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lundi, mai 13, 2024

Amira Bouraoui chez les gendarmes, Fodil Boumala devant les juges, Ghediri toujours en prison : l’Algérie post-Bouteflika, une dictature encore plus sinistre

Ce qui est en train de se passer depuis le début de cette journée mercredi 17 juin est parfaite démonstration que l’Algérie post-Bouteflika est encore une dictature beaucoup plus sinistre. Tout a commencé par la présentation de l’intellectuel et journaliste Fodil Boumala devant le tribunal de Dar El-Beida à Alger. Pour avoir déclaré dans une vidéo que tous les Algériens doivent soutenir la cause des détenus d’opinion sans craindre les affres de la prison, Fodil Boumala a été arrêté et placé en garde-à-vue depuis 48 heures à la brigade de recherches de Bab Jedid de la gendarmerie nationale. 

Il sera jugé aujourd’hui en comparution immédiate, une procédure judiciaire qui finit dans la majorité des cas par des incarcérations arbitraires. En attendant le verdict, les services de sécurité sont partis « cueillir » la militante Amira Bouraoui, fondatrice du mouvement Barakat en 2014 et très active sur les réseaux sociaux à travers ses publications critiquant au vitriol le régime algérien. Arrêtée manu militari devant son domicile familial à Alger, elle a été conduite à la brigade de la gendarmerie nationale de Cheraga où elle subit en ce moment un interrogatoire. Amira Bouraoui risque d’être placée en garde-à-vue dés ce mercredi soir.

Au même moment  se déroule à Béjaia le procès des détenus politiques Merzoug Touati, Yanis Adjilia et Amar Beri. Les audiences n’ont pas beaucoup tardé puisque le procès a été renvoyé au 1er juillet prochain. Les trois militants arrêtés et placés sous mandat de dépôt depuis samedi dernier sont apparus souriants, les bras levés horizontalement, index pointé vers l’horizon.

Dehors, devant le Palais de Justice de Béjaia, une centaine de personnes manifestent contre la répression des libertés publiques en Algérie.

Un peu partout à travers le pays, des militants et activistes sont présentés devant les tribunaux de Mostaganem, El-Harrach ou de Boufarik. Une ambiance très tendue règne en ce moment sur l’ensemble du territoire algérien. Les Algériens assistent sous leurs yeux ébahis à la naissance d’une toute nouvelle dictature. Encore plus sinistre et brutale que celle qui a régné sur l’Algérie pendant les 20 ans d’Abdelaziz Bouteflika. Une dictature que l’ex-candidat aux élections présidentielles Ali Ghediri a bien su décrire dans sa dernière lettre adressée à Abdelmadjid Tebboune, le nouveau Président de la République. Une lettre écrite depuis sa cellule à la prison d’El-Harrach où il est enfermé depuis le mois de juin 2019.

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