l’épidémie sur le territoire algérien, on est passé de 2 cas notifiés le 1er mars à 717 cas cumulés avec une incidence de 1,68 cas pour 100 000 habitants. Au 31 mars, dix wilayas n’ont encore notifié aucun cas. Elles sont situées principalement dans la région sanitaire du Sud (6), de l’Est (2) et de l’Ouest (2). Toutes les wilayas du Centre ont déjà déclaré au moins un cas. Les cinq wilayas avec les taux les plus élevées étaient  Tizi Ouzou (2,40), Aïn Temouchent (2,46), Ghardaïa (2,53), Relizane
(3,38) et Blida (21,51), premier foyer épidémiologique en Algérie.

 

Pendant le mois de mars, les experts de l’Institut national de la Santé Publique (INSP) ont noté un écart de 18,13 points entre Blida et la seconde wilaya. C’est dire qu’à ce moment-là, seule la wilaya de Blida connaissait une situation épidémiologique très inquiétante.

Au cours du mois d’avril, toutes les wilayas ont notifié des cas à l’exception de Tindouf. Sur les cinq wilayas enregistrant les taux les plus bas, quatre sont localisées dans la région Sud. Ce sont encore Tindouf, Naâma, El Bayadh, Saïda et Tamanrasset. Les wilayas avec les incidences les plus fortes sont principalement situées dans la région Centre (4 sur 5). Ce sont Alger (13,71), Tipaza (19,10), Aïn Defla (19,40) et Blida (58,45). La cinquième est une wilaya de l’Est : Constantine (15,44). L’écart entre le taux d’incidence de Blida et celui de la 2ème wilaya s’est agrandi pour atteindre les 39,05 points, témoignant d’une
activité importante du foyer de Blida. Cela démontre également que le confinement total appliqué à Blida entre le 24 mars et 24 avril n’a pas été efficace puisqu’il n’a pas cassé la chaîne de diffusion du virus en Algérie. Mal-conduit et mal-supervisé, ce confinement total n’a pas empêché Blida de demeurer pendant encore longtemps le premier foyer de l’épidémie dans le pays.

Au 31 mai, toutes les wilayas ont enregistré au moins un cas de Covid-19. L’épidémie a touché ainsi tout le territoire national. L’assouplissement des mesures sanitaires introduit le 24 avril en raison du début du mois sacré du Ramadhan a fini par encourager la propagation de la pandémie sur l’ensemble du territoire algérien. Une erreur fatale pour l’Algérie.

Durant ce mois de mai, les experts de l’INSP ont pu noter dans leurs bulletins épidémiologiques une modification dans la dynamique de l’épidémie à l’échelon wilaya. Ainsi, celles qui notifient les plus bas taux sont Saïda et Tamanrasset, comme précédemment, mais également d’autres wilayas : Relizane, Chlef et El Tarf. Concernant les wilayas avec les taux les plus élevés, on retrouve Constantine (40,24), Aïn Defla (42,08), Tipaza (47,70) et Blida (84,78). Béchar rentre dans le TOP5 avec 47,42 cas pour 100 000 habitants.

Au 30 juin, les observateurs de l’épidémie du coronavirus COVID-19  n’ont pas noté de grands changements concernant les wilayas avec les taux les plus bas à l’exception de Tamanrasset qui cède sa place à Mila. Les wilayas avec les taux les plus élevés se diversifient et sont situées dans différentes régions sanitaires traduisant l’extension et la progression de l’épidémie à l’ensemble du pays, et le déplacement de l’Epicentre initial vers l’Est et le Sud. Ce sont Béchar (52,07), Tipaza (57,30), Ouargla (60,89), Sétif (69,16) et Blida (119,16). Deux wilayas sont situées l’une au Sud et l’autre à l’Est.

Au 31 juillet, l’incidence la plus basse est observée à Chlef (8,62). Dans le TOP5 des wilayas, on retrouve au moins une de chaque région. Les taux sont tous supérieurs à 120 cas pour 100 000 habitants. Oran (122,96) remplace Béchar. On retrouve également Tipaza (121,42), Ouargla (127,81), Sétif (141,27) et Blida (177,68). Deux wilayas ont toujours figuré parmi les cinq wilayas ayant les taux les plus élevés. Ce sont Blida et Tipaza. On remarque ainsi qu’entre le 31 mars et le 31 juillet, le taux d’incidence a totalement explosé en Algérie. Le nombre des personnes contaminées a connu également une augmentation totalement vertigineuse. Les hôpitaux sont saturés et la désorganisation du secteur sanitaire a produit une véritable catastrophe qui a bouleversé la société. Au lieu de tirer les leçons et changer de politique sanitaire, au mois d’août les autorités algériennes veulent réouvrir les mosquées, les restaurants et les cafés ! Le bilan épidémiologique à la fin du mois risque encore une fois de choquer…

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