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lundi, mai 20, 2024

Confidentiel. General Electric, Siemens et plusieurs autres multinationales envisagent de quitter l’Algérie à cause de l’instabilité du pays

Les géants américains et allemands General Electric et Siemens envisagent sérieusement de quitter l’Algérie à court terme  à cause de l’instabilité chronique du pays et la crise financière dans laquelle il patauge, a confirmé Algérie Part au cours de ses investigations. Les deux multinationales ont décidé, dans une première étape, de réduire significativement leurs activités en Algérie en préparant ensuite, dans une seconde étape, l’éventualité d’un départ définitif en attendant que l’Algérie retrouve une certaine stabilité. 

Plusieurs autres multinationales ont également entamé une réflexion profonde sur leur avenir en soulevant des interrogations sur l’opportunité de maintenir une présence en Algérie alors que le pays est paralysé par une crise économique et divisé par une sempiternelle crise politique. Il faut savoir que le géant américain General Electric (GE) est présent en Algérie depuis 40 ans au cours desquelles il avait remporté de nombreux gros projets.

 

GE a toujours été considéré comme un partenaire engagé à long terme et qui aspire à soutenir la croissance du pays. Mais récemment, les projets initiés par GE en Algérie ont suscité de vives critiques notamment concernant le complexe de production de turbines à gaz et à vapeur « General Electric Algeria Turbine » (GEAT) qui a été inauguré le 21 octobre 2020   dans le cadre d’un partenariat algéro-américain, entre le groupe Sonelgaz et General Electric. Basé à Ain Yagout (36 km de la wilaya de Batna), ce complexe avait soulevé les critiques de l’ex-ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar. Le 2 février 2021,  sur les ondes de la Chaîne 3, Attar avait estimé  qu’en 2027, l’Algérie n’aura pas besoin de cette usine et elle devrait la remplacer par l’énergie renouvelable.

Présenté comme le premier complexe à l’échelle africaine, sa réalisation a nécessité 168 M USD. Un investissement qui cause problème car la technologie des turbines à gaz est en train de décliner dangereusement à travers le monde entier en raison de la  consommation excessive en gaz, une source d’énergie qui commencera à manquer cruellement en Algérie dans les années à venir.

Depuis fin 2018, Les commandes de GE  ont reculé sensiblement et le groupe a perdu son leadership dans le marché et se classe derrière Mitsubishi et Siemens, selon le fournisseur de données McCoy Power Reports. Les ennuis s’accumulent. En mai 2019, l’usine de fabrication des turbines à gaz de Belfort, en France, reprise en 2014 par GE, est confrontée à de sérieux problèmes de rentabilité et est dans l’incapacité de tenir ses promesses.

Face à ces multiples problèmes, GE est en train de revoir son déploiement international pour se concentrer sur son redressement en repensant profondément son modèle économique.  Il faut savoir qu’en 2012, l’Algérie a consacré un budget de 40 milliards de dollars pour un programme septennal visant à augmenter la capacité d’électricité du pays. C’est le début d’une lune de miel qui permettra au géant américain GE de décrocher des contrats qualifiés d’«historiques». Avec Sonelgaz il remporte, en septembre 2013, un marché de fournitures de turbines à gaz et à vapeur d’une capacité de 8400 MW, pour un montant de 2,2 milliards de dollars. Et ensuite, un contrat géant de 2,7 milliards de dollars pour la fourniture de neuf centrales électriques.

Il est à souligner que GE a toujours bénéficié d’un immense traitement de faveur de la part de l’ex-régime Bouteflika.  Dans son livre autobiographique publié en juin 2014, intitulé Hard Choices, Hillary Clinton a révélé, en effet, avoir fait du lobbying auprès du président Abdelaziz Bouteflika en faveur de la compagnie américaine. Une année après, en 2013, et après le désistement de Alstom, l’avis d’appel d’offres international se transforme «par magie» en… gré à gré, pour 2,2 milliards de dollars.

La chute du régime de Bouteflika a certainement signifié la fin de ce « traitement de faveur ». GE n’a donc plus les mêmes intérêts avec le nouveau pouvoir algérien embourbé dans une crise financière sans précédent et une instabilité politique chronique.

Concernant Siemens, la chute brutale du régime Bouteflika a également porté un coup fatal à sa confiance vis-à-vis de l’Algérie. En 2018, Siemens a inauguré le premier centre africain dédié à la maintenance de compresseurs pour le secteur pétrolier à Alger.

L’Algérie a toujours été l’un des marchés les plus importants pour Siemens en Afrique. L’entreprise est active en Algérie depuis 56 ans et s’était engagé à renforcer sa présence dans la région en mettant en avant ses capacités d’innovation dans les secteurs du pétrole et du gaz, de la production et de la gestion de l’énergie. A travers différentes initiatives telles que l’accord conclu en 2017 avec le Centre de Développement et des Technologies Avancées (CDTA), Siemens avait voulu jouer également un rôle majeur dans les domaines de la digitalisation et développe des applications logicielles spécifiques pour les différents secteurs.

Cependant, ces dernières années, Siemens décroche de moins en moins de projets en Algérie en raison de la faiblesse importante des investissements publics et de l’instabilité du pouvoir algérien. Elle est loin l’époque où Siemens s’occupait de la réalisation de  la centrale électrique de Berrouaghia ( 480 mégawatts), un projet de deux cent soixante millions d’euros livrée en 2006, ou la centrale électrique de Hadjarta Ennous (mille deux cent mégawatts), dans la wilaya de Tipaza, la réalisation de la première ligne du métro
reliant La Grande Poste à Hai El Badr, en consortium avec VINCI et CAF ou toute la signalisation du réseau férroviaire algérien via le partenariat ESTEL avec la SNTF.

Entre 2004 et 2005, Siemens réalisait un chiffre d’affaires allant jusqu’à 300 millions d’euros en Algérie. Ce chiffre d’affaires s’est effondré jusqu’à  60 million d’euros à partir de 2017. Fin juin 2019, le directeur exécutif de Siemens en Afrique du Nord, Farouk Benabdoun, avait reconnu publiquement dans une déclaration à la presse algérienne que la conjoncture politique actuelle n’est pas sans retombées sur son groupe.

« L’instabilité politique a impacté négativement nos investissements. Nous étions en pourparlers avec plusieurs investisseurs et opérateurs autour de nouveaux projets, mais ces derniers ont préféré ne pas s’avancer pour le moment. Les investisseurs sont en attente et nous également. En termes de perspectives, rien n’est clair, car, pour le moment, il n’y a pas de visibilité ni politique ni économique », avait-il déploré en confiant que Siemens appréhende une baisse du chiffre d’affaires du groupe à partir de 2020.

En 2021, le groupe allemand veut revoir totalement sa présence en Algérie et n’écarte pas la possibilité de quitter le pays en attendant une hypothétique amélioration de la situation politique et économique.

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11 تعليقات

  1. Ça sent la harga à grande échelle !
    Les zotoritis vont décider de remplacer tous ces vauriens par nos amis qataris et émiratis, qui eux maîtrisent la science et tout le reste bien sûr.
    Nous nous dirigeons tout droit vers une économie à la nord coréenne.
    Plus aucune crédibilité à l’intérieur comme à l’extérieur, mais c’est la faute de lyed el kharijia.

  2. @Halim

    Préparez-vous à aller investir à Mostaganem dans une clinique de « Rokkia » pour soigner les dégâts que vous causez à l’Algérie toute entière. L’orgueil mal placé, conduit au précipice, précipice que votre ancien mentor, feu Kaïd Ahmed, avait énoncée en son temps, sans doute, suite à un de ses rêves prémonitoires : « Avant, on était au bord du précipice, maintenant on s’apprête à faire un pas en avant » !
    Et le comble, vous paraissez fiers de vous !

  3. Le régime reconnaît ue l’Algérie est un pays « dangereux » depuis qu’il a déclaré que l’Algérie abrite 2 organisations terroristes… les multinationales vont prendre le régime au mot et elles le prétexte pour quitter l’Algérie gérée par une mafia de généraux assassins et un DRS terroriste!

  4. Il n’y a qu’un abrutis comme l’auteur de cet article et la horde de goumiers qui le soutiennent pour sortir de telles conneries. Si les multinationales prédatrices doivent quitter tous les pays soi-disant instables, il n’auraient plus de boulots et ne ferai plus affaires.
    Tu nous a déjà annoncer, non sans une pointe de jouissement, que la prestigieuse BNP Parisbas (qui fait des affaires avec les mollahs d’Iran) allait quitter l’Algérie! Tu peux te gratter, ces entreprises n’ont qu’à faire des droits de l’hommes et des principes, elle ne veulent que se faire du fric. Basta.

  5. dz man27 mai 2021 At 8 h 00 min
    je me souviens quand j’avais 19 ans (il y a prescription intellectuelle) je voulais adherer au parti FLN (il n y avait qu’un seul à l’époque (sachant que j’étais dans un autre parti interdit) le mouhafedh m’a reçu en grande pompe il m a dit « pour l’instant on a pas imprimés : la fiche de renseignements qu’on doit remplir)
    je ne te connais pas et sans doute je ne t’ai jamais vu
    MAIS FRANCHEMENT j’imagine ta sale gueule d’arabo baathiste cachiriste cupide inculte et j’en passe (par respect à toutes les mères du monde je laisse ta mère en pais)