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jeudi, mai 9, 2024

Attention, après l’huile, l’Algérie risque de subir la crise du sucre

Après la crise de l’huile de table, l’Algérie risque de subir de plein fouet dans les jours, voire semaines à venir, une autre crise concernant cette fois-ci… le sucre. Algérie Part a pu confirmer auprès de plusieurs sources concordantes que le sucre commence à se faire rare sur le marché national notamment lorsque les transformateurs et producteurs de gâteaux ou de divers produits alimentaires ont besoin d’importantes quantités de sucre pour les besoins de leurs unités de production. Le prix de gros ont subi d’ores et déjà des augmentations et les transformateurs algériens paient depuis quelques jours près de 75 DA le KG contre 68 DA, le prix pratiqué auparavant par les principaux producteurs algériens de sucre. 

Il faut savoir qu’en Algérie,  80% de la production est assurée par le groupe CEVITAL avec un potentiel de production d’un million de tonnes/an dont une partie est exportée
vers l’étranger. Le deuxième important opérateur en Algérie est le groupe BERRAHAL situé à Oran.  Le besoin du marché national est estimé à 2,5 millions de tonnes/an.

L’Algérie figure parmi les dix premiers pays importateurs mondiaux de sucre et la consommation annuelle moyenne : 30kg/an/hab soit trois fois la norme recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé. C’est dire que le sucre est un important aliment de base en Algérie. C’est pour cette raison qu’il fait partie des principaux produits subventionnés par l’Etat algérien. Ceci dit, ce produit risque de connaître comme l’huile de table une crise de pénurie et des augmentations de vertigineuses de prix en raison de l’envolée des prix sur les marchés mondiaux.

Ce dimanche 18 avril, les cours mondiaux du sucre ont augmenté de plus de 5,42 %. En une semaine, ces cours mondiaux ont augmenté de plus de 33 %. Depuis un mois, les prix du sucre sur le marché mondial ont augmenté de plus de 35 %. Et entre avril 2020 et avril 2021, les cours mondiaux du sucre ont subi une augmentation de presque 39 %.

Ces augmentations vertigineuses ont aggravé les tensions mondiales autour du sucre. Selon plusieurs analystes spécialistes du marché mondial de l’agroalimentaire, le cours mondial du sucre a continué, et même accéléré en février le mouvement de hausse constaté depuis plus de 6 mois, atteignant un plus haut depuis 4 ans le 22 février dernier. Ces hausses s’expliquent par la trop grande dépendance actuelle au marché indien, en attendant le démarrage de la prochaine campagne brésilienne.

Le fret maritime, en très forte hausse, joue également sa part dans le climat de tension actuel. « Le monde traverse une période de pénurie de conteneurs, mal positionnés après une année de flux chaotiques, qui se traduit par d’importantes difficultés pour l’Inde d’accélérer son programme d’export de sucre raffiné, alors que dans le même temps l’Europe est quasiment absente du marché export, suite à la campagne catastrophique 2020. Cette restriction de l’offre indienne pousse la prime Blanc Roux au-dessus de 100$, faisant le bonheur des raffineurs du proche et moyen Orient », expliquent à ce propos de nombreux spécialistes du marché mondial du sucre.

Ces prix risquent de connaitre une hausse permanente à cause des pluies au Brésil en janvier et février, en dessous de leurs niveaux historiques, qui pourraient se traduire par un démarrage retardé de la production au Centre Sud, alors que le marché est d’ores et déjà fortement demandeur de sucre brésilien.

L’Algérie, l’un des plus importants consommateurs de sucre dans le monde, subit ainsi de plein fouet ces bouleversements du marché mondial du sucre. De l’avis commun de plusieurs observateurs avertis du marché algérien, des tensions vont éclater prochainement car il sera très compliqué de vendre encore du sucre à un prix plafonné pour les consommateurs algériens.

Aujourd’hui, CEVITAL facture d’ores et déjà le prix de gros d’un KG de sucre à 75 Da. Cela signifie que les grossistes ne pourront pas le vendre à moins de 80 DA pour le sucre en vrac dans des sacs de 25 KG. Comme pour l’huile de table, les prix du sucre sont plafonnés depuis les tristes émeutes de janvier 2011. Les prix du kilogramme de sucre blanc vendu en vrac et préemballé sont fixés respectivement à 90 da et 95 da selon un décret exécutif paru au journal numéro 15 de mars 2011.

Comme pour l’huile de table, il s’agit d’un décret exécutif fixant le plafonnement les prix et les marges bénéficiaires de sucre et les huiles alimentaires à la production, à l’importation et à le distribution, aux commerces de gros et de détail.

L’article 12 de ce décret stipule clairement « qu’une compensation est allouée sur le budget de l’Etat aux opérateurs pour la prise en charge de la hausse des prix du sucre et de l’huile brut de soja en vue de garantir le maintien des prix plafonds ». L’Etat algérien est censé ainsi prendre en charge la différence entre le prix moyen pondéré à l’importation du sucre roux en stock et les prix de ces matières premières dont les prix des produits finis commercialisés n’ont pas dépassé les prix plafonnés. C’est le ministre du Commerce qui gère la dotation budgétaire correspondant aux montants des compensations à allouer au profit des fabricants du sucre comme CEVITAL.

Mais comme dans le cas de l’huile de table, l’Etat algérien risque de ne pas pouvoir honorer tous ses engagements car la chute de la valeur du dinar algérien face au dollar américain et la forte hausse des prix de la matière première exigeront le déblocage de sommes faramineuses afin de couvrir la demande nationale en sucre. En plus, le circuit commercial sera fortement perturbé par la résistance farouche des grossistes à la facturation obligatoire pour pouvoir commercialiser le sucre auprès des commerçants détaillants.

Pour toute facture, les commerçants algériens doivent s’acquitter d’un droit de timbre  à 1% et d’uneTaxe sur l’activité professionnelle (TAP) de 2 % ainsi que d’un impôt sur les bénéfices des sociétés (IBIS)  de 26 %. A ce rythme-là, il n’est pas du tout possible de continuer à maintenir les prix plafonnés du sucre car, comme dans le cas de l’huile de table, les commerçants grossistes seront contraints de vendre à perte.

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13 تعليقات

  1. Attention d’après Semmar bientôt la crise de l’air respiré!
    Et bientôt un Tsunami et une tempête de neige suivi d’une chute de météorites…
    Chaque jour que Dieu fait, Semmar fait des incantations pour que toutes les catastrophes possibles s’abattent sur l’Algérie…Même Chaytane n’a pas une telle rage….
    Grâce à Semmar j’aime le régime algérien…Parce qu’il est pire qu eux à tous les niveaux

  2. @Dey Hussein
    Semmar ne se trompe pas sur la gravité de la situation économique algérienne. Vous constatez comme tout le monde qu’il y a une crise de l’huile et du lait, les pommes de terre promises à 40 DA sont vendues entre 70 et 85 DA le kg. La tomate est entre 140 et 180 DA, les autres légumes sont tout aussi chers. Le poulet est à 380 DA le kg, la viande à 1500 DA le kg. Le pouvoir d’achat des Algériens a été laminé et ce n’est que le début. L’économie basée sur la rente arrive à son terme car l’Algérie est prise en étau entre la baisse de production et l’augmentation de la demande interne. Et malheureusement, le pouvoir n’arrive pas à comprendre que la diversification de l’économie passe par une plus grande liberté économique des opérateurs, la fin des entraves bureaucratiques, le passage à un taux de change unique … de vraies réformes quoi … on y arrivera, lorsqu’il faudra frapper à la porte du FMI dans quelques mois.

  3. Economie l’Algérie traverse une periode difficile. C’est ce qu’il ressort des chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), algerien

    La crise sanitaire a aggrave la baisse d’activité d’une grande partie des secteurs de l’économie algérienne a la fin du trimestre. Parmi les secteurs les plus touches, on peut citer celui des hydrocarbures (croissance négative ou les services marchands (transports, commerce, restauration…).

    les caisses seront rapidement vides. Or les réserves de change sont vitales pour un pays dont la monnaie n’est pas convertible et dont l’acces au marche international des capitaux est limité ou inexistant. C’est donc un véritable mur qui se dresse au gouvernement, l’économie est en totale décompensation Une corruption generalisee est empeche tout developpement
    Quant aux grandes sociétes privees, elles sont peu autonomes, le plus souvent liées à l’appareil politique et à l’armee avec qui elles entretiennent des relations parfois douteuses.le système est gangrene de l’intérieur………A cette vitesse,Le gouvernement n’a d’autre choix que d’élargir l’assiette fiscale, de recourir à l’endettement public et de negocier des prets. Avec le reste des réserves de change, cela devrait lui permettre de tenir jusqu’en 2021.et nous sommes

    Mais après………….bcp de societes etrangeres ( la dispora) ne sont pas encouger a s investir en algerie vu l etat de corruption

    2021 on fait la chaine pour le sucre et l huile. voir le prix de la viande et les pommes de terre

    un jour le soleil sera brillant et beau pour algerie je garde l espoir

  4. @zakaria75
    La crise est mondiale c’est un élément de l’équation, mais ce n’est pas tout. Rien ne vous empêche de prendre conscience que l’Algérie accuse un retard économique abyssal. Les revenus pétroliers et gaziers s’effondrent. Il faut donc mettre l’accélérateur sur la diversification économique si on veut éviter de plonger dans une crise à la vénézuélienne. Le temps compte. Il faut des gens compétents et légitimes au pouvoir, pour insuffler les réformes qui s’imposent : libérer les initiatives, abattre les entraves bureaucratiques, passer du tout état à l’état qui régule, régler le problème du double marché des changes, réformer le système bancaire, etc …

  5. Il y’a un fait têtu, visible comme le nez au milieu de la figure, c’est la politique économique de la prédation imposée volontairement à beaucoup de pays par leurs dirigeants corrompus, valets au service du capitalisme mondial !
    On a pas attendu les crises diverses et variées pour dépecer les pays. C’est très commode de se dédouaner à la Ponce Pilate, pour espérer rempiler encore !

  6. @Reda@. la mouchekila est la corruption généralisée , la Tchipa , la hogra
    Hier, « ils ont arrêté » tout une brigade de douaniers de Tébessa …
    Les mecs ont saisi 3,2 millions d’euros hors de leurs juridictions et n’ont déclarés que 200 mille…
    Douaniers corrompus en algérien c’est un pléonasme …

    Toute nos administrations sont corrompus alors que « certains manipulateurs » nous font croire qu’il faut juste changer « de pouvoir  » alors que la base est pourrie…
    Mettez keddour à la place de mohand ne réglera pas la situation