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mardi, mai 7, 2024

Anarchie et passe-droit à l’aéroport d’Orly (Paris) : Un haut responsable d’Air Algérie nous écrit et nous lui répondons

A la suite de la parution de notre article intitulé : « Scandale à Orly (Paris) : des hauts responsables d’Air Algérie ont pris les places des simples mortels voyageurs », Nabil Doumi, un ancien haut responsable à direction générale d’Air Algérie, nous a fait parvenir cette mise au point à laquelle nous avons répondu volontiers. Nous invitons nos lecteurs et lectrices à lire cette mise au point de monsieur Nabil Doumi et notre réponse à ses affirmations.  

 

« A Monsieur le Directeur de la Publication d’Algérie part.

 

Monsieur le Directeur,

 

En parcourant votre édition électronique du vendredi 11 septembre, j’ai été stupéfait par le contenu d’un article, totalement infondé, où je suis cité nommément et qui s’appuie sur des informations erronées ou incomplètes. C’est ainsi que vous affirmez que ma qualité de « cacique » (?) de la compagnie Air Algérie m’aurait permis d’embarquer sur le vol AH1005 du 11 septembre sans respect des procédures mises en place par les autorités concernées.

 

Considérant la gravité de telles allégations et en vertu du droit de réponse prévu par les lois, j’espère que l’éthique et les valeurs morales que vous défendez à longueur de tribunes et déclarations, vous inciteront à publier dans votre toute prochaine édition la présente mise au point que je destine avant tout à vos informateurs malhonnêtes, est faîte à titre personnel et n’engage en rien mon employeur, la compagnie Air Algérie.

 

Je voudrai donc vous apporter les précisions et clarifications suivantes:

 

§ A ma connaissance, l’ambassade d’Algérie à Paris n’est pas la seule institution diplomatique ou consulaire qui a eu à traiter ou gérer ces listes de rapatriement. Tous les autres postes consulaires algériens de France, entre autres, ont également participé à l’organisation de ces opérations de rapatriement. Pour ma part, j’ai eu à m’inscrire auprès du Consulat Général d’Algérie à Marseille le 20 juillet 2020 en fournissant les justificatifs exigés.

 

§ Dès que la programmation du vol en question a été annoncée, j’ai procédé à la revalidation de mon billet retour auprès des structures concernées de la compagnie et ce, en date du 03/09. Il n’y a eu donc ni passe droit, ni spoliation de quiconque. Et j’ajouterai que ni M.Houaoui, notre Représentant Général, ni les services de l’Ambassade n’ont eu à m’accorder une quelconque faveur au détriment d’un autre concitoyen éligible au rapatriement.

 

Enfin, je voudrai quand même souligner que les quelques noms que vous avez cités ne représentent rien par rapport aux plus de 31 000 algériens rapatriés par la compagnie nationale sur instruction des pouvoirs publics.

 

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

 

Nabil Doumi »

Notre réponse : 

Monsieur Nabil Doumi nie catégoriquement avoir bénéficié d’une quelque faveur ou avantage pour pouvoir profiter de cette opération de rapatriement destinée préalablement aux ressortissants algériens bloqués pendant de longs mois en France. Des citoyens qui ne sont pas résidents en France, mais de simples voyageurs infortunés retenus à l’étranger à cause de la fermeture brutale et inattendue des frontières algériennes et françaises en raison de la menace sanitaire de la pandémie de la COVID-19. Nabil Doumi et les autres dirigeants d’Air Algérie ayant été rapatriés à bord de ce vol de la compagnie nationale aérienne font-ils réellement partie de cette catégorie de la population algérienne abandonnée depuis des moins en France ? Pas si sûr.

D’autre part, pourquoi Air Algérie peine à nous expliquer toujours le pourquoi du comment du calvaire de plusieurs centaines de voyageurs qui se sont bousculés ce jour-là, à savoir le 11 septembre dernier, devant les portes de l’aéroport parisien d’Orly sans trouver la moindre oreille attentive à leurs doléances ?

Plusieurs de ces voyageurs ont été inscrits sur les listes établies par les services consulaires de l’ambassade d’Algérie en France. Des listes qui se sont avérées d’aucune utilité pour l’ensemble des inscrits puisqu’Air Algérie a embarqué de nombreux passagers qui n’ont pas été avisés préalablement par les services consulaires. Nous avons recueilli de nombreux témoignages de passagers malheureux et livrés à leur triste sort qui attestent de la véracité de nos informations.

Monsieur Nabil Doumi n’a-t-il pas remarqué ce jour-là à Orly que certains individus ont dû payer 1 000 euros pour avoir une place à bord de ce vol de rapatriement ? Oui, 1000 euros pour revenir dans son propre pays après avoir été bloqué à l’étranger depuis le mois de mars dernier. En tant qu’ancien haut responsable de la compagnie Air Algérie, peut-il nous expliquer comment peut-on programmer le rapatriement de milliers de voyageurs et ne prévoir qu’un Airbus A330 ?

Nous précisions que ce jour-là, à savoir le 11 septembre dernier, de nombreuses personnes ont été  appelées par les services consulaires algériens à Paris pour se rendre à l’aéroport d’Orly. Malheureusement, elles n’ont jamais pu embarquer. Pourquoi ? Parce que leurs places ont été tout bonnement détournées et offertes à de nombreuses connaissances des hauts responsables d’Air Algérie. Les conséquences sont désastreuses car des malades, des personnes âgées ont été oubliées et éjectées à la dernière minute. Ces personnes, des compatriotes algériens, devront encore supporter un important coût financier car elles se trouvent encore bloquées à l’étranger dans un pays où elles ne disposent d’aucune ressource en devises pour pouvoir y vivre.

Alors, de grâce monsieur Doumi, ne dites pas que nos « informations sont malhonnêtes ». C’est bel et bien la direction générale d’Air Algérie qui a fait preuve d’une énorme « malhonnêteté » en « volant » les sièges de pauvres et innocents voyageurs afin de les attribuer aux « copains et copines ».

 

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