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samedi, mai 18, 2024

COVID-19. Le monde tremble à l’approche de l’hiver et l’Algérie continue de communiquer des faux chiffres

Depuis la mi-septembre, le monde entier tremble à nouveau face au risque élevé d’une nouvelle vague de contaminations au coronavirus COVID-19. Espagne, France, Australie ou Allemagne, plusieurs grands pays reconfinent, imposent de nouvelles mesures sanitaires drastiques comme le couvre-feu et, surtout, ne cessent d’augmenter leur capacité de dépistage massive de la population pour « détecter » le maximum de cas positifs afin « d’isoler » le virus et casser sa circulation. Or, en Algérie, c’est l’exact contraire qui se produit puisque les autorités n’ont toujours pas élaboré une politique de dépistage alors que la pandémie a commencé depuis le mois de mars dernier. 

Oui, 8 mois plus tard, l’Algérie n’a toujours pas la moindre politique de dépistage de la population pour tracer ou détecter les cas porteurs du coronavirus COVID-19. Le dernier rapport épidémiologique du 10 octobre dernier de l’Institut National de la Santé Publique (INSP), un organisme officiel rattaché au ministère de la Santé et chargé de collecter les données les plus actualisées sur la situation sanitaire du pays, a dévoilé que la proportion de l’utilisation des tests de dépistage PCR, les seuls qui sont fiables scientifiquement et recommandés par la communauté scientifique internationales pour le dépistage du coronavirus COVID-19, est de plus en plus faible à travers le territoire algérien.

Preuve en est, au niveau de la région Centre, à savoir la capitale Alger et ses environs, la wilaya de Tizi-Ouzou, Boumerdès, Ain Defla, Tipaza, Médéa, Blida et Bordj Bou Arreridj ainsi que Bouira,  la proportion de cas diagnostiqués par les tests de dépistage PCR représente à peine 29,3 % de l’ensemble des cas au 10 octobre ! Cela démontre que la majorité des cas suspects n’ont pas été soumis à des tests de dépistage PCR. La majorité des cas déclarés positifs dans les hôpitaux algériens ont été en vérité détectés par le scanner thoracique, à savoir la méthode TDM comme elle est appelée dans le jargon des épidémiologistes.

Cependant, les cas recensés par cette méthode de dépistage ne sont pas comptabilisés par le ministère de la Santé puisqu’ils n’ont pas été confirmés par des tests de dépistage PCR, le critère reconnu médicalement pour déclarer des patients infectés par la COVID-19.

Dans certaines wilayas en Algérie, la proportion de l’utilisation des tests de dépistage PCR ne dépasse même pas les 10 % comme c’est le cas dans la wilaya de Médéa avec sa moyenne de 8,1 % d’utilisation des tests PCR dans le diagnostic des cas positifs de coronavirus COVID-19. Les proportions les plus élevées sont de 33,0 % – 37,1 % et de 39,6 % respectivement à Alger, Djelfa et Blida alors que dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, on enregistre une proportion de cas soumis à des tests PCR d’à peine de 6,6 % !

Ces chiffres « officiels » de l’INSP démontrent enfin que les bilans quotidiens du ministère algérien de la Santé sont infondés et mensongers puisqu’il n’y a aucun outil de dépistage fiable qui permet de mesurer l’ampleur de l’épidémie sur le territoire algérien. Ces données prouvent en dernier lieu que l’Algérie ne s’est pas du tout préparée pour affronter les prochaines vagues de contamination qui risquent de déferler dés cet hiver sur le pays comme c’est le cas dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen.

 

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