Les épisodes de dérapages au sein l’établissement National de la Navigation Aérienne (ENNA) se multiplient et demeurent, comme à chaque fois, étouffés et passés sous silence par les autorités algériennes notamment les organismes relevant du ministère des Transports.
Le 23 avril dernier, vers les environs de 13H00, un Black-Out total qui a duré plus de 15 minutes a été enregistré au niveau des installations sensibles du centre névralgique de contrôle régional d’Alger, a pu confirmer Algérie Part auprès de plusieurs sources concordantes.
Les contrôleurs de la circulation aérienne de service le jour de cet incident ont été choqués et désagréablement surpris par cet incident. Ils ont tous constaté dans leurs positions de contrôle qu’ils ont perdu tous les moyens de surveillance et de communication avec les aéronefs et les avions qui évoluaient à ce moment dans l’espace aérien algérien. Les contrôleurs aériens n’avaient plus accès aux images radars des avions, aux fréquences de communication avec les aéronefs et les téléphones de coordination avec autres opérateurs de contrôle aérien.
Une situation cauchemardesque pour les contrôleurs aériens et pour cause les UPS (Uninterruptible Power Supply), des équipements à dispositif d’alimentation Statique sans Interruption dont la principale fonction est de protéger le matériel informatique ou électronique des aléas électriques étaient figés et hors-service depuis plus de 15 minutes. Il s’agit des équipements installés en amont des équipements techniques d’affichage et de communication pour les secteurs de contrôle. De l’aveu de tous les experts et connaisseurs de la sécurité aérienne, il s’agit d’une grave anomalie qui pourrait provoquer un désastreux accident aérien puisque tout au long de cette panne électrique, les contrôleurs du centre de contrôle régional d’Alger étaient paralysés et coupés du monde. Aucun avion survolant le ciel algérien notamment près de la capitale Alger ne pouvait être orienté ou guidé s’il était confronté à une quelconque difficulté.
Selon nos sources, sans l’intervention des techniciens du la société SCET Algérie Énergie dépêchés en toute urgence sur les lieux de l’incident, les conséquences de cette arrêt auraient pu être beaucoup plus graves. L’ENNA a recouru ainsi à une entité externe pour réparer cette panne électrique alors qu’elle dispose d’ores et déjà d’une structure centrale spécialisée en Énergie et capable d’apporter des solutions à ce genre de situations de crise. Selon nos sources, l’ENNA dispose également d’un certain nombre d’équipements, à l’instar des UPS Emerson, acquis il y a de cela plus de 10 ans à cette société privée appelée SCET Algérie Energie qui est en vérité le partenaire et représentant de la puissante et influente multinationale Emerson Electric.
D’après nos sources, ces équipements ne sont pas utilisés comme il se doit par l’ENNA parce que ses techniciens n’ont pas été suffisamment bien formés et ne disposent pas ainsi des connaissances nécessaires à appliquer une maintenance préventive afin d’éviter que des incidents électriques n’ébranlent les installations de contrôle aérien de l’ENNA. Ce dysfonctionnement majeur s’explique, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations, par l’incompétence et mauvaise gestion des dirigeants de l’ENNA qui ont utilisé les budgets dédiés à la formation dans des voyages répétitifs à l’étranger sans tirer le moindre profit pour la société et le secteur de la sécurité aérienne en Algérie.
Il est à signaler enfin qu’un tel incident comme celui du 23 Avril 2023 aurait pu empêcher les contrôleurs aériens de l’ENNA d’éviter des collisions d’avions et des accidents catastrophiques. Malheureusement, cet épisode comme bien d’autres faits graves de mauvaise gestion, ont été occultés par les autorités notamment le ministère des Transports lequel accorde une étrange impunité aux hauts responsables de l’ENNA.
