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samedi, mai 18, 2024

Confidentiel. Comment les militaires ont récompensé un Procureur à l’origine de l’incarcération de plusieurs militants du Hirak

Depuis hier lundi 18 janvier, tous les projecteurs sont braqués sur le tribunal de Mostaganem à l’ouest du pays où des magistrats ont condamné sévèrement la militante pacifique Dalila Touat à une peine  de 18 mois de prison ferme pour de simples publications sur Facebook. Or, ce n’est pas la première fois que les magistrats de la wilaya de Mostaganem se démarquent par leur répression particulièrement arbitraire dirigée à l’encontre des activistes et militants du Hirak pacifique. A Mostaganem, des magistrats véreux ont été généreusement récompensés pour avoir accepté de faire « le sale boulot » contre les manifestants hostiles au régime algérien. 

Ce fut le cas de l’ex-Procureur général de la Cour de justice de Mostaganem, Ben M’hidi Lenouar. Ce dernier avait pris ses fonctions à Mostaganem le 23 août 2019. Il est resté le Procureur le plus puissant et influent de toute cette wilaya de l’ouest du pays jusqu’au 7 août 2020 à la Cour de justice de Mila à l’est du pays. Pendant toute cette période, Ben M’hidi Lenouar va jouer un rôle incontournable dans la répression systématique des manifestants du Hirak. Il sera le principal artisan de toutes les poursuites judiciaires enclenchées à l’encontre des activistes du Hirak à l’image de l’ex-détenu d’opinion  Brahim Daouadji  qui a retrouvé sa liberté fin janvier 2020 après avoir passé plus de trois mois en prison.

Le Procureur Ben M’hidi Lenouar était à l’origine de l’acharnement judiciaire contre Brahim Daouadji lequel avait observé plusieurs semaines de grève de la faim pour dénoncer son arrestation par les services de sécurité. Il avait été admis le 8 novembre 2019 aux urgences de l’hôpital de Mostaganem dans un état préoccupant. Il n’avait mis fin à sa grève de la faim qu’après la sollicitation de sa famille et de ses amis. Arrêté avec son fils de 3 ans, le 12 octobre 2019, Brahim était connu pour ses positions politiques hostiles au pouvoir et à la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre dernier. Et le Procureur Ben M’hidi Lenouar a actionné la machine judiciaire pour broyer ce militant et faire de lui le symbole de la peur qu’il avait voulu infliger à la population locale.

Nous retrouvons ce Procureur dans le dossier sinistre d’un autre détenu d’opinion à Mostaganem. Il s’agit d’Oussama Tifour qui avait été arrêté le 12 octobre 2019 lors d’un sit-in de protestation contre le venue du ministre de le jeunesses et sport, Raouf Salim Bernaoui dans le ville de Mostaghanem.  Le Procureur général Ben M’hidi Lenaour s’était bel et bien imposé comme l’épouvantail qui terrifiait les activistes pacifiques du mouvement populaire algérien.

Cette efficacité dans la répression lui avait valu toutes les faveurs du régime algérien qui récompensait généreusement ses fidèles « chiens de garde ». Preuve en est,  fin juillet 2019, Le Procureur Général Ben M’hidi Lenouar cherche désespérément des interventions pour obtenir à sa famille des visas Schengen de longue durée qui leur permettront de voyager en Espagne et en France afin de retrouver le confort de cet Occident diabolisé pourtant à longueur de journée par la « badissia novembaria », le courant conservateur pilier du régime militaire algérien et du clan Gaid Salah lors de la chute du régime Bouteflika le 2 avril 2019.

Pour obtenir ces précieux visas Schengen dans ce contexte houleux, le Procureur Général Ben M’hidi Lenouar sera épaulé… par un haut responsable du ministère de la Défense Nationale ! En effet, c’est le colonel Kara, le directeur Europe à la Direction des relations extérieures et de la coopération (DREC), une importante direction sécuritaire et militaire rattaché à l’Etat-Major de l’ANP, qui va intervenir en personne pour obtenir les visas aux membres de la famille du Procureur Général et bourreau des militants du Hirak. Grâce à cette intervention auprès de l’ambassade de France, le Procureur Général Ben M’hidi Lenouar va obtenir plusieurs visas Schengen de longue durée au profit de tous les membres de sa famille.

Il s’agit plus exactement de Houacin Taous épouse Ben M’hidi, titulaire du passeport numéro 167246827, Ben M’hidi Ithar Malak, titulaire du passeport numéro 166903155, Ben M’hidi Meriem, titulaire du passeport numéro 166828835 ainsi que de Ben M’hidi Mohamed, titulaire du passeport 166850282. En clair, l’actuel Procureur général près de la Cour de justice de Mila a pu obtenir des visas Schengen de longue durée à toute sa petite famille, épouses et enfants, grâce à ses interventions auprès du ministère de la Défense nationale fin juillet 2019. « La justice du téléphone » est bel et bien un métier confortable en Algérie qui procure aux magistrats les plus serviles de secrets privilèges luxueux.

 

 

 

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