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lundi, mai 6, 2024

Britannicus, lève-toi !

Paris 1669, on connaît tous la célèbre pièce de théâtre en V actes de Racine et je vous promets que beaucoup se reconnaîtront. Présentation oblige, la grande tragédie incarnée par Néron, nous fait revivre une période romaine comme toile de fond historique, digne d’intérêt.

L’intrigue politique est très présente et pleine de rebondissement, ou le droit de la loi affronte le droit du sang, avec des vicissitudes au fait de ce tout puissant tyran, dans un conflit psychologique permanent sur la passion du pouvoir !

Alger 2019, même contexte, autre époque, malgré le contexte politique instable, et le mode de gouvernance non démocratique et illégal, les foules sont venues nombreuses voir la pièce de l’année. Ils se lèchent déjà les babines devant tant de folklores. Une vraie excitation les anime, c’est presque indécent comme il y’a 350 ans.

Certes, la tendance est au tragique, il semblerait que le dilemme cornélien est passé de mode, et c’est fou comme l’Histoire se répète.

La monarchie absolue ayant usé de moyens diaboliques mérite d’être présentée sous les vivats du public venu apprécier la belle levée de rideau, avant de plonger complètement, la tête la première dans ce monde ou le réel dépasse la fiction.

Le protagoniste qu’on soit bien d’accord est Lucius, devenu Néron fils adoptif de Claude, juste pour dire que derrière chaque engeance une origine, un passé et une enfance, ou pour les plus avisés une genèse pour faire un peu pédant.

Britannicus, fils de Messaline première épouse de Claude n’est que sa victime et son demi-frère par alliance, qu’il soit dit en passant, on prend sa respiration ! il est le fils et héritier légitime de l’empereur Claude, ce dernier empoisonné par Agrippine sa deuxième épouse et mère de Néron, celle-ci connaîtra une fin funeste de la main de son fils incestueux, meurtrier bien qu’elle ait tout fait pour qu’il accède au trône, et voilà qu’il se prend déjà pour un petit dieu terrestre.

De cette avant-première, et en pleine répétition générale, Jean adepte de la politique spectacle fait irruption sur scène, furieux qu’on ait oublié les passages sur l’accusation portée par Néron aux juifs et aux chrétiens, d’avoir provoqué l’incendie de Rome en juillet 64, dont il est lui-même responsable avant de lancer de véritables expéditions punitives contre eux.

La révolte était tellement enflammée, que le Sénat le déclare ennemi public, il se donna la mort en lâchant « Quel grand artiste meurt avec moi » ce qui fut ses dernières paroles !

Tombée de rideau et Fin.

Par Mohamed Ghemmour

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