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vendredi, mai 17, 2024

Bloqué et rejeté par l’Algérie, Total part au Mozambique et va lui rapporter 50 milliards de dollars de revenus

Après avoir été bloquée dans plusieurs projets stratégiques en Algérie, Total s’implante ailleurs en Afrique pour développer des projets juteux qui vont profiter à de nouveaux concurrents de l’Algérie sur le marché mondial. Preuve en est, privé de son grand projet pétrochimique à Arzew qui devait démarrer depuis 2018, Total est parti investir au Mozambique pour financer et réaliser l’une des grandes usines de GNL au monde. 

En effet, Total est derrière la première usine de GNL à terre du Mozambique qui va créer  des dizaines de milliers d’emplois – et contribuerait à une croissance économique durable et à long terme, a assuré à ce sujet  NJ Ayuk, Président de la Chambre africaine de l’énergie.

« Lorsque Anadarko Petroleum Corp. a confirmé l’année dernière qu’elle construirait une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) de 20 milliards de dollars au Mozambique, c’était une nouvelle majeure. La première usine de GNL à terre du Mozambique créerait des dizaines de milliers d’emplois – et contribuerait à une croissance économique durable et à long terme qui aurait un impact sur des millions de personnes », nous apprend cette source.

Deux autres projets de GNL ont été annoncés depuis lors : le projet Coral FLNG de 4,7 milliards de dollars par ENI et ExxonMobil, et le projet Rovuma LNG de 30 milliards de dollars par ExxonMobil, ENI et la China National Petroleum Corporation. Alors que ces deux ont été reportés par la pandémie COVID-19, le projet initial de Mozambique LNG a progressé.

La major pétrolière française Total a acquis le projet et finalisé son financement en juillet 2020, même face aux récentes attaques terroristes dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, où l’usine de GNL de Total sera construite.

Il s’agit de l’un des projets les plus stratégiques en Afrique car il permettra de transformer le Mozambique en un nouveau géant de l’énergie et l’un des futurs gros exportateurs de GNL dans le monde. Une très mauvaise nouvelle pour l’Algérie qui souffre d’ores et déjà de la concurrence ardue du Qatar et du Nigeria dans ce segment.

 

Pour comprendre la dimension stratégique de ce méga-projet au Mozambique, il faut se référer à la dernière note de l’UK Export Finance (UKEF) qui est l’une des huit agences de crédit à l’exportation à financer le projet de GNL de Total au Mozambique, lequel comprend la construction d’une usine de liquéfaction à deux trains d’une capacité de 12,9 millions de tonnes par an.

L’engagement de 1 milliard de dollars de l’UKEF comprend l’octroi de 300 millions de dollars de prêts à des entreprises britanniques travaillant sur le projet gazier et la garantie de prêts de banques commerciales d’une valeur maximale de 850 millions de dollars. Le sous-secrétaire parlementaire britannique du ministère du Commerce international, Graham Stuart, a souligné que le projet GNL de Total pourrait être transformationnel pour le Mozambique et créer 2 000 emplois au Royaume-Uni également.

Total estime que son usine générera environ 50 milliards de dollars de revenus pour le gouvernement du Mozambique au cours de ses 25 premières années d’exploitation. Ces revenus peuvent être dirigés vers des infrastructures, des programmes éducatifs et des programmes de diversification économique indispensables. Prenons l’investissement étranger direct au Mozambique : l’investissement total de 25 milliards de dollars EU dans l’usine de GNL représente plus du double du PIB actuel du Mozambique.

Non seulement cela créera des dizaines de milliers d’emplois locaux, mais il offrira également des opportunités de formation aux populations locales. Des entreprises autochtones seront engagées pour fournir des biens et des services.

Ce modèle se poursuivra une fois que l’usine sera opérationnelle. Les sections locales peuvent se former et occuper un large éventail de postes, y compris des rôles professionnels et de leadership. Au fil du temps, des experts en la matière qui peuvent partager leurs connaissances au Mozambique et avec d’autres entreprises africaines seront cultivés. Et l’usine se tournera vers les entreprises locales pour fournir des produits et des services.

Selon NJ Ayuk, Président de la Chambre africaine de l’énergie, le GNL peut propulser le Mozambique.  En plus de ces opportunités économiques de grande envergure, le GNL produit à l’usine fournira une énergie abordable pour le Mozambique. Aujourd’hui, dans ce pays africain,  29% seulement de la population a accès à l’électricité. Les soins médicaux sont entravés. L’éducation est impactée. Et la croissance économique durable est une montée difficile.

Le gouvernement du Mozambique a réussi ses négociations pour qu’une partie de la production de GNL soit détournée vers le marché intérieur, ce qui signifie qu’il peut être utilisé pour la production d’électricité. Depuis lors, le gouvernement a obtenu un financement pour une centrale électrique au gaz de 400 MW et une ligne de transport vers Maputo, la capitale du pays, ce qui améliorera considérablement la fiabilité de l’électricité.

Soit dit en passant, lorsque le gouvernement mozambicain s’est assuré qu’une partie de la production de GNL de l’usine serait disponible pour un usage domestique, il a également jeté les bases de la monétisation et de la diversification économique. Au Mozambique, le GNL sera disponible pour servir de matière première aux usines d’engrais et de pétrochimie. Il peut être exporté par pipeline vers les entreprises voisines. Et cela, à son tour, peut aider le Mozambique à construire encore plus d’infrastructures et contribuer à une prospérité encore plus généralisée.

On le voit bien, les investissements de Total au Mozambique vont changer radicalement le visage de ce pays et lui apporter énormément de bienfaits. Malheureusement, l’Algérie a raté cette opportunité en bloquant les projets d’un géant mondial pour des considérations politiques liées à l’agenda du régime en place.

Pour rappel, Sonatrach devait réaliser un projet pétrochimique “de taille mondiale” pour la production du polypropylène en partenariat avec TOTAL d’un montant d’investissement de 1,4 milliards US$. En janvier 2019, une convention entre Sonatrach et le groupe français Total a été signée jeudi à Oran pour la création d’une joint-venture permettant la réalisation d’un complexe de polypropylène à Arzew (Est d’Oran).

Ce projet pétrochimique comprend une usine de déshydrogénation de propane (PDH) et une unité de production de polypropylène (PP) d’une capacité de 550.000 tonnes par an. Le projet représente un investissement d’environ 1,4 milliard USD pour les deux partenaires. Le 7 octobre 2018 à Total et Sonatrach avaient signé à Alger un pacte d’actionnaires de la société commune, Sonatrach Total Entreprise Polymère (STEP détenue à 51 % par Sonatrach et à 49 % par Total).

La STEP devait se charger également de commercialiser le produit. Pour ce qui est du financement, 30% seront constitués de fonds propres, tandis que la BNA assurera 70% par emprunts bancaires. Il s’agit du premier complexe de production de polypropylène en Algérie qui sera réalisée dans un délai de 36 mois. Il couvrira les besoins du pays en la matière actuellement importée. Le projet est donc ambitieux, très ambitieux et il devait enfin relancer l’industrie pétrochimique moribonde depuis de longues années en Algérie. Malheureusement, jusqu’à ce jour, à savoir mercredi 15 juillet 2020, rien, absolument rien n’a été encore lancé. Pourquoi ? Des dissensions ont éclaté entre Sonatrach et Total. Les Algériens ne veulent plus garantir aux français un prix préférentiel pour la cession du gaz naturel, matière première incontournable, pour fabriquer du polypropylène. Face à ce revirement, Total a révisé sa position en menaçant de se retirer de ce gros projet. D’autres sources donnent une toute autre version pour expliquer les blocages de ce projet. Qui dit vrai, qui ment ? Peu importe. Le résultat est une totale déception et plus personne ne prend au sérieux la Sonatrach ou l’Algérie dans ses aventures industrielles.

L’Algérie sera ainsi privée d’une usine qui devait produire 500.000 tonnes sur la période 2018-2023 avec une facture estimée à plus de 650 millions USD et quelque 300 postes créés. Un gâchis.

 

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1 تعليق

  1. Et encore, et encore les algériens n’ont pas encore qu’on est dirigé par des imbéciles qui s’en foutent du pays et du peuple.L’essentiel pour eux que leurs salaires rentrent dans leurs poches et ceux de leurs enfants est c’est tout .Si les gens travaillent ou pas où il mangent pas ils s’en foutent totalement. Ces gens quand ils ont rempli leurs ventres ils appellent la télé et ils rotent comme des chameaux devant quelques journalistes serviteurs ,et l’affaire est conclue.