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vendredi, avril 26, 2024

Amira Bouraoui raconte sa « séquestration » par les autorités tunisiennes

La militante et journaliste franco-algérienne Amira Bouraoui, au coeur de tensions entre Paris et Alger, a assuré que son départ pour la France via la Tunisie n’est pas « un exil » et qu’elle sera « de retour très vite ».

« Ce n’est pas un exil, je suis chez moi ici tout comme je le suis en Algérie », a écrit sur Facebook la journaliste, qui faisait l’objet d’une interdiction de quitter l’Algérie et qui avait été arrêtée en Tunisie avant d’être libérée sur décision judiciaire lui permettant de s’envoler pour la France lundi.

« Je serai de retour très vite » en Algérie, a ajouté Mme Bouraoui.

L’Algérie, qui entretient des relations complexes et parfois tendues avec la France, a décidé mercredi de rappeler son ambassadeur en France « pour consultations », parlant d’une « exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne ».

Arrivée en Tunisie vendredi, Amira Bouraoui avait été interpellée alors qu’elle cherchait à embarquer avec son passeport français sur un vol pour la France. La justice tunisienne avait ensuite décidé sa remise en liberté, en ajournant son dossier au 23 février, selon son avocat. Mais malgré cela, elle avait été emmenée par la police des frontières et risquait d’être expulsée vers Alger, avant d’avoir pu finalement sortir et quitter la Tunisie.

Mme Bouraoui évoque cet épisode avec la police aux frontières en parlant d’une « séquestration ».

« Je remercie tous ceux qui ont fait en sorte que je ne me retrouve pas une autre fois derrière les barreaux », écrit-elle également, citant les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), les journalistes, les personnels consulaires de l’ambassade de France en Tunisie.

Sollicité, le ministère français des Affaires étrangères n’avait pas répondu aux questions de l’AFP sur la situation de Mme Bouraoui.

Cette médecin de formation de 46 ans avait été emprisonnée en Algérie courant 2020 pour plusieurs chefs d’inculpation. Elle a été libérée en juillet 2020. Elle est sous le coup d’une condamnation à deux ans de prison ferme pour « offense » à l’islam pour des propos tenus sur sa page Facebook.

Selon le site du média algérien Radio M où elle animait depuis septembre une émission politique, elle est « connue depuis son engagement dans le mouvement « Barakat » en 2014 qui a mené une campagne contre le quatrième mandat du président défunt, Abdelaziz Bouteflika, et elle a tenté plusieurs fois de quitter le territoire national ces derniers mois pour rendre visite à son fils établi en France ».

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